Comment se fait-il que des milliers de juifs aient changé leurs coutumes si cela est interdit?

Bonjour rav,

1)Il est ecrit et vous le dite souvent qu’il n’est pas permis de changer ses coutumes comment alors est il possible que des milliers de juifs ont changer leurs coutumes pour des coutumes hassidiques tels que habad ou breslev par exemple et pas que des personnes simple aussi de tres grands en tora.
et comment en exemple un grand comme le rabbi de loubavitch les a laissé faire ?

2) les coutumes aujourdhui ne sont pas les memes pour un meme groupe d’origine par exemple entre tunisien certains vont mettre les tefilineq de tel facon d’autre comme le rav mazouz etc…
Donc ou en sont reellement nos coutumes qui changent meme pour des personnes de meme ville

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

1. Il y a une discussion entre les décisionnaires à propos des ba’alé techouva.
Doivent-ils prendre la coutume de leurs grands-parents (dans la mesure où leurs parents n’étaient pas pratiquants) où celle de leur rav qui est en quelque sorte leur père spirituel ?
J’imagine que le rabbi de Loubavitch tranchait la halakha de la 2ème façon.
Dans cette mesure, tous ceux qui ont fait techouva par l’intermédiaire de son mouvement pouvaient suivre les halakhot de son mouvement.
Il est vrai qu’en général, les rabbanim séfaradim optent pour la 1ère façon d’agir.

2. Lorsqu’on parle de coutume, on parle de coutume qui a une incidence dans la halakha.
Il n’y a pas tellement d’incidence dans la halakha si on met les téfilin de telle ou telle façon du moment qu’on les place au bon endroit.
Dès lors, chacun fera comme il le souhaite :
s’il veut faire comme la coutume de ses parents, tant mieux, dans le cas contraire ce n’est pas tellement un problème dans la mesure où du point de vue de la halakha stricte, il n’y a pas d’incidence si on met les téfilin ainsi ou ainsi.

Le problème se posera lorsqu’une coutume va à l’encontre de certains poskim dans la halakha.

Par exemple, les marocains ont l’habitude de faire 7 berakhot pour un ‘hatan même si le repas ne se fait pas dans la maison du ‘hatan.
D’après les poskim séfaradim, ce sont des berakhot lévatala mais les marocains ont néanmoins cette coutume et peuvent la suivre (du moins au Maroc et en France) mais les décisionnaires séfaradim tranchent qu’il ne faut pas agir ainsi en Israël.
Idem à propos de la consommation de riz pendant Pessa’h.
Idem à propos de mettre la mézouza inclinée ou totalement verticale.

Dans tous ces cas, d’après certains décisionnaires, la halakha préconise d’agir de la façon A et la coutume vient et se base sur d’autres décisionnaires qui préconisent la façon B.

J’espère avoir été clair.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 13133
Date question sur Leava : 2011-05-11 16:05:36