Comment faire pour éviter d’avoir la crainte de penser à de mauvaises choses ? Est ce un issour est-ce le fruit à l’état pur du mauvais penchant ?

Bonsoir, rav

Tout d’abord merci pour vos conseils que j’étudie très souvent,

Voila je suis rentre en Yéchiva cette année et je m’aperçois que lorsque je cherche par exemple a travailler mon ahavat Israël et que je vois devant moi des comportements de personnes religieuses qui paraissent pas comme il faut, voila que mon yester hara me toque a mon esprit pour m’envoyer des pensées qui vont totalement a l’encontre du fait d’aimer un juif tel qu’il est, bien sûr je fais tout pour enlever ces mauvaises pensées mais après s’installe un sentiment de faiblesse en moi et je culpabilise car je me demande si c’est moi qui pense comme sa ou si c’est mon yester arah, j’ai l’impression qu’il me retourne le cerveau,

Est ce un issour que je fais ou est ce que simplement cela est le fruit a l’état pure du mauvais penchant.
Puis, comment faire pour éviter d’avoir cette crainte de penser a de mauvaises choses.

Merci Rav , plein de bonnes nouvelles pour vous et votre entourage.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est écrit dans la Torah

« Bétsédèk tichpot amitékha »,

littéralement

« Tu jugeras ton prochain équitablement ».

En réalité, ‘Hazal nous ont expliqué que cette mitsva signifie exactement le contraire :
Il ne faut surtout pas juger équitablement, mais du côté positif, lé-kaf zekhout.

Et il existe des lois très claires à ce propos :

  • Si la personne est cachère, et qu’il y a autant de possibilités de juger la personne de manière positive ou négative, la Torah nous ordonne de la juger favorablement.
    Si la balance penche vers le côté négatif, on a le droit de la juger de façon négative, mais il y aura une mesure de piété de la juger favorablement.
  • S’il s’agit d’un racha, il y a une mitsva de le juger défavorablement lorsqu’il aura autant de possibilités de le juger positivement ou négativement.
  • Si c’est un tsadik, on a l’obligation de le juger favorablement même si la balance penche plus du côté négatif.

Donc à toi de juger si une personne est cachère, tsadik ou racha, et à partir de là, il faut juger selon les critères susmentionnées.
Sache qu’il y a un grand travail en cela, et si la Torah nous a ordonné cette mitsva, cela signifie aussi qu’il y a un grand yetser hara qui s’y oppose.

C’est à ce propos qu’on dit : 

« A quoi sert l’esprit tordu ?
A juger les gens favorablement ».

Pour plus de détails à ce sujet, consulte le cours intitulé « A quoi sert un esprit tordu ? ».

Un bon moyen d‘arriver à juger favorablement est de se focaliser sur nos propres défauts, se rendre compte à quel point nous nous jugeons favorablement, et projeter ainsi cette vision sur les autres.
De plus, il faut comprendre que chaque personne a son yetser hara, qui est parfois beaucoup plus grand que le nôtre, et qu’il est impossible de se mettre à sa place en se disant que dans telle ou telle situation, on n’aurait pas agi ainsi.

Que D. t’aide dans cette grande mitsva extrêmement dure, mais ô combien admirable.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 14910
Date de création : 2011-10-08 22:10:21