Chalom Rav Chaya,
J’aimerais vous poser trois questions qui me tracassent depuis un moment :
- Comment se fait-il que Pompée (selon Flavius Joseph en tout cas) a pu entrer dans le Saint des Saints du Beth Hamikdach et rester en vie ?
Normalement si quelqu’un d’autre que le Cohen Gadol y entre il meurt instantanément non ?
Est-ce que ça veut dire que la Shekhina avait déjà quitté le second Temple à l’époque où Pompée y est entré ?
Ou alors est-ce que les rabbins contestent l’historicité de cet événement, ce qui serait compréhensible après tout puisqu’on sait que Flavius Joseph a inventé ou exagéré pas mal de trucs parmi ses récits ? - Y a-t-il une différence de sainteté entre le premier et le second Temple ?
Je me demande ça car il me semble que l’ Arche d’Alliance avait déjà disparue avant la construction du second donc je me demande si le fait qu’il ne contenait pas l’Arche en son sein a une influence. - Ma troisième question est un peu difficile à formuler mais ça fait longtemps qu’elle me trotte dans la tête.
C’est par rapport aux termes « judaïsme » et « peuple juif ».J’aimerais savoir pourquoi on appelle notre religion judaïsme si c’est censé être la religion de tous les Bene Israël ?
Ça me semble restrictif car le terme « juif » découle uniquement de la Tribu de Juda ou du royaume de Judée.
Or ceux qu’on considère comme les plus grands juifs, comme Moché Rabbenou ou les patriarches ne descendent pas de Yehouda.
Moché était un Lévy, et les patriarches étaient eux mêmes les ancêtres de Yéhouda.
Je comprends pas comment on peut les considérer comme juifs.
C’est pour ça que le terme de religion hébraïque ou mosaïque me semble plus approprié.
Je me suis demandé aussi si en fait « juif » n’était pas juste un terme informel pour dire plus largement « bene Israël ».
Ca rendrait la chose plus logique à mes yeux.
Merci d’avance Rav Chaya.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Voici les réponses à tes questions :
- Il est faux de dire que si quelqu’un d’autre que le Cohen Gadol entrait dans le saint des saints, il mourait instantanément.
De plus, comme tu le dis, il n’est pas clair qu’on puisse compter sur l’authenticité des écrits de Flavius Joseph.
Par ailleurs, je ne pense pas qu’il y ait dans nos écrits un témoignage historique de cet évènement.
Quoi qu’il en soit, même si cet évènement est vrai, il n’y a en cela aucun problème.
La Guemara, traité Yoma page 69B, dit que bien que Moché Rabbénou ait appelé D. ha-El hagadol haguibor véhanora, c’est-à-dire le D. grand, puissant et redoutable, Elihaou, dans sa prophétie, L’a appelé Le D. grand et puissant et a occulté redoutable.
Pourquoi ?
Il a dit :
« Les goïm exultent en croassant dans Son saint des saints, en quoi est-Il donc redoutable ? »
Daniel est venu et, voyant que les goïm asservissaient Ses enfants, a demandé où est Sa puissance, il a occulté le mot « puissant ».
La Guemara poursuit et dit :
« Pourquoi a-t-on appelé les sages de la grande assemblée ainsi ?
En quoi était-elle grande ? »
Ils répondent qu’ils ont ramené la couronne à leur place.
Lorsqu’ils ont institué le texte de la prière, ils ont dit :
« Le D. grand, puissant et redoutable », ils ont rétabli le mot redoutable.
Qu’ont-ils répondu à l’argumentation de Jérémie et de David ?
Ils ont dit :
« En cela justement se trouve Sa puissance :
Il peut éliminer ces non-juifs qui croassent dans Son saint des saints et ne le fait pas ; là est Sa puissance car une personne forte qui frappe est plus faible qu’une personne qui est forte, qui peut frapper mais qui ne le fait pas ».
