Doit-on faire la bérakha sur les bessamim à chaque fois que l’on sent une bonne odeur ? Comment différencier les bérakhot sur les béssamim ?

 

Chalom Rav Ron Chaya…

  1. A chaque fois que l’on sent une bonne odeur, on doit faire la berakha des bessamim ?
  2. Comment faire dans le cas où avant de sentir on ne sait pas que c’est une bonne odeur, et que l’on se rend compte que ça sent bon juste après avoir senti ?
  3. Comment différencier les différents bessamim ?
    • (entre atsé, miné…?).

Au revoir,
David

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

Voici les réponses à tes questions :

  1. La Torah interdit de profiter d’une bonne odeur sans faire la berakha appropriée à cette odeur.
      • De même qu’il est interdit de manger ou de boire sans faire la berakha auparavant, il en est de même pour les bonnes odeurs.
    • Néanmoins, on ne fera la berakha appropriée sur une bonne odeur qu’à 2 conditions :
      1. Que la bonne odeur provienne de la source de la bonne odeur, c’est-à-dire d’une chose qui a existé et a été créée avec une bonne odeur ;
        • mais on ne fera pas la berakha sur une chose qui a une bonne odeur parce qu’elle a absorbé l’odeur de la source, et qu’elle ne contient pas en elle-même cette odeur.
          • Exemple :
            • on fera la berakha sur un parfum qui contient de l’essence extraite des végétaux odoriférants, et cela même si ces essences ont été mélangées à de l’eau, ou même s’il n’y a pas d’essence mais que ces végétaux odoriférants ont été bouillis dans de l’eau, et qu’ainsi l’eau en a extrait la bonne odeur ;
              • dans tous ces cas, on considèrera qu’on se trouve devant la source de la bonne odeur.
            • Mais si l’odeur ne provient pas de la source de façon directe, par exemple si on a mis des herbes odoriférantes dans un ustensile qu’on a vidé et qu’il reste un résidu d’odeur dans l’ustensile, ou on a enveloppé ces végétaux odoriférants dans un tissu et que le tissu en a absorbé l’odeur, ou on a trempé ces végétaux dans de l’eau sans les bouillir et l’eau a absorbé de cette odeur ; dans tous ces cas, vu que la source odoriférante est absente, on ne fera pas la berakha.
              • Ce sera le cas aussi pour un habit qui sent bon après la lessive, ou pour la poudre de tabac qu’on renifle, ou pour un parfum qu’on sent sur une personne ; étant donné que la source de l’odeur est absente et qu’on ne la voit plus, on ne fera pas la berakha.
            • De même, lorsqu’on entre dans une parfumerie, on ne pourra pas faire de berakha sur l’odeur qu’on y sent car étant donné que toutes les bouteilles sont fermées, on considère que la source de l’odeur n’est pas présente.
              • Effectivement, l’odeur qu’on sent provient de personnes qui ont essayé les parfums, ceux-ci ont été absorbés par leur peau ou se sont évaporés et la source de parfum contenue dans des flacons a été rebouchée.
          • On pourra faire la berakha sur un parfum à condition qu’il reste encore du parfum sur notre corps, mais s’il est absorbé par notre corps, étant donné que la source n’est plus présente, on ne pourra plus faire la berakha bien que l’odeur soir encore présente.
      2. La source odoriférante a été amenée afin qu’on profite et qu’on jouisse de son odeur.
        • Si on l’a amenée pour une autre raison, bien que l’odeur soit présente, on ne fera pas la berakha à son propos et on pourra en jouir sans faire la berakha.
          • Ainsi, si quelqu’un passe dans un jardin où on a planté des végétaux odoriférants pour que les gens qui passent profitent de leur odeur, on fera la berakha à leur propos.
        • De même, si une personne passe dans un magasin où ces types de végétaux sont plantés pour que les gens profitent de leur odeur et les achètent, elle devra faire la berakha.
          • Mais si elle passe dans un verger dans lequel il y a par exemple des orangers et qu’elle profite de l’odeur des fleurs d’oranger, étant donné que ces orangers ont été plantés pour leurs oranges et pas pour la bonne odeur qui émane des fleurs d’oranger, on ne pourra pas faire la berakha.
          • Par contre, on pourra faire la berakha sur des fleurs qui se trouvent dans notre maison car elles ont aussi été achetées pour la bonne odeur qu’elles dégagent.
        • Il y a une grande discussion entre les décisionnaires à propos des fruits comestibles qui ont une bonne odeur.
