Shalom Rav,
Quelles sont les différences et les similitudes entre le passage de la Mer des Joncs avec Moshé (Chemot 14) ?
Et du Jourdain avec Yéhochoua (Josué 3) ?
Que peut-on apprendre de ces deux épisodes ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Bonjour
Le passage du Jourdain avec Yéhochoua était un peu différent que celui de la traversée de la Mer de Joncs avec Moché Rabbénou dans la mesure où dans cette dernière, un chemin s’est ouvert dans la mer, et sur les deux côtés de ce chemin, l’eau a formé un mur ; alors que lors du passage du Jourdain lorsque les Cohanim qui tenaient le tabernacle ont posé le pied dans le fleuve, l’eau venant en amont s’est arrêté de couler et a formé un mur, et en aval, elle a continué à couler jusqu’à ce que le sol du Jourdain apparaisse.
Il n’y avait donc qu’un seul mur d’eau (et non deux comme lors de la traversée de la mer des Joncs).
Ce qui est intéressant, c’est que la Torah, et ensuite dans la même lignée, les Rabanim, n’ont pas fait du miracle de la traversée du Jourdain une chose grandiose et extraordinaire ; ils ne la vantent ni ne l’exaltent comme ils l’ont fait pour la traversé de la mer des Joncs.
Pourquoi ?
Car lors du passage dans la mer des Joncs, la Torah n’avait pas été donnée, et dans cette mesure, le peuple d’Israël n’était pas trop différent des autres peuples, et dans cette mesure, le miracle était absolument extraordinaire.
Par contre, après avoir reçu la Torah, le peuple d’Israël a un mérite tellement grand de pratiquer et d’étudier cette Torah, qu’il est « normal » que le fleuve s’ouvre devant eux, comme ce fut le cas avec Rabbi Pin’has ben Yaïr, comme cela est écrit dans le traité ‘Houlin, chapitre 1 :
Un jour Rabbi Pin’has ben Yaïr était en chemin avec quelqu’un pour aller faire une mitsva de pidyon chevouïm (libérer des captifs) et il devait passer par un fleuve qui s’appelait Guinaï, et lui a dit :
Guinaï, ouvre-toi !
- Guinaï lui a dit :
Je ne m’ouvre pas !
- Rabbi Pin’has ben Yaïr lui a dit :
Je t’ordonne de t’ouvrir !
- Et le fleuve lui a répondu :
J’ai été créé le deuxième jour de la création, et toi le 6ème ; je suis donc plus important !
- Rabbi Pin’has ben Yaïr lui a dit :
Ou tu t’ouvres, ou je décrète que tu t’assèches !
Le fleuve s’est exécuté, et à ce moment, Rabbi Pin’has ben Yaïr a pu passer.
Un compagnon de route de Rabbi Pin’has ben Yaïr voulait aussi passer, mais le fleuve l’en empêchait…
- Rabbi Pin’has ben Yaïr lui a dit :
Ouvre-toi aussi pour mon compagnon de route !
Et le fleuve s’est ouvert.
Il y avait aussi là un arabe non loin qui voulait passer.
- Rabbi Pin’has ben Yaïr a dit :
Ce n’est pas beau que nous passions et que lui ne passe pas ; ouvre-toi aussi pour l’arabe.
Et là aussi, le fleuve s’est ouvert et l’arabe a pu passer.
Or nous voyons que cette histoire passe presque inaperçue, si ce n’est qu’elle est mentionnée dans le Talmud, et ce, pour la même raison :
Étant donné que Rabbi Pin’has ben Yaïr était un très grand en Torah, il était normal qu’il jouisse d’un miracle pareil.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Il n’y avait donc qu’un seul mur d’eau (et non deux comme lors de la traversée de la mer des Joncs).
Ce qui est intéressant, c’est que la Torah, et ensuite dans la même lignée, les Rabanim, n’ont pas fait du miracle de la traversée du Jourdain une chose grandiose et extraordinaire ; ils ne la vantent ni ne l’exaltent comme ils l’ont fait pour la traversé de la mer des Joncs.
Par contre, après avoir reçu la Torah, le peuple d’Israël a un mérite tellement grand de pratiquer et d’étudier cette Torah, qu’il est « normal » que le fleuve s’ouvre devant eux, comme ce fut le cas avec Rabbi Pin’has ben Yaïr, comme cela est écrit dans le traité ‘Houlin, chapitre 1 :
Guinaï, ouvre-toi !
Je ne m’ouvre pas !
Je t’ordonne de t’ouvrir !
J’ai été créé le deuxième jour de la création, et toi le 6ème ; je suis donc plus important !
Ou tu t’ouvres, ou je décrète que tu t’assèches !
Ouvre-toi aussi pour mon compagnon de route !
Ce n’est pas beau que nous passions et que lui ne passe pas ; ouvre-toi aussi pour l’arabe.
Étant donné que Rabbi Pin’has ben Yaïr était un très grand en Torah, il était normal qu’il jouisse d’un miracle pareil.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 76818
Date de création : 2017-07-06 19:20:22