Bonjour rav,
Mon parcours est riche et complexe, mais en résumé, je suis né et a grandi au Cameroun un pays sous développé d’Afrique centrale pour me retrouver en France où j’ai été très vite embrigadé par ceux qui étaient d’abord mes camarades de classe au collège du quartier, puis mes amis, ceux avec qui je passais le plus clair de mon temps.
De leur influence je n’en retire que mauvaises expériences.
Quand on ne fumait pas, on gaspillait notre temps à trainer et à commettre je ne sais quel délit.
En classe de terminale, je découvrais Bergson, le célèbre philosophe chrétien mais aussi Spinoza et bien d’autres.
J’admirais mon professeur en qui je voyais la figure de l’homme complet.
Intelligent,cultivé mais aussi très bel homme.
Cette admiration me conduisait à suivre, malgré quelque obstacle survenu, ses cours avec une grande attention.
Mais cela ne me suffisait pas.
Je cherchais alors, un peu malgré moi mais plus par influence communautaire, du côté de l’islam.
Après une conversion sommaire à laquelle j’ai abjuré depuis, je me retrouvais à faire la prière sans comprendre un mot de ce que j’arrivais à peine à réciter.
De plus, l’injonction musulmane d’imiter le prophète Mahomet alors que celui-ci vivait à une époque radicalement différente de la nôtre, m’étais incompréhensible.
Je me rendais compte par ailleurs, que ceux qui m’incitaient à aller faire la prière, le faisait explicitement pour paraître mieux que les autres « frères ».
Tout ça ne sentais pas bon…
Après mon bac, je suis allé en banlieue parisienne pour étudier la sociologie à la Sorbonne.
Je crois que c’est à Paris que , pour la première fois, j’ai pu apercevoir « en vrai »un juif.
Cette vision m’a marqué à vie.
C’était une famille un père et ses enfants habillés tout en noir avec les tsitstit et je me souviens que j’étais hypnotisé par leur présence.
Ils se dégageaient d’eux une authenticité certaine sûrement de la kedousha.
Je n’étais pas satisfait de ma vie de musulman tiraillé entre endoctrinement et culture maghrébine.
Je ne comprenais pas ces gens et toutes leurs contradictions.
Ma neshama ne m’épargnait plus.
Entre temps, j’avais découvert le rav chaya, celui qui allait devenir mon principal maître à penser.
En visionnant vos cours j’étais surpris de découvrir à quel point cette religion est d’abord méconnue. Je n’avais idée sur le juif que les sordides paroles antisémites que j’entendais de la bouche de mes amis musulmans et l’idée vague d’un peuple ayant vécu la pire atrocité que l’humanité n’ait jamais connu, la Shoah.
Ensuite et c’est le point qui m’a le plus marqué, je comprenais alors qu’elle se fondait plus sur la raison et le bon sens que sur la foi et la croyance aveugles.
J’accueillais ce point précis avec beaucoup de considération.
S’en est suivi des recherches sur votre site leava bien sur mais aussi chez d’autres rabbins francophones comme le rav Touitou.
Je vous avouerais que votre éloquence si spontanée m’a le plus attiré.
Bon venons en au point central.
Voici ce que j’ai compris des étapes de la vie d’un juif religieux s’il veut atteindre le but ultime de tout juif, se brancher à D.
Dans l’ordre chronologique, les problèmes puis les différentes solutions possibles correspondantes.
Corrigez ou complétez moi svp.
Principaux problèmes :
1. Il y a beaucoup trop de mensonges (cf. la morsure du serpent)
2. il y a plusieurs Obstacles plus ou moins grands selon le niveau D’être de chacun
3.Il faut tous les surmonter du plus petit au plus grand
4.Tenir et ne pas chuter après avoirs franchit une étape
5. Continuer de grandir en Torah et se brancher à D.
Principales solutions
1. selon le potentiel d’âme de chacun essayer de se réaliser authentiquement
2. Avancer à pas de fourmis
3. Moussar sur chacun de ses 4 traits de caractère
4. entraide et tsedaka
5. étude (connaissance donc amour) + techouva (repentir par amour)
Mes questions sont les suivantes :
1. Comment évaluer son potentiel d’âme ? Est-ce selon les épreuves que D. Nous envoie ?
2. Il faut avancer à pas de fourmi, certes. Mais si on doit bien faire les choses, cela nécessiterait plusieurs vies. alors comment être efficace en rentabilité temps – effort – gain ?
