Chalom,
Quelle différence y a-t-il entre du lait Israël, du lait de non-juif et de la poudre de lait de non-juif ?
En quoi est-ce important ?
Y a-t-il une différence entre Israël et l’étranger ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
La Torah interdit de boire le lait d’un animal impur tel que du lait de chamelle ou d’ânesse.
C’st pourquoi les Sages d’Israël ont interdit de boire du lait s’il n’a pas été trait en présence d’un juif qui le surveillera jusqu’à ce qu’il soit emballé ou consommé, de crainte qu’on y ajoute du lait d’un animal impur.
Il s’agit donc d’un interdit dérabannan parmi tant d’autres.
- L’un des grands décisionnaires américains, le Rav Moché Feinstein Zatsal, écrit que dans les pays où la législation interdit formellement le moindre ajout au lait de vache, il est permis de boire du lait de non-juif car il est clair qu’il n’y a aucun risque que le lait de vache contienne un ajout de lait d’ânesse, de chamelle ou autre.
Néanmoins il précise malgré tout qu’il est bien qu’un ben Torah, c’est-à-dire une personne plus scrupuleuse dans la Torah, s’abstienne de boire ce lait. - En revanche, les grands décisionnaires séfarades n’ont pas accepté cette décision halakhique, et cela reste donc interdit pour les sefaradim.
Cette interdiction est un peu moins grave vis-à-vis de la poudre de lait, bien qu’en soi, il n’y a pas de différence puisque la poudre de lait de non-juif provient de lait de non-juif.
Toutefois, étant donné que cette institution des Sages ne concerne que le lait et non la poudre de lait, on considère que ce n’est pas tout à fait pareil ; il ne s’agit certes pas d’un argument très convaincant, mais dans des cas extrêmes, on peut plus facilement autoriser de la poudre de lait de non-juif plutôt que du lait de non-juif.
Aujourd’hui, il y a une raison supplémentaire motivant de rester vigilant sur le fait de boire du lait juif et pas du lait de non-juif :
- Il y a un principe stipulant que le lait provenant d’un animal tarèf est lui aussi tarèf.
On parle ici d’un animal normalement cachère à la consommation comme une vache, et non d’une chamelle ou d’une ânesse par exemple.
Une vache est tarèf lorsque qu’elle a un problème physique la rendant inapte à la consommation, par exemple lorsqu’on lui fait une césarienne ou bien, comme cela est très courant aujourd’hui, lorsqu’on perfore son estomac pour que son système digestif contienne moins d’air.En effet, lorsque les vaches laitières mâchent, elles créent beaucoup d’air dans leur système digestif, ce qui leur fait produire moins de lait.
C’est pourquoi de temps en temps, les producteurs de lait perforent très légèrement leur estomac.
Cela cicatrise en une journée, mais malgré tout, cela rend dès lors tarèf aussi bien la vache que son lait. - Par contre, concernant le lait Israël, chaque vache laitière est soumise à un examen scrupuleux afin de déterminer si l’une des opérations qu’on lui a fait subir est susceptible de la rendre inapte à la consommation, et s’il s’avère que c’est le cas, on n’utilise pas son lait.
Il s’agit d’un argument qui n’existait pas il y a quelques années mais que l’on peut ajouter aujourd’hui pour renforcer l’importance de boire du lait Israël.
Grosso modo, il n’y a pas de différence entre Israël et l’étranger à ce sujet ; il semblerait qu’en Israël, il y ait moins de problèmes concernant des bêtes tarèf qui produisent du lait tarèf.
Cela est plus courant à l’étranger.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 84763
Date de création : 2018-12-17 10:06:51