B’H
Shavoua tov Rav,
En espérant que vous allez bien.
Je viens d’écouter votre cours sur la téchouva à bonne vitesse car je voulais savoir si vos conseils correspondaient à la méthode que je me suis appliquée lors de mes premiers pas dans la techouva (il y a…. 40 ans !).
Mon témoignage apporte bien sûr de l’eau à votre moulin.
Mon profil :
Partie de rien, famille ashkenaze complètement assimilée vivant en province.
Passion pour la lecture et l’écriture.
21 ans, Mariée depuis 1 an avec un séfarade Tunisien traditionaliste qui a l’intelligence de ne faire aucune pression sur moi malgré le décalage certain. (seule mitsva que j’observe : lois de Nidah pour lesquelles un rabbin ami de mon mari m’a sensibilisée avant notre mariage).
Un jour, mon mari oublie sur un chevet ce « fameux livre bleu » (La Torah avec les commentateurs, d’Elie Munk) que je le vois toujours lire sans comprendre comment cela se fait qu’il ne le termine jamais alors qu’entre temps, évidemment, j’ai lu des dizaines de livres….
Je ne sais pas encore qu’il s’agit de la Torah (!) dont je ne connais absolument rien.
Étant couchée en raison d’une première grossesse délicate et ayant fini mon livre, j’aperçois « le livre bleu » posé sur un chevet et je décide de l’ouvrir pour voir un peu ce que mon mari lit régulièrement….
C’est ensuite l’histoire de ma rencontre avec la Torah, une vraie passion pour ces textes avec ces commentaires extraordinaires d’une profondeur qui me laisse sans voix.
Pour un début, je suis rentrée par la grande porte avec les grands commentateurs.
Un trésor que je viens de découvrir et qui était à ma portée sans que je l’imagine, que j’aurais pu manquer D. préserve.
Plus j’avance dans la lecture du livre bleu (que je lis en cachette au début…) plus j’arrive à une conclusion forte :
La Torah ne peut être que d’origine divine.
Ni un homme, ni deux, ni cent, ni mille ne peuvent l’avoir écrite.
Et là, commence une tempête dans ma tête :
Étant quelqu’un qui aime la cohérence entre ses pensées et ses actions, je comprends qu’à partir du moment où je suis convaincue que la Torah est bien divine, cela veut dire que les commandements « manger kasher », « shabbat », etc… sont aussi l’expression de la volonté divine…
Ce qui veut dire que pour
être en adéquation
avec ce que je viens de comprendre,
je
dois
commencer
à
chambouler
toute
ma
vie
.
Je me sens dans une impasse.
Impossible de faire marche arrière et impossible d’avancer.
Je ne peux pas m’engager.
Panique à bord…
C’est là que j’ai l’idée de faire un « contrat » avec Hashem :
« Hashem, je comprends que les commandements de la Torah représentent ta volonté et je souhaite l’accomplir mais en même temps je ne suis pas sure d’y arriver.
Alors, voilà ce que je vais faire :
je vais m’abstenir de manger de la viande non kasher pendant 3 mois.
Ensuite, si je sens que je peux, je continuerai.
Mais si c’est trop dur, s’il te plaît, ne m’en veux pas, j’aurai fait tout mon possible. »
Et, ayant le sentiment, comme vous l’avez dit, que je ne m’engageais pas pour toute la vie, j’ai pu commencer plus sereinement à manger kasher (c’était très dur à l’époque ! pas de restaurants, la viande en gros morceaux à cachériser soi-même, une seule boucherie horrible avec de la sciure par terre dans ma ville… il fallait être très motivé !!!).
Au bout des trois mois, j’ai fait le bilan et je me suis dit :
« bon finalement, tu vois, tu as survécu…. donc tu peux continuer ! ».
Et j’ai gardé la cacherout.
Ensuite c’était au tour du shabbat.
J’ai fait la même chose :
j’essaie trois mois….
Et ainsi de suite.
Votre cours est très important car il rassure, enlève le sentiment de panique que l’on peut ressentir lorsqu’on a le sentiment de devoir s’engager pour toute la vie.
Et comme vous l’avez dit également : beaucoup étudier.
C’est fondamental.
C’est exactement ce que j’étudiais : la philosophie juive et les halakhot.
Ce qui est fantastique, c’est que lorsque j’ai découvert la Torah avec la palode de D. qui est émet, je ne pouvais plus -moi qui dévorais les livres auparavant- continuer de lire d’autres livres.
Tout me paraissait fade et je n’ai plus pu lire d’autres romans ou livres par la suite (en dehors de livres utiles pour ma connaissance et mon travail).
Merci pour votre attention Rav et vos cours.
C’est très important le rythme de la techouva comme vous le soulignez car je me souviens d’un petit jeune homme d’environ 18 ans, plein de bonne volonté pour faire techouva et le rav de l’époque, croyant bien faire, le poussait, poussait et était très strict avec lui.
J’avais très peur que le jeune ne tienne pas et malheureusement, c’est ce qui s’est passé.
Quelques mois plus tard, il a tout lâché.
Je remercie Hashem de m’avoir inspiré la bonne méthode (à l’époque il n’y avait pas de cours pratiquement et encore moins d’Internet).
Il fallait se débrouiller seul avec les livres.
Excusez mon texte plutôt long.
Shavoua tov.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Je publie votre témoignage qui est extrêmement précieux.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 74402
Date de création : 2017-01-23 13:30:53