3. Le moussar est indispensable surtout sur la mida des femmes.
Mais comment résister quand on ne voit que cela ?
Doit on vivre exclusivement à Ramot ou alors prendre un bateau et s’enfuir avant qu’il ne soit trop tard (cf. Maïmonide )?
4. l’entraide et la tsedaka.
Comment être solidaire avec des gens qui ne veulent que vous tirer vers le bas ? 99,9 % de mensonges = 99,9% de menteurs potentiels et donc d’obstacles à la réalisation de soi.
La raison ne dit-elle pas qu’il faut être « cruel » envers eux ?
Ne leur montrer aucune affection voir même les combattre dans une moindre mesure ?
5. Comment étudier la Torah et faire techouva quand on est goy ?
Est-il pertinent d’intégrer un oulpan de conversion ?
Si oui lequel me conseillez-vous ?
En vous remerciant chaleureusement
Réponse du Rav Ron Chaya :
Bonjour,
J’ai lu ton mail avec attention et je te bénis que tu puisses te rapprocher beaucoup d’Hachem, comme le souhaite ta néchama.
Voici les réponses à tes questions :
- On ne peut pas évaluer le potentiel de notre âme, de plus, cela ne sert absolument à rien. Nous devons faire le maximum d’efforts possibles et une fois arrivés au olam haba, nous saurons où nous en sommes et qui nous sommes.
- Si l’on peut avancer vite, il est clair qu’il ne faudra pas avancer à pas de fourmi.
Lorsque je parle d’évoluer lentement, j’entends ne pas effectuer de trop grandes révolutions trop rapidement car généralement, elles ne tiennent pas.
Mais si l’on peut établir une courbe de progression rapide, si celle-ci est constante et progressive selon nos capacités, il est clair qu’on obtiendra la plus grande rentabilité temps/gains.
Il faudra simplement le faire intelligemment afin de ne pas s’écrouler au bout d’un moment.
- Des gens habitant Paris m’ont écrit qu’ils arrivent parfaitement à préserver leurs yeux ; c’est donc possible mais il est vrai que c’est très très dur.
Il est clair que si tu peux habiter dans un quartier orthodoxe, cela est préférable ; mais tant que tu es non-juif, cela ne t’est pas possible.
- Tu n’as pas à être solidaire de gens qui te tirent vers le bas.
Cela est non seulement valable d’après la raison, mais la Torah nous enjoint aussi de nous éloigner de ces personnes.
- Si tu comptes te convertir, tu as le droit d’étudier la Torah et faire téchouva, comme n’importe quel juif.
L’avantage des oulpan conversions, c’est qu’ils sont rapides, leur désavantage est que d’habitude ils ne valent rien du tout…
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Lorsque je parle d’évoluer lentement, j’entends ne pas effectuer de trop grandes révolutions trop rapidement car généralement, elles ne tiennent pas.
Mais si l’on peut établir une courbe de progression rapide, si celle-ci est constante et progressive selon nos capacités, il est clair qu’on obtiendra la plus grande rentabilité temps/gains.
Il faudra simplement le faire intelligemment afin de ne pas s’écrouler au bout d’un moment.
Il est clair que si tu peux habiter dans un quartier orthodoxe, cela est préférable ; mais tant que tu es non-juif, cela ne t’est pas possible.
Cela est non seulement valable d’après la raison, mais la Torah nous enjoint aussi de nous éloigner de ces personnes.
L’avantage des oulpan conversions, c’est qu’ils sont rapides, leur désavantage est que d’habitude ils ne valent rien du tout…
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 73474
Date de création : 2016-11-23 17:53:57