Auriez-vous fait le choix du judaïsme si vous étiez né non-juif?

Bonjour,

J’ai une question, sous forme d’hypothèse, pour vous, qui est personnelle au premier abord, mais dont la réponse peut être riche d’enseignements de manière plus générale, en particulier pour les goyim qui envisagent une conversion, ou qui s’intéressent tout simplement au Judaïsme.

Envisageons que votre vie eu été différente, et que vous ne soyez pas né de parents juifs. Probablement, vous n’auriez pas eu connaissance de la Torah avant un âge relativement avancé (à l’adolescence au mieux).
Néanmoins, vous avez raconté avoir entrepris une quête de la vérité devenu jeune adulte, lorsque vous étudiez la philosophie, il est donc probable donc que vous vous seriez penché dessus, malgré tout (sauf à supposer que vous n’auriez pas entrepris de quête spirituelle si vous n’étiez point né de parents juifs, mais gardons l’hypothèse simple).

1] Entre toutes les religions, vous avez privilégié la voie du Judaïsme, mais l’auriez vous fait si vous aviez été d’origine non-juive ?
Formulé autrement, dans quelle mesure vos origines ont-elles influencé votre ‘choix’ ?

2] Dans l’hypothèse (que je suppose probable, puisque vous affirmez ‘adhérer’ au Judaïsme par conviction et non par ‘croyance’) ou vous auriez reconnu que la vérité est dans la Torah et non pas ailleurs…
qu’auriez-vous alors donc fait ?
Auriez-vous cherché à vous convertir ? Ou bien vous seriez-vous dit : "D.ieu a choisi le peuple d’Israël, mais moi je n’en suis pas, tant pis, c’est comme ça, D.ieu en a décidé ainsi, je vais me contenter de suivre les lois noa’hides, rien de plus".

3] Quel qu’eût-été votre choix pour la 2de question, comment auriez-vous composé avec le fait qu’il est normalement interdit pour un ‘goy’ d’étudier la Torah en profondeur ?
3bis] A propos de cet interdit, une petite précision : comment un ‘goy’ peut-il envisager de se convertir, sans outrepasser l’interdit qu’il lui est fait d’étudier la Torah ?
On le sait, la conversion au judaïsme est compliquée et représente un très fort investissement personnel, et requiert de plus, pour être menée à bien, d’être le fruit d’une entreprise sincère et très convaincue.
Or, comment s’engager avec conviction dans la voie de la conversion quand on n’est pas autorisé à "en savoir plus" ?
Cela ne revient-il pas à s’engager "à l’aveuglette" ?

(a) Pis, une entreprise de conversion peut-elle être vraiment honnête si, justement, elle n’est pas menée en pleine connaissance de cause ?
(b) Bien entendu, il n’y a pas de police religieuse Juive pour empêcher les goyim d’étudier la Torah même s’ils ne sont pas censés le faire (à ce propos, des sanctions étaient-elles prévues dans l’Israël antique ?), mais quand bien même, s’ils entendent respecter la Torah et toute la Torah à l’avenir, c’est quand même paradoxal de d’avoir entrepris une conversion suite à… la violation des interdits de ladite religion !
Et puis que dire d’un goy qui commence à étudier la Torah en ignorant l’existence de cet interdit, puis en prend connaissance au cours des études… qu’il n’était pas censé entreprendre ?

4) Au final, le véritable "but" de cet interdit n’est-il pas d’invalider le concept-même de "conversion" pour le Judaïsme ?
Vous l’avez dit, il y a eu des convertis très célèbres, et qui se sont révélés très pieux, et ce dès l’antiquité, mais que des conversions aient eu lieu prouve-t-il réellement que celles-ci étaient vraiment censées avoir lieu ?

Je n’ai personnellement pas assez de connaissances pour répondre à cette question.

Merci de votre attention, et mes excuses si la formulation de mes questions est maladroite.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est très dur de répondre à ta question car si je n’avais pas été moi, qui aurai-je été ?

En admettant que j’avais été avec la même soif de vérité que j’ai, je pense que j’aurai abouti au judaïsme.

Est-ce que je me serai converti ou pas ?
Là aussi très difficile de répondre, car la conversion provient d’une pulsion de la néchama, donc tout dépend quelle aurait été ma néchama.
Il est vrai qu’il est interdit à un non-juif d’étudier la Torah, mais néanmoins s’il le fait dans le but de se convertir, cela lui est permis.

Au revoir,
Rav Ron Chaya.

 

Référence Leava : 19778
Date de création : 2012-07-18 08:07:23