Matsa chemoura : que pour le séder ou tout le yom tov ? Coutumes tunisiennes…

Chavoua tov Rav Chaya,

1) Quand​ Chabbat​ tombe pendant​ Pessa’h​ (comme cette année)​, pour le repas de samedi midi, est-ce que c’est obligatoire de faire motsi avec 2 matsa schmura ou on peut utiliser d’autre​ ​type de matzah​ si nous n’avons pas suffisamment de matsa schumrah pour le seder le 2ème soir?

2) J’ai participé à un seder Tunisien cette année et j’ai des questions par rapport aux différentes coutume que j’ai vu.

a) Dans un de vos cours sur Pessah vous avez dit (si je me ​rappelle bien) que nous ne devons pas toucher l’os parce que on n’a pas le droit de manger le korbane Pessah en dehors du Temple et si on le mange le soir de Pessah chez nous ça peut être mal​​ interprété.
Le seder dans lequel j’ai participé – ils ont fait cuire l’os avec de l’huile, dans le four, et ils l’on couvert en bas de l’os avec de papier d’aluminium pour pouvoir le prendre pendent la Haggada; la logique était que l’os est cuite avec de l’huile et couvert de papier alu donc il n y pas de problème de mauvais interprétation.
C’est quoi votre avis par rapport à ça?
Même de cette manière, est-ce que c’est ​à éviter?
Chacun a pris l’os et on dit un mot en hébreu.
Ils ont aussi pris l’œuf et ont dit « Pessah », mais ce n’est pas marqué dans la Haggada. pourquoi le font-il ?

b) Le maître de maison a trempé la matzah dans l’eau salée avant de le manger quand on a fait motsi.
Étant donnée que l’eau salée représente les larmes de nos mères, j’était un peu surpris.
Est-ce que c’est qqch d’habituel de trempée la matzah dans le bol de l’eau salée?

c) Avant de manger le korekh, ils ont mangée un peu de laitue trompée dans l’eau salée.
C’était après avoir mangée le maror et avant d’avoir mangée le korekh.
Pour moi, c’était comme si on avait rajouter une étape dans la haggada, mais peut-être c’est une coutume connu ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

  1. On doit manger de la matsa chemoura uniquement le soir de Pessa’h.
    En Israël, le soir du séder, à l’étranger, durant les deux soirs du séder.

    Le lendemain matin et durant toute la journée, ainsi que durant le reste de la fête, on n’est pas obligé de manger de la matsa chemoura et on peut manger de la matsa non-chemoura.

  2. a)
    Je n’ai pas dit qu’on n’a pas le droit de toucher l’os, j’ai dit que lorsqu’on dira « matsa zo» (« cette matsa »), on désignera du doigt la matsa, lorsqu’on dira « maror zé » (« ce maror »), on désignera le maror, mais quand on dira « Pessa’h  » (« ce sacrifice pascal »), on ne désignera pas la viande, c’est-à-dire l’os, car cela peut revenir à considérer cette viande comme de la viande du sacrifice pascal, chose interdite.
    Donc tout dépend des mots qu’ils ont dit en hébreu.

    S’ils ont dit d’autres textes de la hagada, par exemple du « bras étendu » de D.ieu par lequel Il nous a sortis d’Égypte, et qu’à cet égard ils ont montré l’os qui d’habitude est l’os de la patte (bras) du mouton et que dans cette mesure, il symbolise le bras étendu de D.ieu, il n’y a aucun problème.
    Mais s’ils ont dit « Pessa’h zé » (« ce sacrifice pascal »), cela est interdit.
    Je pense qu’ils ont agi de façon permise et non interdite.

    Je ne sais pas pourquoi ils ont pris l’œuf et ont dit « Pessa’h », normalement, l’œuf représente le sacrifice « ‘Haguiga ».
    Au Temple, il y avait deux sacrifices le soir de Pessa’h :
    Celui de Pessa’h (sacrifice pascal) et le ‘Haguiga.
    On amène ce dernier sacrifice pour être rassasié car le sacrifice pascal doit être mangé qu’une fois rassasié.
    Or vu que le sacrifice ‘Haguiga était cuit à l’eau, on a l’habitude de le symboliser dans le plat du séder par un œuf qui est cuit à l’eau.

    b)
    Ce n’est pas une chose habituelle, j’ai regardé dans un livre parlant des coutumes de Tunisie et cela n’est pas mentionné.
    Mais cela ne rend pas la consommation de la matsa non valable.

    c)
    Cette coutume non plus n’est pas mentionnée dans ce livre, néanmoins il n’y a pas d’interdiction à la faire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 70450
Date de création : 2016-05-12 08:52:07