          • Certains écrivent que si on les a amenés à table pour les manger, mais qu’avant de les manger on les prend pour profiter de leur bonne odeur, on fera la berakha suivante :
            • « Baroukh Ata Ado-naï Elohénou mélèkh haolam hanotèn réa’h tov bapérot ».
          • Mais d’autres disent qu’étant donné qu’ils ont été amenés à table pour les consommer et non pour les sentir, on ne fera pas la berakha à leur propos.
            • Néanmoins, ils reconnaissent que si on les a amenés à table pour les sentir, on fera la berakha avant de profiter de leur bonne odeur.
          • Un troisième avis (le ‘Hazon Ich au nom du Gaon de Vilna) dit qu’on ne fait cette berakha ou toute autre berakha sur les bonnes odeurs que pour une chose qui est destinée à cette fin.
            • Donc d’après cet avis, dans la mesure où on a acheté ces fruits pour les manger mais pas pour jouir de leur bonne odeur, on ne pourra pas faire la berakha même si on les prend à présent dans notre main pour jouir de leur odeur.
        • Le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal tranche qu’étant donné qu’il y a un doute pour savoir comme lequel de ces 3 avis la halakha est tranché, mieux vaut ne pas sentir leur odeur.
          • Attention, cela sera valable dans beaucoup d‘autres cas.
            • Par exemple :
              • Lors de la Havdala, on ne pourra pas utiliser des bessamim, des choses odoriférantes, si elles n’ont pas été achetées exclusivement pour les sentir.
                • Donc si on veut sentir pour la Havdala des clous de girofle que la maîtresse de maison a acheté pour la cuisine, on ne pourra pas faire la berakha à leur propos.
              • Idem a propos de la menthe ou tout autre type d’épices ou aliments odoriférants qui n’ont pas été achetés exclusivement en vue de les sentir.
                • Par contre, si on se trouve dans un verger d’oranger, comme je l’ai écrit plus haut, on ne pourra pas faire la berakha sur la bonne odeur qui émane des fleurs d’oranger, néanmoins, si on les prend pour les sentir, le fait de les prendre dans nos mains correspond au fait de les acheter au marché afin de jouir de leur bonne odeur et non des les consommer, c’est pourquoi, dans ces conditions on pourra faire la berakha à leur propos.
        • A propos des parfums qu’on a acheté en vue de faire disparaître les mauvaises odeurs et non afin d’en jouir, par exemple les produits qu’on vaporise dans les toilettes ou les déodorants contre la transpiration, étant donné qu’ils n’ont pas été achetés pour jouir de leur odeur mais pour faire disparaître les odeurs nauséabondes, on ne fera pas la berakha à leur propos même si on les prend pour jouir de leur bonne odeur.
          • Cependant, si on a spécifié que dès maintenant, ils sont destinés non pas pour faire passer les mauvaises odeurs mais pour jouir de leur odeur, on se retrouve à nouveau dans la divergence d’opinion des décisionnaires et on agira comme susmentionné.
        • Une personne enrhumée ou qui a un problème quelconque qui lui empêche de sentir des odeurs ne pourra pas faire la berakha sur une chose odoriférante si elle n’arrive pas à en sentir la bonne odeur, ce serait une berakha lévatala.
          • Si cette personne a un doute si elle peut sentir ou pas, elle devra la sentir avant de faire la berakha ; si elle la sent, elle fera la berakha et la sentira à nouveau pour en jouir, sinon non.
          • On ne pourra pas faire une berakha sur une odeur qu’on n’a pas le droit de respirer, par exemple celle d‘un fruit de orla, ou celle du myrte qu’il y a dans le loulav destiné à la fête de Souccot.
          • Étant donné qu’on n’a pas le droit de sentir ces odeurs, il sera interdit de faire la berakha à leur propos.
          • On pourra faire la berakha sur le parfum qu’une femme a l’habitude de porter si on ne la fait pas sur l’odeur qui se dégage de la femme, mais sur un peu de parfum qu’on aura pris du flacon de parfum.
            • Attention, on ne fera la berakha sur un parfum que s’il contient des essences naturelles, mais s’il ne contient que des produits chimiques, on ne fera pas la berakha à son propos.
    • A propos des berakhot « boré miné bessamim », « boré atsé bessamim », et « boré isbé bessamim », consulte le lien suivant.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 16114
Date de création : 2012-01-06 10:01:00