Bonjour,
Il y a dans le Michné Torah 2 halakhot qui se contredisent :
- Dans les aliments interdits chap.9 par.4 où il est dit que l’interdiction du mélange de lait avec la viande d’un animal sauvage est d’ordre rabbinique.
- Dans les lois des rebelles chap.2 par.9 où il est dit que le mélange lait/viande d’un animal sauvage est Déoraïta.
Comment ça se fait ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Samuel,
Ta question est posée par le Radbaz à la référence que tu as citée dans les lois relatives aux rebelles.
Il explique qu’il y a une divergence d’opinions entre Rabbi Akiva et Rabbi Yossé Haguelili dans le traité ‘Houlin page 116, pour savoir si le fait de bouillir une bête sauvage (‘haya) dans du lait est oui on non un interdit de la Torah, car celle-ci ne le mentionne pas clairement.
Rabbi Yossé Haguelili pense que c’est le cas, contrairement à Rabbi Akiva.
Dans les lois relatives aux aliments interdits, le Rambam tranche sur ce sujet et affirme que la Halakha est conforme à l’opinion de Rabbi Akiva, en se basant sur la Guémara (traité Erouvin p.46) qui écrit qu’on retient toujours l’avis de Rabbi Akiva lorsqu’un autre sage d’Israël est en désaccord avec lui.
Mais dans les lois des rebelles, le Rambam ne tranche pas du tout la Halakha, il prend simplement un exemple afin d’illustrer ce qu’on appelle « mossif ougoréa », l’interdiction d’ajouter ou de soustraire quelque chose à la Torah.
Dans le cadre de cet exemple, il a préféré de retenir l’avis de Rabbi Yossé Haguelili car effectivement, la Torah ne mentionne pas le type d’animal avec lequel il est interdit de bouillir du lait, le mot béhéma (animal domestique) n’y étant pas écrit.
Or, ce mot inclut aussi la ‘haya, la bête sauvage.
Et il explique que celui qui veut ajouter un interdit à la Torah en affirmant que le fait de bouillir du poulet avec du lait est un interdit de la Torah dira que de même que la ‘haya n’y est pas mentionnée, alors le poulet non plus, mais en réalité, il est interdit.
Concernant l’interdit de soustraire, il dira que de même que le poulet est permis de la Torah parce qu’il n’y est pas mentionné, alors la ‘haya est aussi permise puisqu’elle non plus n’y est pas mentionnée, car le mot béhéma qui l’inclut n’est pas écrit dans la Torah.
En deux mots, il était plus facile pour le Rambam de prendre comme exemple l’avis de Rabbi Yossé Haguelili afin d’expliquer comment quelqu’un pourrait légitimer (à tort) son avis affirmant que soit la Torah interdit aussi de bouillir du lait avec du poulet, soit elle autorise aussi de bouillir de la viande de ‘haya avec du lait.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Il explique qu’il y a une divergence d’opinions entre Rabbi Akiva et Rabbi Yossé Haguelili dans le traité ‘Houlin page 116, pour savoir si le fait de bouillir une bête sauvage (‘haya) dans du lait est oui on non un interdit de la Torah, car celle-ci ne le mentionne pas clairement.
Rabbi Yossé Haguelili pense que c’est le cas, contrairement à Rabbi Akiva.
Mais dans les lois des rebelles, le Rambam ne tranche pas du tout la Halakha, il prend simplement un exemple afin d’illustrer ce qu’on appelle « mossif ougoréa », l’interdiction d’ajouter ou de soustraire quelque chose à la Torah.
Or, ce mot inclut aussi la ‘haya, la bête sauvage.
Et il explique que celui qui veut ajouter un interdit à la Torah en affirmant que le fait de bouillir du poulet avec du lait est un interdit de la Torah dira que de même que la ‘haya n’y est pas mentionnée, alors le poulet non plus, mais en réalité, il est interdit.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 82418
Date de création : 2018-06-10 09:55:58