J’ai décidé il y a quelques semaines de commencer le Chabbat une heure plus tôt, par plaisir et par convenance… Puis-je arrêter ?

Monsieur le Rabbin,
J’espère que vous avez passé une excellente fête de Rosh Hachana.
Chana Tova, Hatima Tova.
J’espère que votre santé s’améliore de jour en jour.

Je viens de voir vos vidéos intitulées L’époque messianique, et je me permets de faire une petite correction :

La natalité arabe ne fait que chuter.

  • Dans les frontières d’avant 67,
    la natalité juive et arabe sont équivalentes.
  • En Judée et en Samarie, la natalité juive est 30-40 % plus élevée.
  • Certains spécialistes affirment que dans 30 ans, les Juifs y seront majoritaires.

Cela étant, statistiques ou non, je pense que nous n’avons rien à craindre…

Comme je vous l’ai écrit, j’ai décidé il y a quelques semaines de commencer le Chabbat une heure plus tôt, par plaisir et par convenance.
A ma grande surprise, ma décision a été accueillie avec beaucoup de réserves…
On m’a dit que cela serait impossible à tenir à long terme.
Lorsque j’ai répondu que j’ai pris cette décision pour mon plaisir, on m’a rétorqué qu’étant donné que j’ai débuté le Chabbat plus de 3 semaines de suite une heure plus tôt, cela équivaut à un vœu.
On m’a dit qu’un jour ou l’autre je serai dans l’obligation de demander la réunion d’un Beth din car je ne pourrais pas respecter ma décision sur le long terme.

Je n’ai pourtant fait aucun vœu à ce sujet devant l’Éternel ; c’est comme si je décidais (toute proportion gardée) d’arrêter de fumer.

Qu’en pensez-vous?
Ma décision a été prise avant que vous ne me conseilliez de dire « Blin eder ».
Que dois-je faire.

Merci de votre aimable réponse.
Chana Tova, Hatima tova

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Merci pour cette information concernant la natalité arabe, cela ne peut que me réjouir.

A propos du néder, il existe deux types de Nédarim (vœux) :

  • Le néder de la Torah
    et
  • Le néder dérabannan,
    des Sages d’Israël.

Lorsque quelqu’un dit qu’il va faire une mitsva facultative, il s’agit d’un néder Déoraïta qui ne peut être annulé qu’après une Hatarat Nédarim telle que vous m’avez dit dans un mail précédent avoir faite, face à un tribunal rabbinique composé de trois personnes qui vous posent quelques questions à la suite de quoi ils annulent ce néder.

Il y a un néder dérabannan lorsque quelqu’un accomplit une mitsva facultative à trois reprises consécutivement sans dire bli néder jusqu’avant la 3ème fois.
Dès lors, il est obligé de maintenir cette conduite à l’avenir.

En revanche, il est plus facile d’annuler ce type de néder puisqu’il est inutile que le tribunal rabbinique nous pose des questions. Il suffit d’aller devant trois personnes mâles et juives, on lit un certain texte et ainsi, le néder n’existe plus.

C’est ce que nous faisons les veilles de Roch Hachana et Kippour dans les synagogues séfarades :
Une partie du public s’assied en tant que tribunal rabbinique tandis que l’autre récite ce texte debout, puis on inverse les rôles. On a ainsi procédé à une Hatarat Nédarim.

Si cette solution n’est pas possible pour vous, alors il faudra aller à nouveau devant un tribunal rabbinique qui vous annulera ce néder.
Après cela, vous direz à haute voix que si vous prenez sur vous la coutume de recevoir le Chabbat une heure plus tôt, ce sera bli néder.

Chabbat Chalom et ‘Hag Saméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 83753
Date de création : 2018-09-20 14:53:11