Comment aborder les 3 semaines avec les bonnes intentions sans tomber dans la tristesse ?

 

Shalom,

  • Pouvez-vous je vous prie m’expliquer comment de manière concrète, procéder au période de deuil et de jeûne (par exemple du 17 Tamouz au 9 Av et la période intermédiaire) avec les bonnes intentions mais sans tomber dans la tristesse ?
  • Comment fait-on pour trouver la mesure de « diminuer sa joie » mais surtout de ne pas tomber dans la tristesse.
  • J’ai entendu une histoire disant que durant la destruction du Temple, Rabbi Akiva se réjouissait pendant que les autres Sages (je pense) pleuraient. Il est dit que son attitude était bonne. (Il s’appuyait sur la suite positive des choses à venir, sur la foi en Hashem).
    • Zacharie 8:19 :
      • « Ainsi parle l’Éternel des armées :
        • Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda en jours d’allégresse et de joie, en fêtes de réjouissance.
        • Mais aimez la vérité et la paix ».
  • Il est dit également que l’on peut servir Hachem par la joie, par l’étude de la Torah…
    • Est-il possible de jeûner ce jour en pratiquant les halakhot pour permettre la diminution de la joie et à la fois de se réjouir au maximum en vue de ce qu’Hachem va accomplir pour son peuple selon Sa Grande Fidélité ?

Je vous remercie par avance.
Chavoua Tov

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est effectivement écrit qu’en cette période, nous devons amoindrir notre joie, mais à D.ieu ne plaise de tomber dans la tristesse.
La tristesse amène beaucoup d’impureté sur soi, bien plus que tout autre péché.

Comment gérer notre cœur durant cette période ?

Il faut comprendre qu’il existe deux types de tristesse :

  1. Celle négative, nous faisant ressentir un manque d’amour d’Hachem, de Sa proximité, de Ses mitsvot, de Sa Torah et de notre besoin de prière envers Lui.
    • Cet état est proche de la dépression, dans lequel on n’a envie de rien, hormis rester au lit sans rien faire.
  2. Une seconde sorte de tristesse, positive, est celle de ces jours-ci, comparable à celle d’une femme se languissant de son mari qui se trouve loin d’elle.
    • Elle est certes triste de le savoir loin, mais sa tristesse exprime à quel point elle l’aime, à quel point elle se sent proche de lui.

De même, nous, ‘Am Israël, par le fait que nous soyons tristes de l’éloignement d’Hachem durant cette période, nous montrons à quel point Il nous manque et à quel point nous sommes proches de Lui.
C’est donc un moment propice afin de se rapprocher d’Hachem.

Cela va dans le sens de ce qu’ont dit ‘Hazal :

« Celui qui a pris sur lui le deuil de Jérusalem
verra avec joie sa reconstruction ».

L’un dépend de l’autre.

Quiconque ne ressent l’éloignement d’Hachem, ni même le deuil de Jérusalem, comment pourra-t-il être heureux lorsque D.ieu reconstruira Sa ville et Sa demeure ?
Il n’est pas précis de dire que Rabbi Akiva s’est réjouit lors de la destruction du Temple.
Il n’était d’ailleurs pas à cette époque le grand Rabbi Akiva qu’il est devenu ensuite.

La Guémara raconte qu’il est arrivé accompagné de ses amis Raban Gamliel, Rabbi Eliezer ben Azaria et Rabbi Yéhoshoua face à Jérusalem, qui était détruite depuis longtemps.
Ils virent alors un renard sortir du Saint des saints.
Tous commencèrent à pleurer tandis que Rabbi Akiva riait.

  • Ses amis lui demandèrent pourquoi il riait, il leur répondit :
    « Et vous, pourquoi pleurez-vous ? »
  • Ils rétorquèrent  :
    « L’endroit au sujet duquel il est écrit que l’étranger qui le pénétrera sera puni de mort est maintenant fréquenté par des renards ; comment ne pas pleurer ? ».
  • Rabbi Akiva leur répondit :
    « C’est pour cette raison que je ris. Car il est écrit que Tsion (Jérusalem) sera labouré comme un champ.Il est écrit d’autre part qu’il y aura de nouveau des vieux et des vieilles assis dans les rues de Jérusalem.
    Tant que la première prophétie ne s’était pas réalisée, je ne savais pas si la deuxième se réaliserait.
    Maintenant que la première se réalisa, je sais que la seconde se réalisera. »
  • Ses amis lui répondirent :
    « Akiva, tu nous as consolés »

(traité Makot p. 24b).

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 71682
Date de création : 2016-07-26 18:21:29