Est ce que le issour de  » velo tatourou aharé levavhem » peut s’appliquer quand le cœur d’une personne la pousse à faire une mitsva ?

Bonjour Rav,

Est ce que le issour de  » velo tatourou aharé levavhem » peut s’appliquer quand le cœur d’une personne la pousse à faire une mitsva parce qu’elle aime cette mitsva, mais ce n’est pas forcément ce qu’Hachem veut ?
Ça veut dire est ce que des fois les mitsvot sont mauvaises parce qu’on les fait Suivant notre cœur sans réfléchir ?

Par exemple quelqu’un prend goût à la prière et en vient à s’y investir de plus en plus , mais du coup cette situation l’amène à délaisser son entourage qui des fois lui reproche alors son absence 

Est ce que même si c’est une mitsva à la base ce qu’elle fait, elle doit arrêter parce que c’est visiblement pas ce qu’Hachem voudrait ?

Merci beaucoup

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Effectivement, on peut parfois accomplir certaines mitsvot en ayant été poussé dans ce sens par le yétser hara.

D’ailleurs, dans la prière de Arvit, on demande à Hachem de retirer le Satan qui se trouve devant et derrière nous.

  • Lorsqu’il se trouve devant nous,
    on comprend très bien cela puisqu’il tente de nous empêcher de réaliser les mitsvot.
  • Mais pourquoi derrière nous aussi ?
    Car parfois, il nous pousse à faire une mitsva.

Il s’agit d’un drach, car d’après le sens simple, cela signifie tout simplement qu’il nous incite à faire des avérot.
Dans quel cas va-t-il nous proposer de faire une mitsva ?
Lorsqu’elle celle-ci nous fera fauter par la suite, ou quand cette mitsva sera réalisée aux dépens d’une autre plus grande.

Par exemple :

  • Un homme veut se rendre à un mariage afin de réjouir le ‘hatan et la kala, mais en fait, ces derniers ont déjà suffisamment de gens pour les réjouir, donc à cause de cela, cet homme fait du bitoul Torah.

Je ne sais pas si dans votre cas, le fait de vous investir beaucoup dans la prière vous fait commettre un péché de délaisser votre entourage.
Cela dépend, je n’ai pas assez de détails pour pouvoir trancher, mais il n’est pas clair que ce soit une « mitsva-faute », une mitsva qui nous fait commettre une erreur.

Quoi qu’il en soit, une chose est claire :

Le fait d’aimer les mitsvot est bon en soi, à condition bien sûr que cela ne nous fasse pas commettre des péchés ou que ce ne soit pas aux dépens d’une plus grande mitsva.

Chabbat Chalom

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 83928
Date de création : 2018-10-12 09:06:38