Dans le Talmud, il est écrit la Torah est « l’épice » du yetser hara : pourquoi pas son antidote ?

 

Shalom !

Il y a une notion que j’ai du mal à comprendre, si vous pouvez m’aider Rav…

Dans le Talmud, ‘hakhamim disent que la Torah est l’épice du yetser hara (et non l’antidote).
Cette nuance est très importante pour la suite de ma question.
En effet, qui dit antidote dit annihilation du mal, donc ici du yester hara.
Mais qui dit « épice » dit goût relevé !

Je suis inscrits au mails de ‘hizouk de guardyoureyes, et un jour ils ont envoyé la citation suivante du Gaon de Vilna : « Tous les plaisirs qu’une personne dépravée peut obtenir par de grands efforts dans des domaines interdits, sont donnés aux individus sains, menant une vie saine et sobre, d’une manière permise, et sans aucun effort de leur part » (evène chelema 2,10).

Ma question est donc la suivante :

Comment faire pour ressentir ces plaisirs de façon permises ?

Je m’explique :
Comme 95% des hommes je suis tombé sur internet….cependant, je peux vous garantir que 95% des hommes qui tombent (même les goyim) ne le font pas par pur désir de débauche, par vice profond, mais parce que le yetser hara est trop fort….même avec les filtres on arrive à contourner tellement c’est puissant….bref.

Ce qui nous pousse également, c’est le goût de l’interdit et tout ce qui va avec….alors je suis d’accord avec vous, c’est idiot de mettre en péril son monde futur pour quelques instants de plaisirs et ok avec vous. Mais quand le yester hara vous prend, vous pourriez avoir un malakh devant vous vous ouvrant les portes du geyhinam ça vous arrêterai même pas !

Pour en revenir au Gaon de vilna donc, ma question est comment faire pour ressentir, dans le permis, toutes ces choses que l’interdit nous « offre » ? Car quand on est marié avec enfants, le métro-boulot-dodo, c’est dur après 20 ans de mariage de ressentir ce que l’on peut ressentir en commettant un adultère. Désolé si je choque par mes propos, mais je n’ai pas envie de tourner autour du pot. Je veux que ma femme, après 30 ans de mariage et plus, quand je suis seul avec elle, me procure ce que ces situations interdites mes procureraient, comme le dit le Gaon.

Merci pour vos éclaircissements

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Tout d’abord, le mot tevalin signifie « antidote », preuve en est le contexte dans lequel il a été écrit (Kidouchin p. 30b, 1ère ligne des larges).

On y lit :

« Si vous êtes affairés à l’étude de la Torah, vous n’êtes pas remis entre les mains du mauvais penchant ».

Ensuite, comprends une chose fondamentale :
La notion de plaisir n’inclut pas uniquement le plaisir physique.
Ce dernier, lorsqu’il est l’aboutissement de notre réalité authentique et intime – notre âme – est bien plus puissant ; il ne touchera pas seulement notre corps mais tout notre être.

Lorsqu’un homme s’unit avec sa femme alors qu’il l’aime passionnément, le plaisir qu’il éprouvera sera beaucoup plus grand car la relation aura bien plus de sens que celle de l’union de 2 corps physiques sans rien de plus, comme le font les animaux (car si l’on réduit la relation intime au plaisir physique seulement, il n’y a pas de grande différence entre cette relation et celle qu’ont deux animaux).

En revanche, lorsqu’elle est l’aboutissement d’un amour passionné, il est clair que le plaisir est d’autant plus grand, et ce, même après trente années de mariage.

Voir ici concernant les filtres

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 77328
Date de création : 2017-08-04 13:39:18