Si j’ai déjà fait une berakha qui acquitte d’autres aliments, que faire si j’ai commencé à dire une berakha sur un aliment déjà acquitté ?

Bonjour Rav,

Questions berakhot :

  1. Si j’ai déjà fait une berakha qui en acquitte d’autres (par exemple hamotsi au début d’un repas qui acquitte, disons, ché hakol sur de l’eau) et que par inadvertance j’ai commencé la berakha ché hakol avant de boire pendant le repas, et me suis souvenu que je n’aurais pas dû après avoir prononcé le nom de D.ieu, que faire ?
  2. La même chose, si j’ai prononcé la berakha ché hakol jusqu’à la fin.
  3. Le Rav Ovadia Zatsal dit que la préférence prime sur Maga Ech quant à l’ordre des berakhot (je n’ai pas lu ça moi même mais l’ai entendu de son fils le Rav Abraham Yossef Chalita).
    Or ha-adama acquitte ha-èts…
    Donc que faire si je préfère un haadama ?

Merci beaucoup

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Il y a une erreur dans l’énoncé de la question.

    Il est faux de dire que lorsqu’on fait le motsi, cela acquitte clairement les boissons dont la berakha est chéhakol durant le repas puisque le Choul’han Aroukh écrit qu’il y a un doute à ce sujet.

    En effet, il cite trois avis dans ce cas :

    1. L’un stipule qu’on ne fait pas la berakha,
    2. Un autre affirme qu’on doit la réciter,
    3. Et un troisième prétend qu’il faut réciter la berakha pour chaque verre qu’on veut boire.

    En vertu du principe appelé « safek berakhot léhakel– en cas de doute sur la récitation d’une berakha, on s’abstient de la réciter », on ne récite pas de berakha sur des boissons consommées durant un repas accompagné de pain.

    Néanmoins, le Choul’han Aroukh ajoute qu’une personne ayant la crainte de D.ieu se doit d’éviter tout risque de consommer sans berakha, et à cette fin, il récitera la berakha chéhakol avant de faire nétilat yadaïm et motsi en pensant acquitter par cela toutes les boissons qu’il consommera durant le repas.
    Ainsi, il évitera d’entrer dans le risque de boire sans faire de berakha.

    Dès lors, il n’est pas du tout évident de dire que si quelqu’un n’a pas fait la berakha chéhakol avant le repas du motsi et qu’il la récite durant le repas, c’est une berakha lévatala ; il s’agit plutôt d’un safek berakha lévatala, un doute d’avoir récité une bénédiction en vain.

    Dans cette mesure, s’il a dit « Baroukh Ata Ado-naï », il terminera en disant lamdéni ‘houkékha, et ainsi il n’aura que prononcer un verset des Téhilim :

    « Baroukh Ata Ado-naï, lamdénihoukékha ».

    S’il a dit « Baroukh Ata Ado-naï Élohé », pour ne pas prononcer une berakha lévatala, il continuera ainsi :

    « Israël mine Haolam véad Haolam véamar kol ha’am amen Hallélou Yah »,

    un verset qu’on récite dans la prière de cha’harit.

    S’il a dit « Baroukh Ata Ado-naï Élohénou », il ne peut plus se rattraper, donc tant qu’à faire, autant qu’il termine la berakha normalement en disant chéhakol nihya bidvaro car selon certains avis, il doit la réciter de toute façon.

    Donc mieux vaut se trouver dans un safek berakha lévatala plutôt dans un vadaï berakha lévatala (une véritable bénédiction en vain) en s’arrêtant au beau milieu de la berakha.

  2. Tu as eu la réponse à ta question, donc il est mieux de la réciter en entier avant de boire immédiatement.

    Dans tous les cas, il est bien qu’il dise par la suite « Baroukh chèm Kévod Malkhouto Léolam Vaèd », une phrase qu’il est bien de réciter à chaque fois qu’on prononce une berakha lévatala car cela atténue les dinim, les forces de rigueur céleste.

  3. Il y a là aussi une erreur dans l’énoncé de la question.

    Il est faux de dire que le fait de réciter la berakha boré péri haadama acquitte de boré péri haèts.

    Si on a devant nous une pomme et qu’on s’est trompé de berakha en disant boré péri haadama à la place de boré péri haèts, on est acquitté car bédiavad (a posteriori), lorsqu’on récite haadama sur un fruit de l’arbre, cette berakha est valable.

    En revanche, si on a devant nous un radis et une pomme et qu’on a récité haadama sur le radis, il est clair que la pomme n’est pas acquittée.
    Elle ne sera acquittée que dans le cas où on avait l’intention d’acquitter la pomme au moment de réciter haadama sur le radis pour telle ou telle raison.

    Il ne faut pas agir ainsi a priori, mais par exemple, si on avait déjà acquitté un autre fruit en disant boré péri haèts sur une clémentine et que maintenant qu’on a une pomme devant nous, on ne sait pas s’il faut réciter à nouveau la berakha ou non, alors pour sortir de ce doute, on peut réciter haadama sur un radis en pensant acquitter la pomme.

    Par conséquent, si on récite haadama sur un radis sans rien penser en particulier et que près de nous, se trouvent des pommes et des clémentines par exemple, il est absolument clair qu’elles ne sont pas acquittées par cette berakha.

    Si on ne veut pas respecter l’ordre des berakhot car on préfère consommer un légume avant un fruit, on peut tout à fait agir ainsi vu que lorsqu’on récite haadama, on n’acquitte pas automatiquement les fruits de l’arbre, à moins qu’on pensait clairement réciter la berakha avec cette intention.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 85811
Date de création : 2019-03-11 16:56:32