Conseil sur le ‘hinoukh.

Shalom Rav,

J’ai un conseil a vous demander sur le ‘hinoukh.

En effet, un de mes fils de 4 ans a mis en miette un petit livre de Téhilim que l’on met sous leur matelas.
C’est un garçon gentil, très espiègle, enclin a faire des bêtises mais je pense qu il y a quelque chose derrière ce geste.
Il sait qu il ne faut pas déchirer de journaux, livres et a plus forte raison ceux de Torah. (je l’ai brimer sans le frapper pour ne pas créer un rébellion en lui contre la Torah D.. nous en préserve).

Souvent il allume les lumières Chabbat ou rechigne à mettre une kippa.
Tout le contraire de son grand frère qu ‘il voit peut être en enfant modèle et veut s’en démarquer ?
(il a eu les même morotes que son grand frère, et je pense qu’elle lui font ressentir qu’il est moins brillant que lui)

Auriez-vous un conseil pour l’orienter, comprendre ce geste, ou le faire parler sur ce qu’il a fait ?( car bien sur il ne peut donner une réponse quand on lui demande pourquoi il a fait ça).
Faut-il que le père jeûne ?

Merci beaucoup de toujours nous répondre et pour le temps que vous nous consacrer, malgré le peu de temps que vous avez.

Vous êtes un phare pour beaucoup de juif français.
Kol touv

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Baroukh Hachem, votre garçon est tout à fait normal, il a besoin de s’affirmer, dans cette mesure il doit se démarquer de son grand frère qui est l’enfant modèle, donc comparativement meilleur que lui dans l’observance de la Torah et autres choses du même type.
Dans cette mesure il doit se démarquer de lui, et ainsi, pour ne pas qu’on le compare à son frère, et il montre qu’il n’est pas du tout dans cette concurrence, preuve en est qu’il fait exactement tout ce qui est le contraire de la Torah.

Comment faire pour l’encourager à oui être dans la Torah ?

Trois choses :

Premièrement :
Vous asseoir vous et votre femme, et faire une liste de toutes les qualités qu’il a.

Ensuite, à toute occasion, lui expliquer que c’est tout à fait normal qu’à son âge il fasse des bêtises telles qu’allumer la lumière Chabbat, ne pas porter la kippa, tous les enfants normaux agissent ainsi, par contre il a des qualités extraordinaires que les autres n’ont pas.
Il peut être créatif, sensible à l’autre, il est rapide d’esprit, il aime rendre service etc.

Il faudra beaucoup se creuser les méninges pour établir une longue liste de toutes ses qualités.
Ça vaut même la peine qu’il ait un cahier dans lequel, ensemble, chaque fois qu’il fait une action positive, mettre en relief une de ses qualités, vous l’inscrivez, c’est un peu son livre d’or dont il sera fier.

Et bien sûr, vu qu’il sera intéressé à ce que son livre soit rempli d’éloges à son sujet, il fera en sorte d’être un enfant modèle au moins dans ces sujets.

Étant enfant modèle, et ayant un endroit où il peut s’affirmer comme étant quelqu’un de bien, il n’aura plus la nécessité vitale d’agir mal par rapport à la Torah pour se démarquer de son frère, car il aura aussi droit à sa place.

Deuxièmement :
Éviter absolument tout conflit concernant la Torah.

Quand il fait une bêtise telle que d’allumer la lumière Chabbat ou d’enlever la kippa, il faut non seulement ne pas réagir, mais dans votre cœur être tout à fait serein, car si vous ne réagissez pas mais dans votre cœur vous explosez, l’enfant est très réceptif à cela, et il sait très bien qu’il a marqué un point.

Donc vous devez sincèrement comprendre qu’à l’âge de quatre ans, il n’y a aucune importance à ce qu’il porte la kippa ou pas ou à ce qu’il allume la lumière Chabbat ou pas, car relativement à sa personnalité aujourd’hui, si on met l’accent là-dessus, c’est clair qu’on le poussera à sortir de la Torah.

Donc, la mitsva aujourd’hui est justement de le laisser faire cela, c’est une mitsva, c’est ce que Hachem nous demande.
Si vous en êtes convaincu, alors vous pourrez tout à fait ne pas rentrer en conflits avec lui à ce propos.

Troisièmement :
Dans les moments de calme, lire avec lui ou lui raconter des histoires de tsadikim ou de personnes d’Israël qui ont fait des actes héroïques pour conserver le Chabbat ou garder la kippa.

On peut raconter des histoires de la Shoa ou des pogromes (pas trop terribles et bien sûr adaptées à son âge), ainsi il s’identifiera aux héros des histoires que vous racontez, et cela lui fera beaucoup de moussar indirect à ce propos.

Bien sûr, il faut prier beaucoup à Hachem, si possible en larmes, pour que nos enfants deviennent des bons juifs.

Que D.ieu vous aide.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 16424
Date de création : 2012-01-26 15:01:49