En quoi est-il redoutable ?
Si ce n’est la crainte qu’Il inspire, comment un peuple peut-il survivre parmi les peuples ?
Nous voyons donc qu’Hachem supporte que des gens impurs demeurent dans le saint des saints.
- Effectivement, il y a une différence de sainteté entre le premier et le second Temple.
Dans le second Temple, il n’y avait la présence de la chekhina ni l’arche sainte.
De plus, ‘Hazal témoignent que le feu sur l’autel dans le premier temple était comparable à un lion, alors que dans le deuxième, il était comparable à un chien (Yoma 21B).
- Tu as entièrement raison.
Le mot juif est utilisé de façon informelle pour signifier plus largement béné Israël.
Cela s’est fait ainsi car au niveau historique, après le schisme entre la tribu de Juda et les 10 autres tribus, ces dernières ont disparues et l’histoire du peuple d’Israël n’a continué à se réaliser que par la tribu de Juda (y compris les membres des autres tribus qui habitaient en Judée à l’époque).
C’est ainsi que pour finir, le mot juif s’est substitué au mot béné Israël.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
De plus, comme tu le dis, il n’est pas clair qu’on puisse compter sur l’authenticité des écrits de Flavius Joseph.
Par ailleurs, je ne pense pas qu’il y ait dans nos écrits un témoignage historique de cet évènement.
Quoi qu’il en soit, même si cet évènement est vrai, il n’y a en cela aucun problème.
La Guemara, traité Yoma page 69B, dit que bien que Moché Rabbénou ait appelé D. ha-El hagadol haguibor véhanora, c’est-à-dire le D. grand, puissant et redoutable, Elihaou, dans sa prophétie, L’a appelé Le D. grand et puissant et a occulté redoutable.
Pourquoi ?
Il a dit :
« Les goïm exultent en croassant dans Son saint des saints, en quoi est-Il donc redoutable ? »
Daniel est venu et, voyant que les goïm asservissaient Ses enfants, a demandé où est Sa puissance, il a occulté le mot « puissant ».
La Guemara poursuit et dit :
« Pourquoi a-t-on appelé les sages de la grande assemblée ainsi ?
En quoi était-elle grande ? »
Ils répondent qu’ils ont ramené la couronne à leur place.
Lorsqu’ils ont institué le texte de la prière, ils ont dit :
« Le D. grand, puissant et redoutable », ils ont rétabli le mot redoutable.
Qu’ont-ils répondu à l’argumentation de Jérémie et de David ?
Ils ont dit :
« En cela justement se trouve Sa puissance :
Il peut éliminer ces non-juifs qui croassent dans Son saint des saints et ne le fait pas ; là est Sa puissance car une personne forte qui frappe est plus faible qu’une personne qui est forte, qui peut frapper mais qui ne le fait pas ».
En quoi est-il redoutable ?
Si ce n’est la crainte qu’Il inspire, comment un peuple peut-il survivre parmi les peuples ?
Nous voyons donc qu’Hachem supporte que des gens impurs demeurent dans le saint des saints.
Dans le second Temple, il n’y avait la présence de la chekhina ni l’arche sainte.
De plus, ‘Hazal témoignent que le feu sur l’autel dans le premier temple était comparable à un lion, alors que dans le deuxième, il était comparable à un chien (Yoma 21B).
Le mot juif est utilisé de façon informelle pour signifier plus largement béné Israël.
Cela s’est fait ainsi car au niveau historique, après le schisme entre la tribu de Juda et les 10 autres tribus, ces dernières ont disparues et l’histoire du peuple d’Israël n’a continué à se réaliser que par la tribu de Juda (y compris les membres des autres tribus qui habitaient en Judée à l’époque).
C’est ainsi que pour finir, le mot juif s’est substitué au mot béné Israël.
Rav Ron Chaya
Référence : 16231
Date question sur Leava : 2012-01-15 09:01:28