Comment une mitsva déRabannan peut elle passer en priorité sur une mitsva Déoraïta, qui est celle d’honorer ses parents, mitsva non négligeable étroitement liée à la crainte de D. ?

 

Chalom,

Je vous adresse cette question suite à la lecture d’une réponse que vous avez donnée.

Vous écrivez, je cite :

« D’après la Torah, si tu dois choisir entre honorer ton père et ta mère, et monter en Israël, la mitsva de monter en Israël a la priorité ».

D’autre part, dans l’un des cours vous dites que la mitsva de Ychouv Erets Israël est une mitsva importante mais déRabannan.

En effet, en ‘Houts laarèts , la pratique des mitsvot ne permet que de ne pas en perdre l’habitude, mais les mitsvot ne prennent leur sens qu’en Erets Israël.
(Tout cela donne encore plus l’envie de faire la Alya, même si les embuches paraissent parfois insurmontables).

Ma question est la suivante :

Comment une mitsva déRabannan peut elle passer en priorité sur une mitsva Déoraïta, qui est celle d’honorer ses parents, mitsva non négligeable étroitement liée à la crainte de D…?

Une autre question surement plus délicate, car la réponse aura un impact sur la vie de tous les amoureux d’Erets Israël, dont les parents sont réticents :

Est ce qu’un garçon ou une fille célibataire – dont les décisions dépendent donc assez largement de ses parents – désireux de vivre en Israël et dont les parents s’opposent, peut choisir de partir, quitte à vivre seul(e) en Israël.
Si la question vous paraît trop délicate et si vous jugez que c’est au cas par cas alors j’aimerais bien prendre contact avec vous pour avoir votre avis.

Je vous remercie pour votre réponse et vous souhaite de continuer à diffuser la Torah avec autant de cœur jusqu’à 120 ans.
(Un grand merci au webmaster qui le mérite bien.)

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

Je ne comprends pas votre question :

  • Comment une mitsva déRabannan peut-elle avoir priorité sur une mitsva Déoraïta ?
    • Si jamais nos parents nous ordonnent de manger un morceau de viande avec du gruyère, ce qui est un interdit déRabannan, doit-on les écouter ?
    • S’ils nous ordonnent de manger de la viande cuite qui n’a pas été salée (interdit déRabannan) doit-on les écouter ?
  • Lorsque D a dit qu’il fallait honorer son père et sa mère et a rajouté « Ani Hachem », Je suis l’Éternel, c’est pour nous dire de les écouter si et seulement si cela ne va pas contre la volonté de D.

La mitsva déRabannan est aussi une volonté de D. Donc quand on a le choix entre honorer ses parents et transgresser une loi déRabannan, on devra moins respecter ses parents pour se préserver de transgresser la loi.

Ce que je vous dis est marqué clairement dans le Choulkhan Aroukh Yoré Déa chap. 240 alinéa 15.

Pour la seconde question, le Rav Ovadia Yossef Zatsal, dans son responsa Yé’havé daat tome 3 responsa 69, cite le responsa du Maharal de Rottenbourg (un des plus grands rabbins de moyen âge) qui dit très clairement que si un père ordonne à son fils de ne pas monter en Israël, le fils ne doit pas l’écouter et peut monter en Israël.

Il sera permis de quitter Israël pour un court laps de temps pour voir de temps en temps ses parents, mais il faudra immédiatement après rentrer en Israël.
Bien sûr, tout cela doit ce faire avec tout le respect et l’honneur que nous devons à nos parents, néanmoins l’honneur de D passe avant.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 474
Date question sur Leava : 2006-07-14 14:07:12