Comment peut-on dire qu’on n’a pas besoin de cachériser l’évier de la cuisine ?

Chalom Rav
Merci pour vos réponses !

En ce qui concerne la cachérisation de l’évier de la cuisine :

• Comment peut-on dire qu’il n’y a pas besoin de le cachériser ?
  (pas pour Pessa’h mais dans un processus de « manger cacher »)
  • Une table à la limite je comprend mais l’évier :
    • Lorsqu’on fait la vaisselle, c’est avec de l’eau chaude et du coup les choses non cacher pénètrent dans l’évier durant le lavage.
  • Et le fait de faire la vaisselle est un acte récurrent donc on peut pas dire « ce n’est pas quelque chose d’habituel ».

  Donc si on veut maintenant manger cacher, on doit cachériser l’évier aussi, parce que sinon dès qu’on fera la vaisselle, notre nouvelle vaisselle cacher va se dé-cachériser en recevant les éléments non-cachères qui étaient présents dans les parois de l’évier depuis le passé, non ?

  • (et d’ailleurs ça devrait être le même principe pour Pessa’h : du ‘Hamèts peut s’infiltrer depuis l’évier jusque dans notre vaisselle cacher léPessa’h…non ?)
• Dans ce cas,  y a-t-il besoin de cachériser uniquement en nettoyant avec de l’eau chaude comme lorsqu’on fait la vaisselle ?
  • (vu qu’on doit cachériser avec la même manière que l’ustensile a été utilisé) ou faut-il de l’eau bouillante (‘houmra) ?

Merci pour tout Rav !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles du point de vue de la loi stricte, il n’est pas nécessaire de cachériser un évier.

Même pour Pessa’h, du point de vue de la loi stricte, ce n’est pas nécessaire, néanmoins, la coutume est d’y verser de l’eau bouillante à partir d’un kéli richon (mais ce n’est qu’une coutume).

Pourquoi du point de vue de la loi stricte il n’est pas nécessaire de le cachériser ?

Il y a plusieurs raisons à cela :

1. On a une loi générale concernant la cachérisation des ustensiles stipulant qu’on cachérise l’ustensile d’après « rov tachmicho », c’est-à-dire d’après la façon la plus fréquente qu’on a de l’utiliser.
   • Si par exemple d’ordinaire on utilise un couteau à froid, et il est arrivé une fois qu’on a coupé avec ce couteau un aliment interdit en kéli richon (ustensile bouillant qui a été posé sur le feu),
     • on n’aura pas besoin de le cachériser dans de l’eau bouillante,
       • on pourra le cachériser à l’eau froide,
         c’est-à-dire simplement le bien le nettoyer.
     • Car vu que la Torah stipule qu’après 24 heures, le goût de l’interdit est altéré, et que même en utilisant le couteau de nouveau à chaud, il n’interdira pas l’aliment puisque le goût qu’il contient est altéré et ne peut plus l’interdire.
       • Pour cette raison, ‘Hazal n’ont pas obligé de le cachériser de la façon dont il est devenu interdit, ce qui signifie dans un kéli richon bouillant, mais d’après rov tachmicho, c’est-à-dire son utilisation la plus fréquente.
     • On ne prend pas en considération les utilisations peu fréquentes, car même si elles vont arriver, somme toute, elles n’interdisent pas l’aliment cacher mis en contact avec l’ustensile non cacher.
2. Il y a 2 façons possibles d’utiliser un évier à chaud :
   1. Soit en y faisant couler de l’eau chaude du robinet,
      • et en cela il n’y a aucun problème car cela est considéré comme un irouy de kéli chéni et il ne peut pas interdire ;
   2. Soit en versant directement depuis un kéli richon un liquide ‘hamèts,
      • comme par exemple de l’eau dans laquelle on cuit des pâtes ou de la semoule bouillante.

   Étant donné qu’il s’agit d’un irouy de kéli richon, cela n’interdit que « kédé klipa », c’est-à-dire une fine membrane à l’intérieur de l’évier.

   • Il n’y a presqu’aucune chance que cette fine membrane puisse interdire ensuite un aliment ou un ustensile.
     • Car dans la majorité des cas, l’évier sera mouillé et si on y pose un ustensile bouillant, l’épaisseur d’une membrane de l’évier qui a absorbé l’interdit rejettera l’interdit dans l’eau mais pas plus que cette épaisseur.
     • Donc cela n’interdira que l’épaisseur d’une membrane dans l’eau se trouvant dans l’évier et non la casserole qu’on y a posée.

Donc compte tenu des raisons que j’ai citées, les décisionnaires (Or LéTsion tome III, p. 123 & 124) ont tranché qu’il n’était pas nécessaire de le cachériser.

Pessa’h Cacher vésaméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

Référence Leava : 70151
Date de création : 2016-04-17 08:02:36