Bat kol : des fois oui, des fois non ?

Chalom Rav,

Pourquoi en terme d’halakha suit on Hillel plutot que Chammaï, en disant qu’une voix céleste nous a déclaré de suivre Hillel (Erouvin 13b), alors que dans Bava Metsia 59b on peut lire que pour trancher la halakha on écoute pas la voix céleste ?

Merci beaucoup

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Daniel,

Votre question est très bonne car elle est posée par Tossefot dans le traité Erouvine (p. 6b, dernier Tossefot de la page) qui répond de la façon suivante :

  • Dans Baba Métsia, cette voix céleste est descendue pour faire honneur à Rabbi Eliézer,
    • et en réalité, la halakha n’est pas tranchée selon son opinion car il était en minorité vis-à-vis des Sages d’Israël.
  • En revanche, concernant le cas dans Erouvine, les élèves de Beth Hillel étaient plus nombreux que ceux de Beth Chamaï,
    et la Torah écrit qu’on doit suivre la majorité.
    • Dès lors, étant donné que cette voix céleste vient annoncer la halakha telle qu’elle est véritablement, il n’y a pas de problème à l’écouter.
      • Si c’est ainsi, pourquoi est-elle venue ?
        Parce que les élèves de Beth Chamaï étaient plus vifs d’esprit, donc il fallait renforcer la halakha et trancher que celle-ci devait être suivie en fonction de la majorité, même si cette dernière n’est pas vive d’esprit.
      • Ainsi, les élèves de Beth Hillel seraient ceux qui détermineraient la halakha.
  • Quant à Rabbi Yéhochoua qui a dit « lo bachamaïm hi – la Torah n’est pas au Ciel »,
    lui-même pense ainsi, mais ce n’est pas la halakha.
    • Par conséquent, il y a des cas comme celui où il est dit que la halakha est tranchée selon les élèves de Beth Hillel où on accepte effectivement une voix céleste,
      car elle ne fait que renforcer ce que la Torah a déjà dictée.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 86787
Date de création : 2019-05-29 09:56:02