C’est comme s’il n’y avait eu que des rendez-vous manqués avec le Machiah et qu’Hachem ne nous trouve jamais assez méritants. J’ai comme un goût amer. Comment avancer sans finir par ne plus y croire ?

 

Les Rabbanim nous disent que cette période est très propice pour la venue du MACHIA’H, mais ce n’est sans doute pas la seule.
Les catastrophes et les guerres qui se sont abattues sur le peuple juif sont aussi anciennes que son histoire.
Tout au long de cette histoire, il n’y a eu que des rendez vous manqués avec la venue du MACHIA’H.

J’ai l’impression que HACHEM ne nous trouve jamais assez méritants.
Le peuple juif a survécu certes à toutes les abominations, mais à quel prix ?
Je ne vais pas laisser tomber, mais j’ai un goût amer dans la bouche. Il faut savoir des fois pardonner « pour de bon » à ses enfants.
Comment continuer dans la joie, sans découragement, sans finir par ne plus y croire ?
J’ai un peu honte de vous dire ça, mais quand j’entends qu’il faut faire « Torah et mitsvot », je le fais sans enthousiasme.

Les cours de rabbins -qui ne parlent pas d’actualité- ne m’intéressent plus.
Toutes les fêtes ont un goût de « remâchées ». PESSAH est la fête de notre liberté, mais en faisant la HAGGADAH, je sais que l’année passera sans délivrance.

Comment retrouver le goût ?

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

Dans ton mail, il semblerait qu’en quelque sorte, nous devions faire Torah et mitsvot pour obtenir Machia’h, cela est faux.
Nous faisons Torah et mitsvot pour nous lier avec D., déjà dans ce monde, et aussi dans le olam haba.

Il est vrai que l’histoire juive est une histoire de souffrances, mais néanmoins, nous sommes un peuple éternel, les autres peuples ont disparu, et les souffrances que nous endurons dans ce monde ont, au regard de l’infini de l’au-delà, une valeur quasi négligeable.

Il est vrai que lorsque nous vivons ces souffrances « quasi négligeables » elles sont terribles, mais quelle est la valeur d’une chose qui est du domaine du finie par rapport à l’infini ?
Donc en fait, D. nous adore, et nous permet d’accéder à Lui, il est vrai au prix parfois de souffrances, mais D. étant infiniment bon, nous savons et sommes persuadés que ces souffrances sont un grand cadeau, car elles nous permettent la vie éternelle dans le plaisir le plus inimaginable qu’il puisse y avoir (pourquoi la souffrance permet cela n’est pas le sujet que je voudrais développer ici, je le développe dans mes cours sur le site, tu peux les consulter).

J’imagine que si tu réorientes ton service Divin, non vers Machia’h’ mais vers D., et que tu arrives à sentir au quotidien la présence de D., l’amour qu’Il a pour toi, tu n’auras plus aucun goût amer dans la bouche.
Après tout, nous avons un mérite énorme de pouvoir faire Torah oumitsvot, non pour la récompense que cela occasionne, mais simplement pour pouvoir réaliser la volonté de D., et par cela être branchés avec Lui.
C’est comme si quelqu’un que tu aimes et que tu adores te demande de faire quelque chose, tu feras cette chose là avec amour, pas pour la récompense du sourire qu’il te fera, mais parce que tu es amoureuse et que tu aimes faire cela, et il est certain que c’est une chose qui donne énormément de joie dans ce monde aussi, bien que nous ne le fassions pas dans ce but, nous le faisons par amour.
Et c’est ainsi qu’il faut que tu fasses ton travail, et tu n’auras plus ce goût amer dont tu parles.

A propos de Machia’h :
Il faut être aveugle aujourd’hui pour ne pas voir que nous sommes proches de l’époque messianique.
Il est vrai que durant toute l’histoire, les Rabbanim ont cru que l’époque messianique approchait.
Mais aujourd’hui nous avons tous les signes de la réalité qui parlent de façon très claire : la Choa, le retour en terre d’Israël, le retour d’Israël à sa Torah, la terre d’Israël qui donne ses fruits, Ychmaël qui commence à conquérir le monde entier, le crash économique, et aujourd’hui, à hanoukka, nous voyons la guerre qui commence qui doit amener normalement à l’époque messianique les mois qui suivent.
Donc béézrat Hachem, cette année, nous lirons la Haggada, peut-être déjà après la délivrance.

Pour toutes ces raisons-là, il faut que tu retrouves rapidement beaucoup de goût à Torah oumitsvot (et si jamais Machia’h ne vient pas à Pessa’h, nous continuerons à servir D. avec amour, car comme je l’ai expliqué, la venue du Machia’h est indépendante du service de D. avec amour, et béézrat Hachem, peut-être nous aurons aussi Machia’h…).

Que D. te bénisse.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence : 4476
Date question sur Leava : 2008-12-10 15:12:40