Plus Roch Hachana arrive, et plus je stresse… mais j’ai lu qu’on devait être joyeux…

Kvod haRav,
J’espère que vous allez de mieux en mieux et que mes questions ne vous importunent pas ….
Vos réponses sont pour moi essentielles dans la mesure où elles m’éclairent et me font avancer dans mon service divin…
J’en profite pour vous remercier chaleureusement.
Que D vous garde.

Plus Roch Hachana arrive, et plus je stresse… Il m’arrive même d’en pleurer…
Je sais que c’est le jour qui représente l’année entière et qu’il va falloir faire attention à ne pas s’énerver à ne pas parler de futilité …et penser à clamer Hachem Roi des rois…..
Bref ….
Ne pas passer à côté…
Du coup c’est un grand jour de concentration…

Ma question concerne la joie.
Je suis pratiquement sûre que pendant la tefila je vais pleurer car avec l’aide de D. si j’arrive à Roch Hachana, alors c’est qu’Il m’a accordé la vie encore une fois…
Il a été patient avec moi et pour toute Sa gentillesse envers moi je vais pleurer….
Ces pleurs représentent-ils la joie? 

J’ai lu qu’on doit être Joyeux car confiant mais très franchement je suis plutôt dans la concentration que ds la joie…
J’ai honte de mes fautes de mes promesses non tenues de mon ego qui ma mal conseillé….

De quelle joie parle-t-on ?
La joie d’être dirigé par le roi des rois ?
C’est plus une sécurité qu’une joie ?
Confiance en Hachem oui mais confiance en moi…
Je ne peux pas le garantir à 100% par avance….
Qui le ferait d’ailleurs ??

J’ai plutôt le sentiment d’avoir réussi le test lorsque l’année se termine c’est à dire quand j’allume les bougies de l’année à venir. ….je suis heureuse et confiante sur l’année qui vient de s’écouler car H ma donné la vie ….
mais de là à être confiante pour l’année à venir…
J’ai peur d’être effrontée car je n’ai encore faire aucune preuve….

Je passe donc Roch Hachana la tête baissée plutôt que levée…
Est ce une erreur ?

Et autre question :
Me conseillez vous d’aller à tachlikh ou ce n’est pas nécessaire ?

Merci infiniment pour votre réponse et temps que vous nous consacrez
Ketiva ve hatima tova

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom, 

En ce qui concerne les sentiments que l’on doit avoir à Roch Hachana, je pense que vous êtes tout-à-fait dans la bonne optique.
Ce n’est certainement pas un jour de joie, où on doit se laisser aller, être joyeux… Ce n’est pas du tout comme cela !
On a une joie, mais il est écrit guilou bir’ada (réjouissez-vous dans le tremblement) ; c’est à peu près comme cela qu’il faut être à Roch Hachana.
C’est-à-dire que nous sommes joyeux car nous sommes heureux de proclamer Hachem Roi, mais tout cela avec tension, avec une crainte tangible… mais qui est aussi une joie.
On est aussi content après la prière, d’avoir pu faire ces grandes mitsvot, mais toute la journée reste très tendue.
On ne doit pas pleurer parce que c’est un jour de Yom Tov, mais Rabbénou haHari a dit que si une personne ne pleure pas à Roch Hachana, cela prouve que sa néchama n’est pas métoukénèt (complète), donc c’est bon signe de pleurer en ce jour, et c’est normal.
Et il est écrit qu’au moment où on est le plus touché, D.ieu nous juge.

On ne pleure pas de tristesse, mais on pleure parce qu’on est touché d’être proche d’Hachem ; et bien sûr, comme vous dîtes, de sentir Sa gentillesse et l’amour qu’Il a pour nous. 
Mais ce n’est pas une joie où on est certain qu’on va sortir vainqueur du jugement ; au contraire :
On est tendu parce qu’on ne sait pas comment ce sera.

Il est vrai qu’il est écrit que l’on a confiance en D.ieu, que tout ira bien, mais c’est une confiance mitigée parce qu’en vérité, on sait très bien que quelques-uns ne finiront pas l’année, hélas… ou s’ils la finissent, avec combien de souffrances ! 

Vous dîtes que vous passez Roch Hachana la tête baissée.
C’est très juste, comme il est écrit Lev nichbar vénidké Élokim lo tivzé (un cœur brisé et rabaissé, Hachem tu ne dénigreras pas). 
C’est dans cette optique qu’on doit être à Roch Hachana :
Le cœur brisé pour nos péchés, et heureux de pouvoir être un serviteur d’Hachem et de pouvoir Le louer et proclamer Sa royauté. 

À propos du tachlikh, c’est bien de le faire, mais n’y allez que si les règles de la tsniout y sont respectées.
Sinon, vous pouvez le faire chez vous à la maison : vous ouvrez le robinet et vous dîtes le texte du tachlikh. 

Avec toutes mes bénédictions de Ketiva vé-’Hatima Tova. 

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 83456
Date de création : 2018-09-03 17:02:33