Comment faire motsi sur la matsa Chabbat après Pessa’h alors qu’on est plus dans Pessa’h ? On doit prendre obligatoire du pain, mais comment faire ?

Chavoua tov Rav,

Le dernier jour de Pessah va tomber un jeudi soir donc jusqu’à Vendredi soir.
Pouvez-vous me confirmer que la seul solution pour motsi Vendredi soir et Chabbat et de congeler des ‘halots avant la fête, en l’ayant au préalable vendu et le sortir au moment de Chabbat car sans comment faire motsi puisque la matsa ne sera plus considéré comme motsi et que l’on ne peut posséder de ‘Hamets.

Merci du temps accordé et se votre réponse.

Question subsidiaire :

Est-il permis d’utiliser à la place de l’eau du jus de fruits (non pas du fruit en lui même mais d’un jus type jus de raisin ou jus d’orange (Bouteille)) pour faire des gâteaux avant Pessa’h pour Pessa’h (en utilisant bien évidemment de la farine) ?

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom ‘Haïm,

Lorsqu’un septième jour de Pessa’h tombe jeudi soir et se termine vendredi soir, moment où le Chabbat suit immédiatement la fête comme c’est le cas cette année, si un non-juif offre du pain (une fois la nuit de Chabbat tombée), nous pouvons le manger.
Par contre, en ce qui concerne le ‘Hamèts que nous avons vendu au non-juif, il y a une divergence d’opinions).

  • Le Rav Ovadia Yossef Zatsal écrit (‘Hazon Ovadia page 123) qu’on pourra faire motsi sur ce pain le vendredi soir.
  • Néanmoins, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal écrit que cela est très problématique.

En effet, il y a plusieurs problèmes :

  • Tout d’abord, au niveau de la vente du ‘Hamèts, il n’est pas conseillé de vendre du vrai ‘Hamèts mais uniquement les mélanges de ‘Hamèts.
    Or, pour pouvoir manger du pain le vendredi soir, on devra le congeler et le vendre avant Pessa’h, ce qui n’est pas recommandé.
    (Sans parler du fait qu’on cuisine des fois du ‘Hamèts avant la fête pour le manger après la fête)
  • Deuxièmement, dans la majorité des contrats de vente de ‘Hamèts aux non-juifs, il n’est pas mentionné qu’il est possible d’utiliser leur ‘Hamèts (en cas de nécessité) et qu’on fera les comptes par la suite pour cette utilisation.

    Dès lors, étant donné que le contrat de rachat du ‘Hamèts qu’on a vendu au goy ne prend effet que motsaé Chabbat (ainsi ils sont écrits), on ne pourra donc se servir de ce ‘Hamèts pendant Chabbat que si cette possibilité est mentionnée dans le contrat de vente, ce qui n’est pas le cas d’habitude.

  • Troisièmement, si on reprend le ‘Hamèts appartenant au goy pendant Chabbat, on effectue quelque part une transaction puisqu’il s’agit là d’un kinyan, une acquisition.
    Or, il est interdit d’agir ainsi durant Chabbat.
  • Quatrièmement, certains avis écrivent : « migo déitkatsaï bében hachemachot, itkatsaï lékoulé yoma ».
    Étant donné que pendant ben hachemachot (à l’entrée de Chabbat), ce ‘Hamèts était interdit, donc mouktsé, alors il devient aussi interdit pour tout le Chabbat.

    La halakha n’est pas tranchée ainsi, mais néanmoins, certains sont de cet avis.

    Tout cela fait qu’en fin de compte, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal recommande vivement de ne pas consommer de ‘Hamèts durant ce Chabbat.

La bonne solution avec laquelle le Rav Ovadia Yossef Zatsal est d’accord sans aucun problème est de continuer à manger de la matsa.
En effet, étant donné que la majorité des juifs continue à en consommer, la berakha de la matsa reste hamotsi comme pendant Pessa’h, et on fera donc nétilat yadaïm, hamotsi et le birkat hamazone.

Il est vrai que théoriquement, on aurait le droit de manger du ‘Hamèts, par exemple si un goy nous amène du pain à la maison pendant Chabbat, mais comme la plupart des juifs ne mangent pas de ‘Hamèts à ce moment-là, alors la berakha des matsot restent hamotsi et birkat hamazone.

C’est la bonne façon d’agir, et tous les Rabbanim s’accordent à dire que c’est la meilleure solution, aussi bien le Rav Ovadia Yossef Zatsal que le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal.

Au revoir et Pessa’h cachère vésaméa’h,
Rav Ron Chaya

Réponse subsidiaire :

A propos de faire des matsot avec du jus de fruits, cela est extrêmement déconseillé car il faut être un grand spécialiste au niveau de ces lois.

Quoi qu’il en soit, même s’il n’y a qu’une seule goutte d’eau dans des centaines de litres de jus de fruits, il est interdit de s’en servir pour faire des matsot car elles fermentent beaucoup plus vite.
Or, il est certain que lorsqu’on achète une bouteille de jus de fruits, elle contient aussi de l’eau.

Le seul moyen serait de presser le jus de raisin ou d’orange chez nous en faisant vraiment attention qu’il n’entre pas en contact avec de l’eau.
Ce n’est que de cette façon qu’on peut s’en servir pour faire des matsot, et comme je l’ai dit, uniquement si on est un grand expert sur la manière de s’y prendre.

 

Référence Leava : 80924
Date de création : 2018-03-13 10:21:41