Bonjour Rav,
Peut-on mettre un habit qui a séché pendant Chabbat ou manger un plat qui a cuit peendant Chabbat ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Malkiel,
Concernant le profit d’un interdit fait pendant Chabbat, la loi change si l’interdit fait était Déoraïta (de la Torah) ou dérabannan (des sages d’Israël).
- Par exemple, la cuisson est presque dans tous les cas un interdit de la Torah, Déoraïta.
- En revanche, l’interdit de mettre à sécher des habits durant Chabbat est dérabannan, de peur que les gens ne suspectent la personne qui a étendu ce linge d’avoir fait la lessive pendant Chabbat, chose qui en soi est interdite de la Torah.
Les lois s’appliquant au profit retiré d’un interdit diffèreront donc en fonction d’un interdit Déoraïta ou d’un interdit dérabannan.
S’il s’agit d’un interdit Déoraïta, comme la cuisson, s’il a été fait volontairement (bémézid), c’est-à-dire que le transgresseur sait que c’est interdit et sait que c’est Chabbat, mais que néanmoins, il a cuisiné pendant Chabbat :
- Pour celui qui a cuisiné et celui pour lequel on a cuisiné,
ce plat est interdit pour toujours.
- Pour d’autres personnes, ce plat est interdit durant Chabbat mais devient permis à la consommation à la sortie de Chabbat.
Si le même interdit a été enfreint involontairement (béchogueg), c’est-à-dire que le transgresseur ne savait pas que c’était Chabbat ou ne savait pas que c’était interdit, ou un rabbin lui a dit qu’on pouvait le faire et il a appris ensuite que c’était interdit, dans ce cas :
- Pour tout le monde, il est interdit de profiter de ce plat pendant Chabbat
mais à la sortie de Chabbat, tout le monde peut en profiter.
S’il s’agit d’un interdit dérabannan, comme celui d’étendre des habits pendant Chabbat,
(Attention :
si l’on a mis des habits à sécher avant Chabbat et qu’ils ont séché pendant Chabbat,
c’est complètement permis, du moins pour les séfaradim)
si une personne a agi ainsi, on distinguera le cas où elle l’a fait bémézid ou béchogueg, volontairement ou involontairement.
Si l’interdit a été fait volontairement :
- On n’aura pas le droit de porter ces habits pendant Chabbat,
mais seulement à la sortie de Chabbat, moment où ils deviendront permis pour tout le monde.
Si l’interdit a été fait involontairement :
- Il est permis à tout le monde d’en profiter déjà pendant Chabbat.
Tout cela ne concerne que les interdits clairement statués d’après tous les avis.
Si une ma’hloket existe même chez les rabbins médiévaux quant à savoir si un acte est interdit Chabbat ou non, par exemple, si quelqu’un a fait bouillir de l’eau pendant Chabbat (il n’a pas allumé la bouilloire mais a pris de l’eau froide et l’a posée sur la plata et cette eau a atteint une température supérieure à 40°c, ce qui s’appelle déjà « cuire de l’eau »), il s’agit d’après tous les avis d’une cuisson à condition que cette même eau n’ait jamais été bouillie auparavant.
Par contre, si cette eau a déjà été bouillie auparavant, et s’est refroidie, puis on veut la poser sur la plata pendant Chabbat, il y a alors une ma’hloket, une divergence d’opinion, si cela est permis ou interdit.
- D’après certains décisionnaires du Moyen-Âge,
c’est permis vu que cette eau a déjà été cuite, on ne la cuit pas maintenant, on la réchauffe seulement et on ne transgresse pas par cela l’interdit de cuisson.
- D’autres disent que c’est un interdit de la Torah, au même titre qu’allumer du feu.
En conclusion, il est clair qu’on n’a pas le droit d’agir ainsi :
Prendre de l’eau froide, déjà réchauffée auparavant ou non, et de la poser sur la plata de sorte qu’elle chauffe à 40 °c ou plus, mais si cela a déjà été fait, étant donné que certains avis considèrent que l’on pourrait agir ainsi bien que la halakha n’ait pas été tranchée ainsi, dans le cas de l’amende qu’ont décrétée les sages d’Israël interdisant de profiter d’un interdit de Chabbat, sachant que cette amende est un décret des sages d’Israël et connaissant le principe disant que lors d’un doute sur un décret des sages d’Israël, on pourra choisir l’avis plus laxiste.
Là aussi, sachant que certains autorisent de mettre de l’eau déjà bouillie sur la plata, il n’y aura pas d’interdiction d’en profiter, ce sera permis.
Chaque fois qu’un doute existe sur une halakha, bien qu’on ait tranché en fin de compte qu’un certain acte est interdit, on pourra tirer profit d’un tel interdit.
Je te souhaite un Chabbat plein de joie, de sainteté, de bonheur.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
ce plat est interdit pour toujours.
mais à la sortie de Chabbat, tout le monde peut en profiter.
c’est complètement permis, du moins pour les séfaradim)
mais seulement à la sortie de Chabbat, moment où ils deviendront permis pour tout le monde.
c’est permis vu que cette eau a déjà été cuite, on ne la cuit pas maintenant, on la réchauffe seulement et on ne transgresse pas par cela l’interdit de cuisson.
Là aussi, sachant que certains autorisent de mettre de l’eau déjà bouillie sur la plata, il n’y aura pas d’interdiction d’en profiter, ce sera permis.
Chaque fois qu’un doute existe sur une halakha, bien qu’on ait tranché en fin de compte qu’un certain acte est interdit, on pourra tirer profit d’un tel interdit.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 79451
Date de création : 2017-12-21 08:55:59