Comment faire pour concilier une atmosphère de Chabbat avec des enfants « plein de vie » ?

Kavod HaRav,
J’ai fait téchouva il y a déjà pas mal d’années, et je suis chomerèt chabbat depuis presqu’aussi longtemps. 
Par contre, même si je vois beaucoup de cours et je lis beaucoup de livres à ce sujet, j’ai un peu la hantise du Chabbat qui s’approche…

Je sais, c’est la source de toutes les bénédictions, c’est un jour saint, c’est un jour où on se débranche du matériel et on peut s’unir avec Hachem…
Mais en réalité, quelle est cette journée ?

  • Mon mari prie dans une synagogue assez loin de la maison.
    Il part tôt vendredi pour aller prier pour ne rentrer que bien plus tard, me laissant seul avec des enfants déchaînés qui courent dans tous les sens, se disputent sans cesse (et je ne vous raconte pas tout) …
    Et moi, je suis seule pour accueillir mon Chabbat dans ces conditions
  • Il rentre donc à la maison, de bonne humeur, et nous trouve comme ça.
    Je suis à ce moment-là complètement épuisée, et par ma semaine de travail, et par ce qui vient de se passer…
    Et les enfants aussi sont de mauvaise humeur (quand ce n’est pas le contraire où ils sautent partout).
  • On fait kidouch pendant que tout le monde se chamaille.
    Un hurle son dvar Torah appris à l’école,
    L’autre a besoin d’être changé,
    Une grimpe sur le canapé…
    Mais on y arrive
  • Arrivons maintenant au samedi matin.
    Mon mari quitte la maison, et en général, l’un d’entre eux s’est déjà réveillé deux heures avant…
    Je suis de nouveau seule avec les demandes, les disputes, les caprices de tout le monde et mon mari ne rentre que 4 heures plus tard, de bonne humeur, et nous trouve encore une fois, dans tous nos états.
    Un est puni,
    L’autre ne veut pas arrêter de crier…
  • On s’installe à table, et une fois le repas terminé, je n’ai pas encore fait mon birkat hamazone que mon mari est déjà parti se reposer…
    Il est épuisé de sa semaine au travail et ne peut pas garder les yeux ouverts, me laissant une fois de plus avec nos adorables bambins…
  • Mon mari se réveille et quitte la maison pour la synagogue, me laissant de nouveau responsable de calmer la foule trop excitée et qui ne trouve rien de mieux à faire que de manger sans cesse, se disputer et mettre de plus en plus de désordre.
  • Et mon mari rentre vers l’heure de Rabbénou Tam.

Voilà mon Chabbat !

Je sais, je suis bénie d’avoir mes enfants et j’ai tant prié pour les avoir. 
Je suis bénie d’être née Juive et j’ai le cadeau du Chabbat. 
Je suis reconnaissante que nous soyons en bonne santé et réunis.

Mais est-ce vraiment la réalité de toutes les mamans juives ? 
J’ai l’impression d’être tellement soulagée le dimanche que la vie revienne à la normale, et je me sens tellement coupable de ne pas apprécier le cadeau du Chabbat.

Merci d’avoir pris le temps de tout lire…et si vous avez des conseils, j’apprécierais énormément.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

D’abord, tranquillisez-vous, vous n’avez pas à vous culpabiliser, ce que vous vivez est le lot de toutes les mères juives ; sachez que c’est une période qui passe par la suite.

Aujourd’hui, ma fille la plus jeune a 17 ans, nous avons Baroukh Hachem beaucoup de petits enfants, et on ne fait que profiter d’eux sans devoir supporter toute la souffrance que vous supportez qui est maintenant le lot de nos enfants, devenus aujourd’hui parents.
Nous avons beaucoup de satisfaction de voir le résultat des efforts que nous avons fournis alors qu’ils étaient eux-mêmes des petits enfants turbulents.

C’est donc une période à passer et il est normal que vous réagissiez ainsi, comme le font toutes les femmes juives.
Il n’y a rien d’étonnant à cela.

Ceci dit, il est clair qu’il y a certainement des changements à faire pour faciliter la chose.

Je vous donne quelques idées et à vous de réfléchir si vous avez encore d’autres idées.

  1. Certains parents cachent des jeux qu’ils ont à la maison pendant quelques mois puis les ressortent, les enfants sont alors contents de retrouver un jouet et jouent davantage avec, au lieu de se disputer ou de tourner en rond.
  2. Invitez un ou des amis à eux, dès qu’il y a des étrangers à la maison, ils sont plus calmes.
  3. Faites inviter aussi vos enfants de temps en temps chez d’autres enfants.
  4. Achetez-leur des livres.
    Chaque livre adapté à l’âge de chacun, des bandes dessinées religieuses, etc.
    Il n’y a rien de plus agréable qu’un enfant assis ou couché en train de lire un livre.

    Vous pouvez là aussi en cacher certains pendant un temps puis les ressortir.

    Vous pouvez également en emprunter à d’autres familles, ou chercher si un Gma’h de livres en prête dans votre ville.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 80390
Date de création : 2018-02-11 05:02:28