Comment déverser son cœur devant Hachem comme cela nous est demandé tout en faisant preuve d’une forte Yrat Chamaïm ?

Bonjour,
Navré de vous solliciter à nouveau sur le sujet, et ce pour la dernière fois je pense, mais votre réponse me pose problème.

Comment déverser son cœur devant Hachem comme cela nous est demandé tout en faisant preuve d’une forte Yrat Chamaïm ?

J’ai l’impression que si je me laisse aller à mes émotions, extérieurement je ne bougerais pas, comme c’est le cas d’habitude (d’ailleurs je ne comprends pas comment on peut se concentrer en se balançant comme je vois faire) , mais intérieurement je ferais preuve de moins de crainte, comme si se laisser aller ses émotions diminuerait d’autant la retenue, le respect et même l’effroi qu’on ressent à prier vers l’infini.

Comprenez-vous mon dilemme ?

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

Effectivement, il y a là un certain paradoxe dans la mesure où les deux piliers du service divin sont d’une part, la Yirat Chamaïm, la crainte de D.ieu, et de l’autre, l’amour de D.ieu.
Il est vrai qu’il est difficile de ressentir les deux sensations en même temps.

Il me semble que la solution est de passer de l’une à l’autre.

  • On ressentira de l’amour, puis une grande crainte,
  • Puis beaucoup d’amour,
  • On revient à la crainte,
  • Etc.

Effectivement, les grands sages séfarades d’Israël ne bougeaient pas durant la prière.
Ils restaient complètement immobiles, les mains posées sur leur poitrine tel un serviteur en face de son maître.
Mais ceux qui n’ont pas l’habitude de prier ainsi ont du mal à ressentir de l’intensité dans leur prière sans bouger.

Donc la décision hilkhatique conclut que chacun priera comme il le souhaite, immobile ou non, l’important étant que l’on agisse de la façon qui nous permettra de nous concentrer le mieux possible.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 76200
Date de création : 2017-05-25 14:00:54