Kvod Harav,
1) J’ai écouté votre formidable cours sur Machiah (toda raba pour nous faire la tova de ce cours !)
Vous dites en début de cours qu’il y a une majorité de juifs/juives habitant en Erets Israël et que c’est un bon signe.
Moi, cela m’interpelle car je me dis (c’est ce que dis Rambam il me semble et même Rav Ben, Tsion Aba Chaoul (Zatsal) vous nous dites qu’il dit à vos parents de rester en suisse…) qu’il vaut infiniment mieux rester en galout plutôt que de monter en Erets Israël, si c’est pour continuer à aller en boite de nuit, s’habiller non tsniout, se dénuder sur les plages, profaner Chabat…
Toutes ces avérot, il vaut mille fois mieux les faire en galout que en Israël sur le « Parvis du Roi »
Celui qui a trouvé un équilibre fragile de pratique religieuse, doit-il tout mettre en péril pour monter en Erets Israël ??? Moi je ne le pense pas…
D’autant plus que le fait de vivre en Erets Israël soit une Mitsva est une Mahloket, Rambam ne cite pas cette Mitsva dans son « sefer Hamitsvot »…
De plus, n’est-ce pas un échec d’un point de vue humain comme juif religieux, lorsque l’on voit le matérialisme d’Israël, bien bien plus qu’en France et les Israéliens venus de France le savent bien lorsqu’ils viennent se faire soigner en France…
Un économiste Israélien citait 30% d’Israéliens sous le seuil de pauvreté et Israël le pays le plus capitaliste au monde après les USA…
Cela n’est-il pas comme je le disais et le pense très fortement, un échec sur le plan humain, comme religieux, un kav yahol « echec » pour Hachem, qui dans Dévarim nous commande le Hessed envers les pauvres…
Les rabbins qui incitent à faire la Halya, ne devraient-ils pas dire à ceux qu’ils incitent à monter en Erets Israël
« attention, soyez conscient de ce que cela implique que de monter en Erets Israël sur le plan religieux au niveau de son comportement et de sa pratique… ».
Le rav Mordekhaï Bitton qui sait de quoi il parle en marière de Halya, dans une vidéo que j’ai vu il n’y a pas si longtemps, dit à peu près ce que je dis, mais il reste très isolé au sein du monde orthodoxe qui ne voit que le fait de faire sa Halya sans penser aux conséquences car un juif qui faute en Erets Israël est bien bien bien plus condamnable qu’un juif qui faute en Galout !
C’est comme si un fils faisait venir une zona (prostituée) dans la maison de son père et allait avec elle dans le lit de ses parents.
Le père rentrant plutôt que prévu surprend l’horrible spectacle et dit à son fils « dégage, sort de chez moi, il pourrait même dire à son fils, tien, va te payer une chambre d’hotel mais dégage vite que j’oubli l’horreur à laquelle je viens d’assister ».
Qu’en pensez-vous ???
2) Autre question concernant le libre arbitre :
On a coutume de dire que le libre arbitre n’existe que dans le domaine des mitsvot mais pas dans celui de la parnassa, santé, zivoug… Conformément à la Guémara Nida qui nous dit « un Ange prend la goutte de semence et la présente à Dieu en lui demandant si cela va donner un Humain riche ou pauvre, en bonne ou mauvaise santé, heureux ou malheureux en amour… Mais l’Ange ne demande pas si cela va être un Humain bon ou mauvais et la Guémara de conclure, « bon ou mauvais », cela dépend de l’homme ».
Je reconnais que cela m’a toujours interpellé, tant je pense que même ce libre arbitre (Yirat Chamaim) est extrêmement limité !
Si on n’a pas le choix de son Destin-Mazal au niveau Zivoug, santé, parnassa, travail… Cela ne vient-il pas amputer le libre arbitre ???
Exemple :
1) Michaël né (sans l’avoir choisi, c’est son Mazal) dans une famille juive mais viscéralement anti juifs religieux même un minimum religieux. On lui inculque dés la naissance, matin,midi et soir, cet anti judaïsme religieux… Son choix de revenir à une pratique juive religieuse même à minima (libre arbitre) n’est-il pas fortement amputé ???
2) Michaël est chômeur de longue durée ou bien travailleur à temps partiel ou n’a pas trouvé son Zivoug à plus de 50 ans, ou a une femme qui est mauvaise avec lui ou a une santé fragile ou est atteint d’une infirmité… (sans l’avoir choisi, c’est son Mazal)
De ce fait, il est mal dans sa peau, voir en dépression, il n’a pas ou plus beaucoup d’amis, il ne peut recevoir faute de ses moyens financiers limités…
De fait, il est en échec professionnel, puis par voie de conséquence, en échec social et en mauvaise santé morale (dépression ou pas loin, manque de confiance en lui…), mauvaise santé physique (il n’arrive pas à dormir, manque de sommeil, dépression, ou infirmité physique…) Le choix qui est entre ses mains que de pratiquer ou pas (libre arbitre), n’est-il pas dés lors concrètement fortement amputé ???
