Est-ce vrai que la takana de n’avoir qu’une seule femme touche beaucoup moins les séfaradim ?

Chalom,

Chabbat à la synagogue, un fidèle a fait une remarque très surprenante disant que  » la takana de n’avoir qu’une seule femme touche beaucoup moins les séfaradim, et que pour preuve, Baba Salé a eu plusieurs femmes »…
J’ai bondit en disant que c’était impossible qu’en est il vraiment ?

Merci de me répondre ko touv

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Le Choul’han Aroukh, Even Haézer, ch. 1, al. 10 écrit que Rabbénou Guerchon Méor Hagola a émis un décret interdisant de se marier avec une deuxième femme, mais ce décret ne s’est pas étendu dans tous les pays et sera valable jusqu’à la fin du cinquième millénaire, c’est-à-dire jusqu’il y a 777 ans et quelques mois.
Toutefois, les Possekim ont dit que cette pratique doit perdurer en tant que minhag dans les pays où ce décret s’est étendu.
C’est pourquoi, dans certains cas de force majeure, on pourra se marier avec une deuxième femme.

Par exemple :

  • Lorsqu’une femme s’est convertie à une autre religion et ne veut pas recevoir le guèt,
  • Ou qu’elle est devenue complètement folle.

Il est vrai que cette pratique ne s’est pas étendue dans certains pays séfarades ; néanmoins, le Choul’han Aroukh écrit qu’il est bien d’excommunier les personnes qui ont eu une deuxième femme.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, dans toutes les Kétoubot, on écrit que le mari n’a pas le droit de se marier avec une deuxième femme sans l’autorisation du bethdin, donc bien que ce décret se soit davantage étendu dans les pays achkénazes que séfarades, on peut néanmoins affirmer aujourd’hui qu’il concerne tout le monde, il n’existe plus de pays où la coutume ne s’est pas étendue, d’autant plus que d’après la loi, en Israël ou en France, la bigamie est passible de prison.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav​ 

 

Référence Leava : 81547
Date de création : 2018-04-18 13:25:43