Comment peut-on accomplir un tikoun lorsque l’on n’est trop jeune et donc inconscient? Peut-on tout justifier?

Bonsoir Rava Chaya

Encore quelques questions qui me préoccupent que je souhaiterais vous poser.

1) Concernant la mort de jeunes personnes ou de nourrissons, vous dîtes que ce sont probablement des âmes qui viennent pour faire un petit tikoun qui leur restent à accomplir. Mais comment concevoir de pouvoir faire un tikoun si jeune quand on n’a pas suffisamment de conscience pour agir vraiment ?
Quel tikoun peut accomplir un nourrisson par exemple ?

2) Peut-on garder la notion d’indépendance qu’en tant qu’être de chair sachant qu’après la mort on devient un être de lumière probablement rattaché à d’autres particules d’âmes « êtres de lumières aussi » ?

3) Pourquoi vouloir et peut-on tout expliquer à notre niveau comme par exemple la souffrance engendrée par la perte d’un être jeune et cher à notre coeur ou plus généralement la souffrance engendrée par la Shoa ?

4) Peut-on tout justifier ?
Et peut-on toujours justifier les desseins de D… ?

5) Peut-on se révolter contre D.. parfois de ce qui nous parait injuste sachant que l’on est limité et que l’on comprend les choses selon nos limites imposées par D.. d’où sa compréhension probable à notre droit à la révolte dans certains cas.

Qu’en pensez-vous ?
D’avance merci de vos réponses que j’attends avec impatience.

Cordialement

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Corinne,

Voici les réponses à tes questions:

1) Il n’est pas besoin d’avoir de la conscience pour faire un tikoun.
Par exemple, le plus grand tikoun qu’un homme fait sur terre est le fait de mourir ; en cela, il fait le tikoun du péché originel. Mais aussi, le simple fait de manger est un tikoun énorme.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle D.ieu a fait que dans le monde il y ait une réalité où tous les êtres vivants se nourrissent. A ce titre tu peux consulter le cours « Les raisons profondes de la cacherout ».
Or il est rare que quelqu’un qui mange ou meurt pense par cela faire un tikoun.
Dans cette mesure, la souffrance aussi est un très grand tikoun.

2) Bien qu’à la fin de la fin de tous les tikounim, il y aura une union totale, néanmoins, chacun gardera son indépendance et ne sera pas annulé par l’Unité. Il sera uni comme un homme et une femme qui s’unissent mais ne s’annulent pas l’un par rapport à l’autre.

3) Je ne suis pas certain d’avoir bien compris ta question.
En tous cas, voici ma réponse d’après ce que j’ai compris :
La personne qui souffre a, de façon naturelle, envie d’ôter sa souffrance.
Elle pense que si elle comprend pourquoi elle endure tout ceci, cette dernière disparaîtra, mais cela est faux.
Même si on pouvait expliquer le pourquoi de la mort d’un être cher ou le pourquoi de la Shoa, cela n’enlèverait absolument rien à la souffrance. Car la souffrance est dans la partie sentimentale de l’être alors que l’explication est dans la partie rationnelle et les deux ne sont pas liés.

4) On ne peut pas toujours comprendre les choix de D.ieu, mais il est clair que nous pouvons les justifier dans la mesure où ils proviennent de D.ieu, et D.ieu est juste par nature.
A propos de comprendre les raisons qui ont provoqué la Shoa, il est clair qu’on ne peut pas connaître toutes les raisons pour lesquelles la Shoa est arrivée ; on ne peut en connaître qu’une très faible partie. J’y réponds dans ce lien.

5) Le sentiment de révolte est un sentiment émotif.
La raison doit essayer de juguler ce sentiment. On le fera en se répétant que nous sommes limités et que par définition, nous ne pouvons pas comprendre l’infini et sachant que D.ieu est juste, nous devons accepter ses décrets avec amour.
Mais il est clair que D.ien comprend que nous sommes des êtres de chair et que dans cette mesure, il nous est difficile d’accepter ses décrets avec amour.
Néanmoins, en cela est le challenge de la émouna et en cela est le fruit du Olam haba.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 7954
Date question sur Leava : 2010-01-07 23:01:57