Comment D.ieu peut-Il être décrit comme ayant des sentiments ? Pourquoi autant de dualisme dans la Torah ?

Bonjour Monsieur Le Rabbin,

J’ai l’impression que dans la Torah D… est décrit comme un D… d’émotion.

Je m’explique, nous les êtres humains nous avons un système limbique qui nous fait ressentir certaines émotions et qui conditionnent nos comportements dans un certain sens.
Je n’ai pas assez étudié la Torah mais d’après le très très peu de connaissances que j’en ai : on dit que D… pardonne, est miséricordieux, nous aime… tous cela ce n’est que des émotions à mes yeux et D… est l’Etre suprême alors comment peut-il être émotif ?
ou est-ce simplement un langage conventionnel de la Torah pour que l’Homme puisse saisir un peu de sens ?

De plus, j’ai l’impression que les valeurs du judaïsme sont très dualistes c’est-à-dire qu’elles opposent souvent le Bien et le Mal, la Vie et la Mort et je ne comprend pas pourquoi car le monde n’est pas blanc ou noir il est gris et c’est beaucoup plus complexe et moins tranché ?

Le suicide est-ce un péché si oui pourquoi ?
La vie quand elle devient vraiment insupportable pour la personne qui souffre par exemple soit à cause d’ une très grande épreuve comme la Shoah ou face à une épreuve qui peut paraître bénigne mais qui aux yeux de la personne est sa raison d’être n’est-ce pas la même souffrance ?
car dans le premier cas peut-être que la personne a plus de défense et dans le second cas la personne est plus fragile ?

Est-ce que le fait d’être une fille est moins bien que d’être un garçon ?
sur le plan spirituel ?

La Torah évoque t-elle le fait que l’Enfer existe réellement et si oui ? comment D… qui est si miséricordieux peut-il nous laissé y rentrer pour l’éternité ?

Pour moi, le judaïsme n’est pas une religion c’est plutôt un ensemble de règles de bien vivre ensemble : corps et âme est-ce faut d’appréhender comme cela si oui pourquoi ?
et que signifie le terme religion dans la Torah?

J’ai une question qui touche plus à mon histoire personnelle:
comment peut-on qualifier un Homme méchant, d’un Homme( = hommes + femmes) qui souffre de sa maladie ou de sa condition actuelle ou d’une maltraitance antérieure?
un Homme n’est-il pas ni bon ni méchant ?
car en fait c’est son parcours personnel qu’il en fait l’un ou l’autre ?
Une question très personnelle: comment avoir une foi inébranlable quand le sort ou quel que soit son nom nous acharne de multiples maux parfois insupportables et que l’on est révolté contre D… qui nous dérobe sa face ?
Comment l’accepter et envisage un avenir meilleur mais si on sait tout au fond de nous que c’est peut être pas trop mal mais que notre souffrance nous fait réagir avec émotivité plutôt que discernement ?

Toutes ces questions me sont très chères et je n’ai jamais eu l’occasion et le courage de les poser si vous pouviez apporter même de petites pistes de réponses se serait très bien. Je sais que dans l’ensemble se sont des grandes questions auxquelles on a pas toujours la réponse.

Merci d’avance,
Très cordialement,

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est clair qu’Hachem n’a pas d’émotions comme l’être humain en a. La Torah parle de façon imagée de voies de conduite d’Hachem.
Pour plus de détails à ce sujet, consulte les cours suivants :
Comment la Torah peut-elle nommer D. ? et Le Nom ineffable de D..

A propos du dualisme dans la Torah :
Effectivement la Torah est dualiste mais cela ne signifie pas qu’elle est simpliste.
Le monde est extrêmement complexe et très nuancé, la Torah est le plan du monde, dans cette mesure elle est extrêmement complexe et nuancée et il suffit d’étudier une page de Guémara pour comprendre à quel point cela est vrai.

Néanmoins, il y a des pôles, et entre ceux-ci, il y a des millions de milliards de degrés de variation qui vont de la perfection d’Hachem d’un côté jusqu’à l’éloignement voir la haine d’Hachem de l’autre… soit en termes plus kabbalistique « le dévoilement d’Hachem dans son infinie bonté » et, au contraire, « Son voilement presque le plus total », laissant place à la mort.

Le suicide est un péché car de même qu’on n’a pas le droit de tuer une autre personne, on n’a pas le droit de se tuer soi-même. La vie nous est donnée malgré nous et nous avons une mission à faire avec ce potentiel de vie qu’on nous donne, on n’a pas le droit de nous la ôter à nous-mêmes.
Ce n’est que dans des cas extrêmes qu’on pourra le faire, comme par exemple quelqu’un qui a peur de se convertir à une autre religion sous la torture pourra préférer la mort.
Dans d’autres cas aussi où il y aura une grande mitsva de se donner la mort pour sanctifier le nom d’Hachem. Mais il est clair que si quelqu’un se suicide, bien qu’il ait fait un péché, Hachem le jugera en prenant en considération toutes les circonstances atténuantes qui le rendront moins coupable, bien qu’il ait fait l’acte d’assassinat de sa vie.

A propos du statut de la femme, consulte le cours suivant :
« Le statut de la femme ».

A propos de l’enfer, consulte les cours suivants :
« L’enfer s’arrête… pas le paradis »,
« Pourquoi pas l’enfer ? »,
« Le sens des maladies »,
« Récompenses et punitions : dans quel but ? ».

Tu me dis que pour toi, le judaïsme n’est pas une religion, c’est plutôt un ensemble de règles afin de bien vivre ensemble.
Je pense que les deux sont faux, ce n’est ni une religion, ni un bien vivre.
Il s’agit de vérité, du vrai sens de notre vie, nous avons une âme qui est une vraie réalité qui est dans un corps qui est notre outil, nous avons un but extrêmement haut à accomplir durant notre vie.

La Torah sera le mode d’emploi nous permettant de nous réaliser de la façon la plus performante qui soit.
Mais pour qu’il y ait réalisation il faut qu’il y ait vérité.

Pour plus de détails sur ce sujet, consulte les cours :
« Le but de la vie » (2 cours),
« Le pouvoir de choisir »,
« Le but de la création »,
« Le mensonge »,
« Grand kiff »,
« Gagner vraiment »,
« Nefèch ».

Comme je l’ai expliqué, entre autres dans le cours « Le pouvoir de choisir » et dans les deux cours « Le but de la vie », un homme a une certaine marge de libre arbitre.

Au revoir,
Rav Ron Chaya.

 

Référence Leava : 13233
Date de création : 2011-05-16 17:05:53