Comment faire si un chef de famille ne peut pas boire les 4 kossot de vin ni manger la quantité nécessaire de matsa chmoura pour des raisons de santé ?

Cher Rav…

Pour Pessa’h, pour un chef de famille qui ne peux pas boire les 4 kossot et la quantité de matsa chmoura pour fragilité de l’estomac, comment peut-il faire ?

En espérant que Béézrat Hachem d’ici là, ça aille mieux…

Chavoua tov

 

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Si le fait de boire du vin te rendra malade ou t’obligera à t’aliter tu n’as pas le droit d’en boire et tu seras rendu quitte du kiddouch par un membre de la famille ou tu feras le kidouch sur la matsa.

Comment fait-on kidouch sur la matsa ?

  • Tu fais d’abord le ya’hats
    c’est-à-dire fendre en deux la matsa du milieu,
  • puis tu fais nétilat yadaïm avec berakha,
  • tu prends les 3 matsot (2 entières et une moitié) dans ta main
    et tu fais la berakha hamotsi

  • puis la berakha du kiddouch
    puis chéi’hyanou
    puis tu laisses tomber la matsa entière inférieure et tu fais la berakha al akhilate matsa et tu manges kazaït en 4 minutes accoudé sur le côté gauche.
  • Il y a un safek si tu peux faire boré péri ha-adama sur le céleri car tu es considéré comme étant déjà dans le repas et peut-être qu’il est rendu quitte par la berakha hamotsi que tu as fait.
    Si le céleri ouvre l’appétit on ne fait pas la berakha dessus, s’il n’ouvre pas l’appétit il ne fait pas partie du repas et tu feras la berakha adama dessus.

Puis tu lis toute la hagada jusqu’à gaal Israël,
puis tu fais la berakha sur le maror puis le korékh
ainsi de suite jusqu’à la fin du sédèr comme chaque année.

Néanmoins il existe aujourd’hui des jus de raisin très légers,
on m’a parlé du jus de raison de kissé ra’hamim ou aussi du jus de raisin kétèr.

Il est clair qu’il est préférable de faire le kiddouch sur le jus de raisin plutôt que sur la matsa.

Je pense cependant que la meilleur solution est de faire le kiddouch ainsi que les 3 autres verres du soir du sédèr sur du vin de raisins secs, je pense qu’il doit être le plus léger et le plus digestible de tout les autres types de vin et de jus de raisin.

Il y a plusieurs façon de faire un vin de raisins secs et je pense que la façon la plus légère est la suivante :

  • Il faut prendre des raisins secs qui ne sont pas totalement secs, c’est-à-dire que si on les presse il en sort une sorte de miel, sinon le vin qu’on fera avec eux ne peut pas être considéré comme du vin sur lequel on fait la berakha boré péri haguéfèn.
  • Puis tu les fais tremper dans de l’eau pendant 72 heures dans une quantité d’eau qui ne soit pas supérieure au volume des raisins secs après qu’ils auront gonflés dans l’eau.
  • Après 72 heures on enlève les raisins secs et l’eau qui reste est considérée comme du vin à tout égard sur lequel on fait la berakha boré péri haguéfèn ainsi que méin chaloch.

On peut faire dessus le kiddouch et la havdala.

Autre façon de procéder :

  • Prendre la même quantité d’eau c’est-à-dire non supérieure à celle des raisins secs une fois qu’ils ont gonflés dans l’eau, faire bouillir les raisins secs un certain laps de temps, les séparer de l’eau et l’eau qui reste est du vin à tout égard.

A propos de la matsa :

  • Il vous est possible de la tremper même quelques heures dans de l’eau et la manger ainsi à condition qu’elle ne se soit pas décomposée dans l’eau.
  • Il est possible aussi de la broyer en tout petit morceau et de la manger ainsi.
  • Le minimum de minimum de matsa que tu dois manger est au moins un kazaït c’est-à-dire le volume d’un cube de 3.1cm² en enlevant les bulles d’air qu’il y a dans la matsa, que tu consommeras en tant qu’afikoman.
  • L’afikoman se mange tout à la fin du repas juste avant birkat hamazone, on n’a pas le droit de consommer quoi que ce soit après l’avoir consommé.

Comment procéder ?

  • Quand tu finis la hagada, tu bois le deuxième verre de vin (si tu peux le boire),
  • puis au lieu de faire nétilat yadaïm et hamotsi comme tout le monde fait, tu feras les berakhot sur tous les aliments que tu mangeras durant le repas :
    Chéhakol, adama, ha-èts.
  • Il faudra que durant le repas tu manges un dessert ou des fruits en tant que dessert afin que tu puisses faire la berakha a’harona boré néfachot dessus (car il y a doute concernant le reste du repas si tu dois faire berakha a’harona dessus ou pas car tu t’apprêtes à faire maintenant hamotsi donc pour sortir du problème tu manges quelque chose qui ne fait pas partie du repas tel qu’un dessert ou des fruits en tant que dessert) ensuite tu fais boré néfachot en rendant quitte et le dessert et tout ce que tu as mangé jusqu’à maintenant, puis tu vas faire nétilat yadaïm avec berakha et tu fais deux berakhot :

    hamotsi lé’hem min ha-arèts
    et
    al akhilat matsa

    et tu manges le kazaït de matsa accoudé.

  • Si tu peux manger 2 kazaït de matsa,
    après le deuxième verre de vin tu fais nétilat yadaïm, hamotsi, al akhilat matsa
    et tu manges un kazaït accoudé tout au début du repas, puis un autre kazaït tout à la fin du repas en tant qu’afikoman.
  • Si tu peux manger 3 kazétot,
    tu en mangeras un au début du repas, le deuxième au korékh, le troisième en tant qu’afikoman.
  • Si tu peux en manger 4,
    tu mangeras deux au début du repas, un pour la motsi et un pour akhilat matsa, un autre pour le korékh et un autre pour l’afikoman.
  • Si tu peux en manger 5, tu en mangeras deux à l’afikoman.

    On mange l’afikoman en souvenir du sacrifice Pascal, il est bien de manger encore un autre kazaït avec lui en tant que souvenir de la matsa qu’on consommait avec le sacrifice Pascal.

Sache qu’on peut se procurer sur le marché des matsot faites d’épeautre qui se digère beaucoup mieux que les matsot de farine de blé.

Si quelque chose n’est pas clair, n’hésite pas à me réécrire et je te répondrai rapidement avec tous mes souhaits de réfoua chéléma et de pessa’h cachère vésaméa’h.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 23154
Date de création : 2013-03-13 12:03:25