Chalom Rav,
Je vous écris pour vous faire part d’une situation un peu compliquée.
Je me suis occupé de quelqu’un qui n’avait aucune famille (il est décédé en mai dernier).
Hier, je m’inquiétais de savoir si on lui avait lu un Kaddish et la maison de retraite m’a indiqué, choqué, que son corps était toujours à l’hôpital, depuis près de 2 mois et qu’ils allaient l’enterrer ce jour dans une fosse commune.
Je le leur ai formellement interdit comme je sais qu’il a un caveau où sa Femme repose et j’ai appelé tous les intervenants et l’assurance obsèques qu’il avait contractée.
Le pire a pu être évité et il devrait être enterré la semaine prochaine avec elle.
L’assurance me précise qu’une prière est prévue au contrat à la levée du corps mais je ne sais pas si on va lui dire le Kaddish.
J’ai demandé à ce que l’on m’en tienne informé.
Pouvez vous m’indiquer si cette situation appelle des démarches particulières selon la Hallakha ?
Et dans le cas probable où on ne lui lit pas le Kaddish, puis-je y aller à tout moment avec un miniane ou dois je attendre une date (les 11 mois ou autre ?) ? Comme je ne rentre à Paris que début septembre.
Je n’avais aucun lien avec ce Monsieur mais je ne peux pas supporter l’idée qu’on enterre une personne dans ces conditions contraires à la dignité et à sa volonté et droits.
Je ne peux pas non plus supporter l’idée que l’on enterre un Juif sans Kaddish comme je sais l’importance de cette prière pour l’âme juive.
Je vous remercie de vos conseils.
Enfin, je me permets de vous poser une question sur Guermamia.
Je pense que je peux réclamer les 1.000 Euros mais on verra cela un autre jour.
Par contre, et j’imagine que l’on vous en a déjà fait la remarque, lorsqu’il est indiqué « qu’il séparera les siens en 2 bandes », ne peut on pas envisager qu’il s’agisse des tendances Ashkénazes et Séfarades ?
S’il l’une est mise en pièce, l’autre subsistera.
Merci en tout cas de prendre le temps de me lire et encore merci pour vos précieux conseils.
Shabbath Shalom.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il serait effectivement très conseillé de dire Kaddich le jour de son enterrement, sinon, l’habitude est de s’y rendre le trentième jour après l’enterrement.
Dix personnes montent au cimetière, lisent des paroles de Torah tels que Téhilim ou michnayot pour l’élévation de son âme et récitent Kaddich.
On peut lire deux Kaddich :
- Un sur les michnayot
- Et un sur les Téhilim.
L’habitude aussi est de refaire cela du décès :
- Onze mois après à la date juive du décès,
- Ainsi qu’à la fin des 12 mois (de la date juive du décès).
Cela n’empêche pas qu’il est toujours permis et même conseillé de monter au cimetière avec 10 personnes et d’y réciter des paroles de Torah puis de prononcer le Kaddich (pour des paroles de Torah orale, on fera le Kaddich al Israël ; pour des paroles de Torah écrite, on fera le Kaddich Yéhé chélama).
À propos de Guermamia, ce fut ma première pensée selon laquelle D.ieu aurait fait la différence entre séfarades et achkénazes mais en fait, ce n’est pas précis car de grandes Yéchivot achkénazes telle que celle de Mir ont pu fuir de Vilnus à Shangaï, etc. Or beaucoup du monde de la Torah a pu renaître grâce à ces Rabanim achkénazes qui ont pu échapper par miracle aux griffes des nazis.
De plus, les Roumains sont également séfarades et ont été décimés.
Donc je pense que l’on ne peut pas dire que le partage a eu lieu entre séfarades et achkénazes mais entre ceux qui ont été sauvés et ceux qui ont péri. Et bien sûr, j’ignore quel est le critère selon lequel D.ieu a déterminé qui mourrait tué par les nazis, et qui pas.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 76940
Date de création : 2017-07-13 10:33:52