Dans le libre arbitre, en plus de ce qu’implique le non libre arbitre (santé, profession, Zivoug,parnassa…), n’y a-t-il pas à prendre en compte ce qu’impliquent les Guilgoulim et leurs dettes ?
Qu’en pensez-vous ?
Kol Touv.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Voici les réponses à tes questions :
1) Il y a une grande mitsva de monter en Israël, même d’après le Rambam il y a une mitsva à cela, mais au lieu d’être une mitsva déoraïta, ce n’est qu’une mitsva dérabannan mais, néanmoins, c’est une mitsva.
On ne doit pas mettre en péril sa pratique religieuse pour monter en Israël, il faudra dans chaque cas poser la question à un grand rav et voir si c’est préférable pour la personne de rester en France ou de monter en Israël.
Mais si on est à égalité là ou là, il est clair qu’il vaut mieux être en Israël.
Il est vrai qu’il y a beaucoup de matérialisme en Israël mais, d’autre part, il y a beaucoup plus de sainteté que dans tout autre endroit du monde.
Il y a du mal et il y a du bien, mais le bien est le meilleur du monde.
Comment se fait-il qu’il y ait beaucoup de mal en Israël ?
A ce titre consulte les cours Le « erev rav » et Lapid, Tsahal et les yéchivot (2/2).
Bien sûr que les rabbins qui incitent à faire l’alya doivent dire ce que nous disons toujours, que la alya ne doit pas être que physique mais surtout spirituelle.
On monte en Érets Israël pour se rapprocher de D.
Il est vrai que quelqu’un qui fait beaucoup de péchés fait mieux de rester loin du palais du roi, mais là encore il faudra voir à quel point il est conscient du péché car des fois le fait de venir en Israël peut l’aider à faire téchouva.
Chaque cas doit être évalué de façon particulière.
2) Voici les réponses à tes questions de ce point:
1- D. est Juste, et s’Il fait naître quelqu’un dans une famille antireligieuse, Il lui a donné aussi le potentiel « nichmatique » divin de contrer cette éducation et de faire téchouva.
Moi-même par exemple, j’avais une mère super antireligieuse et néanmoins j’ai fais téchouva et elle aussi a fini par faire téchouva.
Il est inconcevable que D. fasse naître quelqu’un dans une situation où il n’a aucune chance de s’en sortir, si D. l’a mis dans une situation difficile, Il lui a forcément donné aussi les outils lui permettant de s’en sortir.
2 – Là aussi, D. sait ce qu’Il fait :
Soit cette personne a un tikoun à faire d’un passif d’autres guilguoulim,
soit D. veut que cette personne arrive à être en sim’ha malgré les échecs de sa vie courante.
D. Seul sait quel est le tikoun de chacun et en fonction de cela Il fera vivre à chaque personne le parcours IDEAL pour réussir sa vie.
Que signifie réussir sa vie ?
Faire son tikoun, bien que peut-être cette réussite signifie un échec au niveau du zivoug ou de la santé, ou au niveau de la parnassa, etc…
D. sait où est la véritable réussite et nous pas.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
On ne doit pas mettre en péril sa pratique religieuse pour monter en Israël, il faudra dans chaque cas poser la question à un grand rav et voir si c’est préférable pour la personne de rester en France ou de monter en Israël.
Il y a du mal et il y a du bien, mais le bien est le meilleur du monde.
A ce titre consulte les cours Le « erev rav » et Lapid, Tsahal et les yéchivot (2/2).
On monte en Érets Israël pour se rapprocher de D.
Il est inconcevable que D. fasse naître quelqu’un dans une situation où il n’a aucune chance de s’en sortir, si D. l’a mis dans une situation difficile, Il lui a forcément donné aussi les outils lui permettant de s’en sortir.
Soit cette personne a un tikoun à faire d’un passif d’autres guilguoulim,
soit D. veut que cette personne arrive à être en sim’ha malgré les échecs de sa vie courante.
D. Seul sait quel est le tikoun de chacun et en fonction de cela Il fera vivre à chaque personne le parcours IDEAL pour réussir sa vie.
Faire son tikoun, bien que peut-être cette réussite signifie un échec au niveau du zivoug ou de la santé, ou au niveau de la parnassa, etc…
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 33292
Date de création : 2014-12-09 08:24:35