4 questions concernant les mesures des aliments et des boissons pour les berakhot…

 

Chalom Rav.

Je voudrais vous poser 4 questions concernant les mesures des aliments et des boissons pour les Berakhot à réciter.

Tout d’abord, on sait que :

  • Kazaït ≈ (27cm3 ou) 29,791cm3 qui correspond à un cube de 3,1cm de côté (soit ≈ 30cm3) ;
  • Kabétsa = 2 Kazaït, soit un peu moins de 2x30cm3 ;
  • Réviit = 86ml ;
  • Mélo Logmav = 44ml pour un homme normal.
    1. Lorsque l’on parle de « Mélo Logmav » (= 44ml pour un homme normal), ce volume est-il valable pout tout le monde, y compris les hommes ayant de grosses joues, ou de très petites joues ?
    2. Lorsque l’on parle de « Kazaït ≈ 30cm3 », si on parle de poids à la place de volume, est-ce valable si, à la place du volume, on parle de poids (comme par exemple 30g) ?
    3. Lorsque l’on parle de « Kazaït ≈ 30cm3 », si par exemple on a un beignet – qui est un aliment (Mézonot) qui est gonflé, est-ce que le Kazaït correspond à l’aliment lui-même avec l’air qu’il y a dans cet aliment, le Kazaït correspond à l’aliment lui-même sans l’air qu’il y a dans cet aliment ?
    4. Pour réciter la Berakha de « Boré Néfachot » après avoir bu de l’eau (uniquement si on a soif) ou du jus de fruit (sauf le jus de raisin, et même si on n’a pas soif), il faut boire au moins 1 Révi’it (= 86ml) d’eau ou de jus de fruit (sauf le jus de raisin – puisque pour le jus de raisin, avant de boire on dit « Boré Péri Haguéfèn », et après avoir bu on dit « ’Al Haguéfèn Vé’al Péri Haguéfèn »).

Ma question est :

Pour pouvoir réciter la berakha de « Boré Néfachot », faut-il boire 86ml en une gorgée, ou peut-on boire 86ml en plusieurs gorgées ?

Merci beaucoup pour tout votre travail et pour tout le dévouement que vous faites pour nous !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Ouriel Aaron,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Le mélo logmav pour une personne moyenne est de 41 millilitres ;
    • on appelle aussi cela rov révi’it,
      • c’est-à-dire la majorité d’un révi’it (Révi’it faisant 81 millilitres, la majorité fera donc 41).
    • Néanmoins, les décisionnaires ont écrit qu’une personne qui a une grande bouche devra vérifier quel est chez elle le mélo lougmav ;
      • ce sera la quantité avec laquelle elle remplit la moitié de sa bouche.
    • Concernant une personne qui a des petites joues, il y a une ma’hloket :
      • Peut-elle se suffire de la moitié de sa bouche qui est petite,
      • ou il faut qu’il y ait au moins 41 millilitres ?
        • A priori, on exigera qu’il y ait au moins 41 millilitres.
  2. Chaque fois que l’on parle dans la Torah de kazaït, on parle d’un volume, et pas d’un poids.
      • Pourquoi est-ce que, très souvent, dans les livres des décisionnaires actuels on le voit en poids (c’est-à-dire qu’ils parlent en grammes, et pas en centimètres cubes ni en millilitres) ?
        • Parce que les Juifs qui lisaient ces livres ne comprenaient pas de quoi on parlait lorsqu’on citait des millilitres ou des centimètres cubes, c’est pourquoi les auteurs de ses livres ont écrit des grammes.
          • Mais en fait, il est clair que ce n’est précis que lorsqu’on parle d’eau, car 30 g d’eau équivalent à 30 cm³.
      • Mais par exemple un kazaït de pain (c’est-à-dire un volume de 27 millilitres de pain) ne correspond qu’à 20 g de pain.
    • Dès lors, il y a un problème :
      • Si quelqu’un a mangé 20 g de pain, d’après la loi il doit faire Birkat Hamazone ;
      • Mais si on pense qu’il faut 27 g de pain pour faire Birkat Hamazone, on croit qu’on n’a pas besoin de le faire pour 20 g.
        • Mais cela est faux, on est obligé de le faire !
        • C’est donc une source d’erreur très grande.

      Il faut donc bien comprendre que chaque fois où on voit écrit « grammes », il faut transformer en millilitres ou en centimètres cube.

      C’est une chose qui est acceptée de tous Possekim, sans exception aucune.

  3. Lorsqu’on parle de kazaït d’un aliment qui contient des bulles d’air (si on a, par exemple, une tranche de pain ou un gruyère), on ne prendra pas en considération, pour calculer le kazaït, les bulles que l’on voit à l’œil nu.
    • Par contre, il ne sera pas nécessaire de compresser l’aliment, on ne prendra en considération que la matière qu’il a sans qu’il soit compressé.
    • On prendra en considération la matière telle qu’elle est, même si elle est super-aérée ; tout ce qu’on enlèvera dans ce calcul ne sera que les bulles d’air et les alvéoles que nous voyons à l’œil nu.

     

  4. Il y a une différence d’opinions c’est les décisionnaires actuels sur la question suivante :
    1. Dans quels cas doit-on faire la berakha de boré néfachot après avoir bu de l’eau ?
      • D’après le Choul’han Aroukh, chapitre 170, un verre ne doit pas se boire d’un coup, mais on doit le boire au moins en deux fois, pour des raisons de savoir-vivre, pour ne pas paraître être une personne gourmande.
        • De là, les décisionnaires ont décidé que si on boit 86 ml en deux fois, on doit faire la berakha de Boré néfachot, mais à condition que l’arrêt entre les deux soit extrêmement petit.
        • Certains décisionnaires actuels (le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal) écrivent qu’étant donné qu’on ne sait pas exactement quel est le laps de temps d’arrêt permis entre les deux fois, on ne fera pas la berakha a’harona, à moins qu’on ait bu les 81 ml d’un coup.
        • D’après le Rav David Yossef, fils du Rav Ovadia Yossef Zatsal, si on a bu 81 ml en deux fois vraiment juste accolée l’une à l’autre, on devra quand même faire Boré Néfachot.

       

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et aussi agav 

Référence Leava : 76864
Date de création : 2017-07-09 21:57:45