L’homme est-il intrinsèquement bon ou mauvais ?

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Esther,

L’homme possède trois parties d’âme.

D’abord, il y a le néfech, la partie la plus basse qui gère le corps et s’intéresse à la matérialité.
Autrement dit, c’est elle qui nous donne la sensation de faim, l’instinct de survie, le désir de se reproduire, l’agressivité, la colère, la paresse etc.
Elle correspond passablement à l’âme des animaux.

Ensuite, il y a la néchama, la partie la plus haute qui ne s’intéresse qu’à la spiritualité :
La recherche de sens, la vérité, prodiguer du bien à son prochain etc., tout ce qui est de l’ordre du divin.

Notre vrai « nous » n’est ni le néfech ni la néchama, mas la partie intermédiaire appelée roua’h, qui signifie littéralement « souffle ».

La néchama nous envoie des messages du type : 

• « sois honnête »,
• « recherche le sens de ta vie »,
• – « sois un homme authentique »
• Etc.,

Tandis que le néfech nous dira :

• « éclate-toi »,
• « écoute toutes tes envies »,
• « sois le plus égoïste possible »
• Etc.

Donc en réalité, ces deux parties d’âme sont inhérentes à l’homme.
Le « vrai lui », c’est le roua’h, le souffle, c’est celui qui oscille entre les deux et qui devra faire un choix :

• Soit se rapprocher de la néchama
• Soit du néfech.

Cela dit, on lui a donné un certain néfech et une certaine néchama qui lui sont propres.

Maintenant, il est clair que la néchama se réveille beaucoup plus tard dans la vie d’un homme.

À l’âge de 13 ans, il reçoit un supplément d’âme et qui va en grandissant à chacun de ses anniversaires.

À l’âge de 20 ans, il reçoit un nouveau supplément d’âme encore plus grand qui va en grandissant à chaque anniversaire et surtout en fonction de ses actions.
Plus il en fait, plus il développe en lui l’éclairage de sa néchama.
A l’inverse, quelqu’un peut choisir d’amoindrir cet éclairage et devenir ainsi extrêmement animal.

Donc à la base, l’homme est mauvais car à sa naissance, sa néchama est presque éteinte et ne l’illumine que très peu.
En effet, on voit bien qu’il est impossible de parler à un enfant du sens de la vie, de la quête de la vérité, de prodiguer du bien à l’autre de façon désintéressée etc., il n’est tout simplement pas réceptif à ce genre de choses puisque c’est son néfech qui est dominant.

C’est ce qui écrit dans la Torah au début de la Paracha Noa’h (8-21) :

« Ki yétser lev haadam ra minéourav »
« car les tendances du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance ».

C’est-à-dire que D.ieu a créé un mauvais penchant en l’homme qui est son néfech, mais malgré cela, Hachem veut qu’il fasse les bons choix dans sa vie en répondant à l’appel de sa néchama.

• Lorsqu’un homme doit se lever le matin pour aller à la prière, son néfech l’incite à rester au lit tandis que la néchama l’invite à aller louer Hachem.
• Lorsqu’il vend des produits et que le fait d’omettre quelques détails compromettants peut lui permettre de gagner plusieurs milliers d’euros, le néfech l’incite à agir ainsi avec toutes sortes de dictons du style :

  « Dans la vis, sois tu bouffes, sois tu te fais bouffer ! »
  « Business is business ! »
  « Les affaires, c’est comme la jungle ! »

  Ces messages l’encouragent à ne penser qu’à lui-même.

• A l’inverse, la néchama lui dit :

  « Ce n’est pas honnête ! »
  « Comment te permets-tu de voler ? »
  « Bien mal acquis ne profite jamais, tu le sais bien ! »

  Ces messages moraux l’invitent à revenir sur la bonne voie.

Donc plus on est jeune, plus le néfech nous domine.
En grandissant, si l’homme fait des efforts dans le domaine spirituel, sa néchama se développera considérablement, il sera très peu intéressé par les appels fallacieux de son néfech et deviendra un homme à l’image de D.ieu.

Si quelque chose n’est pas clair, n’hésitez pas à me réécrire.

Au revoir et bonne journée.
Rav Ron Chaya

Agav …

Référence Leava : 80088
Date de création : 2018-01-25 18:01:21