Est-il permis de dire des paroles de Torah dans la rue alors qu’il est fréquent à Paris de tomber sur des excréments d’animaux ?

Bonjour Rav,

  1. Je souhaite savoir si il est permis de dire des paroles de Torah (Michnayot, Téhilim…) – ou à défaut des pensées de Thora dans la rue, alors même qu’il est (très) fréquent à Paris de tomber sur des excréments d’animaux (chiens, pigeons etc.)
  2. La même question s’applique lorsque dans la rue se trouve des femmes non-juives dévoilant des parties devant être couvertes.

Merci de votre réponse,

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Jonathan,

  1. Le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm chapitre 79 alinéa 4) écrit que les excréments de chien et de porc ont le même statut que des excréments d’êtres humains à propos desquels il faut s’éloigner pour dire ou penser des paroles de Torah qu’à condition qu’on y ait mis des peaux (à l’époque, on utilisait ces excréments dans le processus de tannerie de peaux).

    Sinon, ils ont le même statut que le reste d’excréments d’animaux et de volatiles à propos desquels il n’est pas nécessaire de s’éloigner s’ils ne dégagent pas une mauvaise odeur.
    Mais si c’est le cas, ils ont le même statut que l’excrément d’un être humain.

    Le Biour Halakha écrit qu’il y a une nuance entre les excréments de chien et de porcs et ceux des volatiles, car ceux des chiens et des porcs, même s’ils dégagent une mauvaise odeur, ne sont pas considérés comme des excréments.
    En effet, ‘Hazal affirment que la mauvaise odeur des excréments de chien et de porc n’est pas considérée comme une mauvaise odeur, à moins qu’on y ait mis des peaux pour les tanner.

    En ce qui concerne les volatiles, le Michna Beroura écrit aussi qu’on n’a pas besoin de vérifier si leur odeur est mauvaise ou pas car on considère qu’a priori, ce n’est pas le cas.
    Ce n’est que si on a vérifié et qu’on a constaté que les excréments avaient effectivement une mauvaise odeur qu’ils auront le même statut que des excréments humains.

    Dans cette mesure, tu n’as aucun problème à dire et penser des paroles de Torah face à des excréments d’animaux dans la rue.

  2. Face aux parties de chair d’une femme qui doivent être dissimulées et qui ne le sont pas, on n’a pas le droit de dire des paroles de Torah, mais on pourra en penser (indépendamment de l’interdiction de regarder ces parties de chair quoi qu’il arrive).

    Certains avis affirment que pour avoir le droit de dire des paroles de Torah, il faut complètement tourner le dos à ces parties de chair dévoilées.
    Mais on peut compter sur l’avis qui le permet en baissant tout simplement les yeux ou en regardant dans son livre sans les voir, sans qu’il soit nécessaire de leur tourner le dos.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 68247
Date de création : 2015-11-29 17:13:49