Bonjour Rav,
Juste une petite question suite à votre réponse.
Si nous devons nous écraser et laisser tout le monde nous marcher dessus, ce que je peux bien comprendre de votre réponse détaillée, d’où vient l’idée du Beth Din par rapport aux problèmes entre hommes ?
De nos jours, disons, si un ouvrier fait mal son travail et que je l’ai déjà payé, devrais-je simplement me dire que Hashem voulait ceci, et que je dois m’écraser devant quelqu’un qui a profité de moi, sans pour autant m’énerver, ni le poursuivre en justice ?
Comment jumeler les deux idées ?
J’aurais tendance à faire ainsi, je me demande où se trouve la voie juste.
Merci encore.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il y a deux choses bien distinctes entre lesquelles il ne faut pas se tromper.
- Il est clair que j’ai le droit et même peut-être l’obligation d’exiger, d’après la justice de la Torah, ce qui me revient.
Et même s’il ne s’agit pas d’une question de dommage et intérêt ou d’argent, mais simplement lorsqu’une personne m’a blessé par exemple, j’ai aussi une mitsva d’aller lui expliquer qu’il m’a fait du mal et qu’il a péché envers moi en cela.
- Néanmoins, tout cela doit être fait par une motivation de bien et de justice, et non par une motivation émotionnelle provenant de mon égo touché ;
si je sens en moi un désir de vengeance, de concurrence ou de victoire sur l’autre, il est clair que cela provient des parties animales de mon être que je dois absolument annuler.
Ceci dit, ce n’est pas parce que je fais un travail sur mon égo que je dois aussi passer outre toutes les lois de la justice et de recherche du bien.
- Donc si une personne m’a blessé, sur le coup je me tais car il est clair que si je réponds, ma réponse sera extrêmement motivée par mes émotions ;
- une fois que ces dernières seront parties, je dois aller la voir très gentiment et lui expliquer,
de la même façon que j’aurais expliqué à une personne qui ne m’aurait pas fait du mal mais qui en aurait fait à quelqu’un d’autre, qu’elle a mal agi qu’elle doit demander des excuses.
Idem si untel ne me paye pas ce qu’il me doit ou empiète sur mon domaine, j’aurai une mitsva de faire en sorte de récupérer ce qui me revient par les moyens que la Torah me donne pour y parvenir.
Mais je ne dois pas le faire par une motivation haineuse et vengeresse, mais par amour de la justice et du bien.
Lorsque j’ai dit qu’il fallait se faire marcher dessus, cela concerne le moment même où a eu lieu la confrontation avec l’autre car à coup sûr, si nous réagissons, notre réaction proviendra des parties animales, elle sera irréfléchie, soudaine et non motivée par l’amour du bien, nous devons donc alors ne pas réagir.
- Plus tard, lorsque l’émotion sera évacuée, nous pourrons faire intervenir notre raison et notre amour de la vérité,
et uniquement à ce moment-là
il y aura une mitsva d’agir pour le bien, la justice et la vérité.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Et même s’il ne s’agit pas d’une question de dommage et intérêt ou d’argent, mais simplement lorsqu’une personne m’a blessé par exemple, j’ai aussi une mitsva d’aller lui expliquer qu’il m’a fait du mal et qu’il a péché envers moi en cela.
si je sens en moi un désir de vengeance, de concurrence ou de victoire sur l’autre, il est clair que cela provient des parties animales de mon être que je dois absolument annuler.
de la même façon que j’aurais expliqué à une personne qui ne m’aurait pas fait du mal mais qui en aurait fait à quelqu’un d’autre, qu’elle a mal agi qu’elle doit demander des excuses.
Mais je ne dois pas le faire par une motivation haineuse et vengeresse, mais par amour de la justice et du bien.
et uniquement à ce moment-là
il y aura une mitsva d’agir pour le bien, la justice et la vérité.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 18628
Date de création : 2012-06-07 17:06:53