Bonjour Rav,
J’ai une question :
Peut-on faire une berakha sur un aliment quand on a un doute qu’il n’est pas 100% cachère ?
Merci d’avance
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Voici les lois concernant une berakha qu’on doit réciter ou pas sur un aliment cachère ou sur un autre à propos duquel on a un doute à ce sujet.
Si on est certain qu’un aliment n’est pas cachère Déoraïta tel que
- de la viande ou du poisson non-cachère,
- de la viande rouge cuite avec du lait,
- des fruits de orla en Israël,
- du ‘Hamèts à Pessa’h
- etc.,
il est interdit de réciter une berakha sur cet aliment, que ce soit avant ou après sa consommation (inutile de préciser qu’on n’a pas non plus le droit de le consommer), et si on l’a faite, on a récité une bénédiction en vain.
Idem concernant des aliments interdits dérabannan tels que :
- du poulet cuit avec du lait,
- de la orla hors d’Israël,
- de la viande dont on n’a pas fait la salaison et qu’on a cuite
(le sang cuit est interdit dérabannan et non Déoraïta)
- etc.
Si on a un doute sur la cacherout d’un aliment Déoraïta (c’est-à-dire qu’on ne sait pas s’il est interdit par un interdit Déoraïta ou s’il est permis), on applique la loi suivante :
« safek Déoraïta lé’houmra »,
stipulant que lorsqu’on a un doute à propos d’une loi Déoraïta, il faut opter pour l’avis le plus strict et il est interdit de réciter la berakha avant ou après sa consommation (il va de soi qu’il est aussi interdit de le consommer).
En revanche, si on a un doute concernant un aliment qui n’est interdit que dérabannan (c’est-à-dire qu’on ne sait pas s’il est interdit dérabannan ou s’il est permis), étant donné qu’il ne s’agit « que » d’un interdit dérabannan, on applique le principe suivant :
« safek dérabante lékoula »,
stipulant que lorsqu’on a un doute à propos d’une loi dérabannan, on peut choisir l’avis plus souple et il est permis de réciter la berakha avant et après sa consommation.
Il en va de même concernant les interdits de cacherout dérabannan qui sont très légers tels que bichoul goyim.
Si un non-juif a cuit de façon cachère un aliment qui n’est pas comestible lorsqu’il est cru (pommes de terre, maïs, asperges, aubergines, œufs, viande, poisson, etc.), il est interdit à la consommation.
Cependant, il s’agit d’un interdit plus léger car il ne prend pas sa source dans la Torah.
Par exemple, manger du poulet bouilli avec du lait est un interdit dérabannan plus grave car il prend sa source dans la Torah (on craint que cela nous amène à consommer de la viande rouge bouillie avec du lait).
Par conséquent, si on veut par exemple consommer un œuf cuit par un non-juif, bien qu’il s’agisse d’une consommation interdite, il faut malgré tout réciter la berakha avant et après sa consommation.
Idem concernant un aliment contenant du lait de non-juif.
Étant donné que dans certains pays, la loi interdit très sévèrement de mettre d’autres laits que du lait de vache, certains décisionnaires ont permis cela.
Pour les séfaradim, cela est interdit, mais si un séfarade veut malgré tout consommer un tel aliment (de façon interdite), il doit réciter la berakha avant et après sa consommation.
Pour résumé :
On ne fait jamais la berakha sur un aliment interdit, à moins qu’on ait un doute s’il est interdit dérabannan ou permis, ou bien s’il s’agit d’un interdit dérabannan qui est léger.
Donc dans votre cas, vous devez déterminer s’il s’agit d’un doute Déoraïta ou dérabannan, et à quel type d’interdit vous faites face.
Si vous me donnez plus de détails, je serais en mesure de vous conseiller plus précisément.
En vous souhaitant une consommation cachère à 100%, au revoir et bonne journée.
Rav Ron Chaya
(le sang cuit est interdit dérabannan et non Déoraïta)
Si un non-juif a cuit de façon cachère un aliment qui n’est pas comestible lorsqu’il est cru (pommes de terre, maïs, asperges, aubergines, œufs, viande, poisson, etc.), il est interdit à la consommation.
Cependant, il s’agit d’un interdit plus léger car il ne prend pas sa source dans la Torah.
Par conséquent, si on veut par exemple consommer un œuf cuit par un non-juif, bien qu’il s’agisse d’une consommation interdite, il faut malgré tout réciter la berakha avant et après sa consommation.
Étant donné que dans certains pays, la loi interdit très sévèrement de mettre d’autres laits que du lait de vache, certains décisionnaires ont permis cela.
Pour les séfaradim, cela est interdit, mais si un séfarade veut malgré tout consommer un tel aliment (de façon interdite), il doit réciter la berakha avant et après sa consommation.
Si vous me donnez plus de détails, je serais en mesure de vous conseiller plus précisément.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 80200
Date de création : 2018-01-31 08:34:40