Comment permettre les ustensiles non ben Yomo dans le cas de manger chez ses parents si ceux-ci sont sales par endroits ?

Réaction à Ma question est comment concilier le kiboud Av Vaem « traditionaliste » avec la religion ?

Chalom, Kvod Harav;

J’ai plusieurs fois vu qu’on autorisait de manger chez ses parents, comme vous semblez le faire dans la réponse sus citée dans le cas où les ustensiles ne sont pas Ben Yomo.
Je suppose que c’est à condition que les ustensiles soient propres.

Mon problème porte sur ce point :

J’ai pris une casserole et ai trouvé au niveau de la jonction des poignées, ou encore au niveau de la jonction entre la base de la casserole et les parois de petits résidus noirâtres, bruns ou rougeâtres (voire jaunâtres), en très faible quantité.
Or, un lavage normal au savon ne les aurait pas éliminées.
Donc, comment permettre les ustensiles non ben Yomo dans le cas de manger chez ses parents ? :

  1. J’ai pensé dire que comme ils sont en très faible quantité, il est probable qu’il y ait moins d’1 soixantième :

    Mais, d’abord, je n’ai aucune garantie, et en plus, je n’ai pas été explorer l’intérieur des poignées.

  2. J’ai pensé aussi dire que comme ça a été lavé au liquide vaisselle, il est probable que de la mousse ait coulé sur ces résidus et les ai rendus pagoum.

    Mais, à nouveau, aucune garantie, et en plus, la mousse est du liquide vaisselle dilué.
    Donc, garde-t-il son pouvoir de « pagoum » ?
    (si tant est que l’on dise que le liquide vaisselle pur puisse rendre pagoum quoi que ce soit ?)

  3. J’ai pensé aussi joindre à ce problème le Yech Matirim du siman 103,5 (est-ce que c’est bien l’avis de certains Richonim consistant à appliquer noten taam lifgam même aux résidus ?) comme lequel la Halkha n’est PAS tranchée, mais, associée aux autres, il y a peut-être moyen de permettre ?
  4. Si la bonne réponse était la première (chichim), alors comment fait-on pour Pessah’ ?
    Est ce que la présence des autres réponses permet d’invoquer les propos du Michna Béroura qui indique que l’on peut autoriser un bitoul bechichim de ‘Hamets si il y a d’autres façons d’autoriser ?
    En particulier si l’absorption de ‘Hamets’ n’est pas absolument et clairement certaine ?

Merci Rav
Chavoua Tov

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il ne s’agit pas de savoir s’il est permis ou pas lékhate’hila d’utiliser cette casserole car il est clair qu’a priori, celle-ci doit être cachérisée.
Il est ici question d’un cas bédiavad, a posteriori :

Lorsqu’on se trouve chez ses parents et qu’ils ont cuisiné dans cette casserole, le plat cuisiné est-il cachère ?
Oui, aucun doute à ce sujet, même avec les résidus collés à la poignée dont tu parles, et ce pour les raisons suivantes :

  1. Il y a certainement une quantité de chichim vis-à-vis de ces résidus.
  2. Le goût de ces résidus est certainement déjà pagoum (altéré).
  3. Même si on n’a pas l’assurance que ces résidus sont pégoumim, on peut utiliser un safèk sféka :
  • Un safek s’ils sont pégouim ou pas,
  • Et même s’il s’avère qu’ils ne le sont pas, peut-être que la halakha est comme le yèch matirim de Maran affirmant qu’ils ont un statut de pégoumim.

Bien qu’on ne fasse pas un safèk sféka lékhate’hila, il s’agit néanmoins d’une situation bédiavad pour les parents, donc il n’y a aucun problème à autoriser cela.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 85743
Date de création : 2019-03-05 16:13:47