Kavod HaRav,
J’ai une question sur l’amélioration des midot…
Je suis vos cours depuis plusieurs années et souvent, je connais vos mots par cœur.
Ça m’aide énormément dans le développement de la pensée juive et des barèmes à respecter.
J’écoute tous les jours des chiourim sur le moussar et les midot, je lis beaucoup à ce sujet et je m’immerge dans ces idées. Donc, ce n’est pas que je ne connais pas intellectuellement les principes.
Aussi, je lis et j’écoute à propos de la émouna et du bita’hon, donc je connais aussi intellectuellement les principes.
Le problème que je rencontre est entre ma tête et mon coeur.
On dirait que le passage est bloqué.
C’est possible de passer des années à apprendre, sans intégrer les idées ?
Je suis très déçue de mes réactions dernièrement, qui ne reflètent pas du tout un bon niveau.
Pourtant, je comprends l’importance de ne pas se fâcher, de ne pas être jalouse, de ne pas avoir de gaava.
Je comprends que chacun à son lot qui est taillé sur mesure pour sa réussite, que quelqu’un qui se fâche fait de l’idolâtrie, que d’avoir du hakarat hatov combat la gaava parce qu’on reconnait que Hachem nous donne tout…
J’ai tout ça en tête, mais je continue de me fâcher, de crier, d’être jalouse, d’avoir mal quand quelqu’un me trouve un défaut…
C’est super décevant.
J’ai l’impression de ne pas avancer.
Et je sais que c’est AUSSI une tactique du yetser hara de me faire sentir coupable pour m’empêcher d’avancer en faisant téchouva.
Mais quand même, je vois le piège et je tombe plus ou moins dedans quand même.
Comment débloquer entre l’intellect et les sentiments ?
J’ai très peur d’être confrontée au film de ma vie à 120 ans et d’avoir terriblement honte.
Pourtant, même si je pense au jour de la mort régulièrement pour m’inciter à mieux agir, je n’y arrive pas.
Je rêve de m’échapper, mais je sais bien que c’est aussi un piège du yester hara, parce qu’on ne peut pas s’échapper de son tafkid, il nous suivra partout !
Et ça me donne un sentiment d’emprisonnement…
Mais Hachem fait tout pour le bien, donc pourquoi je me sens emprisonnée ?
Merci de m’aider à me sortir de ce tourbillon…
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Vous devez simplement être beaucoup plus indulgente avec vous-même.
D’un côté, vous devez exiger beaucoup, car c’est ainsi qu’on avance, mais devez aussi savoir que si l’on n’a pas réussi, ce n’est pas si grave car après tout, travailler ses midot est extrêmement difficile.
C’est le fruit du travail d’une vie entière, et encore, si on y arrive.
Afin de mieux comprendre cela, prenez l’exemple du grand initiateur du moussar, le Rav Israël Salanter qui se travaillait énormément.
Un jour, vers la fin de sa vie, un avrekh entre et le voit tout malheureux.
Il demande au Rav pourquoi il est si triste.
Le Rav répond :
« Je me suis travaillé toute ma vie pour ne pas m’énerver, e
t encore aujourd’hui, je me suis énervé ».
Nous comprenons donc que même pour des géants, la victoire totale est impossible.
La Torah raconte que même Moché Rabbénou s’est énervé trois fois, donc si ces géants sont tombés, comment pouvons-nous réussir ?
Nous devons juste essayer de nous améliorer et savoir que chaque petite amélioration, aussi minime soit-elle, vaut l’infini.
C’est ainsi que l’on est heureux d’avancer car c’est ce qu’Hachem nous demande.
Il ne nous demande pas de réussir car c’est presque impossible.
En revanche, ce qu’Il nous demande, c’est de progresser et de travailler ; or vous le faites admirablement.
Bonne continuation.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
D’un côté, vous devez exiger beaucoup, car c’est ainsi qu’on avance, mais devez aussi savoir que si l’on n’a pas réussi, ce n’est pas si grave car après tout, travailler ses midot est extrêmement difficile.
C’est le fruit du travail d’une vie entière, et encore, si on y arrive.
Un jour, vers la fin de sa vie, un avrekh entre et le voit tout malheureux.
Il demande au Rav pourquoi il est si triste.
t encore aujourd’hui, je me suis énervé ».
Nous devons juste essayer de nous améliorer et savoir que chaque petite amélioration, aussi minime soit-elle, vaut l’infini.
C’est ainsi que l’on est heureux d’avancer car c’est ce qu’Hachem nous demande.
Il ne nous demande pas de réussir car c’est presque impossible.
Bonne continuation.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 81707
Date de création : 2018-04-29 05:19:22