Des questions d’alliance sur le jour de la brit mila…

 

Kvod harav,

Voici une question halahique, sur laquelle je suis perdu et je m’explique :

Je prie au premier office et lorsqu’il y a une brit mila au premier ou deuxième office en la présence du sandac, du père de l’enfant ou du mohel, tout le monde est d’accord pour dire que l’on ne fait pas dans ce cas les Tahanoun.

Mais là où dans ma synagogue il y a mahloquet, c’est lorsqu’il y a dans la synagogue que je fréquente à l’issue du deuxième office, il y a une brit mila mais au premier office, ni le père de l’enfant, ni le mohel, ni le sandak ne sont physiquement présents, il n’y a juste que le kissé Eliahou qui est installé.

  • Certains disent que l’on ne doit pas lire les ta’hanoun du simple fait que le Kissé Eliahou est installé et que comme ça tranche le Hafets Haïm (Zatsal) dans le Michna Broura
  • Or le Choul’han Aroukh (et dans mon sidour à l’usage des communautés séfarades de ‘houts laarèts, il est dit de même) dit autrement : « on ne dira pas Ta’hanoun le jour de la brit mila, en présence du Baal Habérit (père de l’enfant), du Sandak et du Mohel »

Alors :

  1. Est-il vrai que comme cela (on ne dit pas les ta’hanoun à la synagogue dés lors qu’a lieu une brit mila et qu’il y a au minimum le kissé Eliahou installé, même si le père de l’enfant, le mohel ou le Sandak ne sont pas physiquement présents dans l’enceinte de la synagogue) tranche le Michna Broura (Hafets Haïm) ???
  2. Nous autres séfarades, reconnaissons-nous au niveau halakhique le Michna Broura ou bien ne reconnaissons-nous que le Choul’han Aroukh et le Ben Ich Haï ?
    (avec Marrane Ha’Hida et Rav ben Tsion Abba Chaoul Zatsal et Rav Ovadia Yossef Zatsal)
  3. Concrètement, que doit-on faire dans un pareil cas (brit mila au deuxième office, sans présence physique au premier office, du Père de l’enfant, du Mohel ou du Sandak), lire ou ne pas lire les Ta’hanoun ?
  4. Si à la question n°2 vous m’avez dit que sans la présence du Mohel, Sandak ou père de l’enfant, on doit lire les Ta’hanoun, alors dans ce cas, lorsque le kahal campe sur sa position de ne pas lire les ta’hanoun dés lors que dans la synagogue, le Kissé Eliahou est mis en place, dois-je, moi, faire quand même ta’hanoun à ma place ou dois-je me mettre dans un coin retranché pour faire ta’hanoun ou dois-je me plier à la majorité et donc ne pas faire ta’hanoun ?
    Moi je fais les ta’hanoun à ma place alors que le kahal ne les fait pas, exempté de les faire par la présence du simple Kissé Eliahou ?
    (mais pas de présence physique du Mohel, Sandak, père de l’enfant)Par ailleurs, en discutant sur le sujet de la Brit mila, à la synagogue, on est arrivé à aborder le sujet du Kissé Eliahou et j’ai dit qu’il fallait un siège à deux places pour le Sandak et pour Eliahou Hanavi et que s’il n’y avait qu’une place, celle-ci devait être reversée pour Eliahou Hanavi, le Sandak devant s’asseoir sur une chaise normale dans ce cas.
    On m’a alors dit que ma position était extrême et je suis prêt à la revoir si tel est vraiment le cas.
    Qu’en pensez-vous ?

Toda Raba, rav, pour vos réponses !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Le Rav David Yossef Chalita, fils du Rav Ovadia Yossef Zatsal, dans son livre halakha Beroura, tome 7, chapitre 131, alinéa 30, écrit que la coutume du peuple d’Israël est qu’on ne dise pas néfilat hapayim dans une synagogue dans laquelle aura lieu une brit mila durant la même journée :

  • Même si aucun des baalé hasim’ha (ni le père du bébé, ni le Sandak, ni le mohel) de la brit mila ne s’y trouve ;
  • Même s’il aura plusieurs minyanim l’un après l’autre dans cette synagogue,
  • Même dans une salle attenante,

Aucun d’eux ne dira néfilat hapayim durant la journée.

Néanmoins, s’il y a deux synagogues distinctes dans le même  bâtiment, on fera néfilat hapayim dans la synagogue dans laquelle n’a pas lieu la brit mila.
Même si la brit a eu lieu à cha’harit, on ne dira pas néfilat hapayim à Min’ha.

Tout ceci n’a aucun rapport avec le Kissé Eliahou, on agira de la sorte qu’il y ait un kissé Eliahou ou non.

A propos du Kissé Eliahou :

  • Effectivement, il est sensé être réservé à Eliahou Hanavi, dont une partie de l’âme s’y pose, et il est faux que le Sandak s’assoie dessus ;
    • néanmoins il est vrai que dans la plupart des brit mila, le Sandak s’assoit sur le Kissé Eliahou, mais c’est une erreur.
  • Effectivement, la solution d’avoir un Kissé Eliahou de deux places est une bonne solution ; sinon, on prendra une autre chaise sur laquelle s’assoira le Sandak, et on laissera la plus belle chaise pour Eliahou Hanavi.

Le Michna Beroura est un grand décisionnaire ; nous pouvons le suivre à moins que les Possekim sefaradim ne soient pas d’accord avec ce qu’il dit.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 67883
Date de création : 2015-11-03 09:51:23