Réaction à Le travail est-il une mitsva ?
J’aimerais bien savoir ou comprendre comment des « grands de la Torah » sur plusieurs siècles ont pu interpréter exactement à son opposé, le commandement de travailler pour les hommes, afin de le déporter sur le dos des femmes qui portent déjà « naturellement » leur propre charge sur le ventre – pour l’avoir ensuite sur les bras.
Si les femmes peuvent enfanter dans la douleur et travailler de surcroît à la place de leur mari, les hommes pourraient travailler et étudier de surcroît puisque les femmes ne peuvent le faire à leur place.
(Oui, on sait qu’elles peuvent aussi étudier, de surcroît aussi.)
Si ce n’est pas un tour de passe-passe, auriez-vous quelques uns des arguments qui ont pu faire d’un précepte positif, un précepte négatif ?
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Mylène,
Au début de la Torah, il est écrit :
« Béréchit barra Elokim ét hachamayim véèt haarèts »,
« Pour Réchit D. créa le Ciel et la Terre ; Réchit signifie la Torah »
(comme on le voit dans le verset « Hachem kanani réchit darko »).
Donc D.ieu créa le monde pour l’étude de la Torah ; sans elle, le monde ne peut subsister.
Les grands sages d’Israël ont vu que si les hommes continuaient à travailler sans qu’il y ait une partie du peuple qui s’adonnerait totalement à l’étude de la Torah, cette dernière serait vouée à disparaître et de ce fait, le monde aussi.
Ils s’appuyèrent donc sur un verset (Téhilim 119, verset 126) :
« ‘èt laassot lHachem héférou toratékha »,
« lorsqu’un moment arrive, pour D.ieu, ils sont allés contre la Torah ».
Ce n’est pas une autorisation à prendre à la légère, seuls les grands sont capables de l’appliquer ; ce qu’ils ont fait.
Ce fut le cas également de la transgression pratiquée en transcrivant la loi orale à l’écrit, soit la Michna et la Guémara.
En effet, les grands virent que sans écrits, la loi orale s’oublierait.
Nous voyons effectivement que grâce à ces femmes qui prennent sur elles la charge, non seulement leur propre charge dans leur ventre, mais celle qu’elles assurent par leur travail afin de subvenir aux besoins de leur famille, le peuple d’Israël réussit à créer une communauté s’adonnant à l’étude de la Torah.
Or il est clair que nous et le monde entier survivons grâce à eux.
Ce n’est pas une situation normale, mais nous sommes en exil, c’est-à-dire en situation anormale, chose qui nécessite des situations elles aussi anormales.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
« Pour Réchit D. créa le Ciel et la Terre ; Réchit signifie la Torah »
(comme on le voit dans le verset « Hachem kanani réchit darko »).
Donc D.ieu créa le monde pour l’étude de la Torah ; sans elle, le monde ne peut subsister.
« ‘èt laassot lHachem héférou toratékha »,
« lorsqu’un moment arrive, pour D.ieu, ils sont allés contre la Torah ».
Ce n’est pas une autorisation à prendre à la légère, seuls les grands sont capables de l’appliquer ; ce qu’ils ont fait.
En effet, les grands virent que sans écrits, la loi orale s’oublierait.
Or il est clair que nous et le monde entier survivons grâce à eux.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 73518
Date de création : 2016-11-27 04:05:23