Chalom,
Si une femme enceinte (qu’elle soit près ou loin du terme) en grossesse à « risque objective » se sent mal pendant shabat, est-on dans le cas de pikouah’ nefesh ?
Autrement dit, doit on – avec bon sens et et sans exagération- accepter de profaner shabat ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
(meilleure mis en page ici)
Voici les réponses à tes questions :
On transgresse le Chabbat pour sauver une vie.
Même s’il n’y a qu’un risque éloigné qu’une vie soit en danger, il y a une mitsva de transgresser le Chabbat pour ôter ce risque.
Quand on est dans une situation de ce type, la halakha vante celui qui s’empresse de transgresser le Chabbat pour éloigner le risque de mort, et des fois, celui qui se pose des questions pour savoir si oui ou non il peut se permettre de transgresser le Chabbat est considéré comme un assassin, car il prend un risque qui des fois peut être fatal.
Donc dans les cas où il y a un doute si oui ou non, il faut transgresser le Chabbat, il doit le transgresser.
Néanmoins, si l’heure n’est pas pressée et qu’on peut tranquillement poser la question et recevoir un avis médical, on devra le faire.
S’il y a un risque pour une femme enceinte et non seulement pour elle mais pour son embryon, on transgressera le Chabbat.
Donc le plus simple est que vous contactiez une autorité médicale compétente en lui demandant dans quel cas une femme enceinte qui, je cite vos paroles « se sent mal », est en situation de risque pour sa vie ou celle de son embryon et en fonction de la réponse vous saurez si vous avez le devoir de transgresser le Chabbat.
Si on n’a pas la possibilité de demander à une autorité médicale compétente, on pourra se suffire de l’avis de quelqu’un qui s’y connaît un peu en médecine et s’il dit qu’ il y a un risque de mort, on transgressera le Chabbat.
Néanmoins, les décisionnaires ont écrit que dans ce cas on ne comptera que sur une personne qui est choméret Chabbat car on a peur que si elle n’est pas choméret Chabbat elle donnera un avis qui n’est pas juste étant donné que le Chabbat n’est pas précieux à ses yeux.
Si le malade lui-même dit qu’il sent qu’il est en danger de mort, on transgressera le Chabbat même si le médecin dit le contraire.
Si on a posé la question à deux médecins et que l’un dit qu’il n’y a aucun risque et que l’autre dit qu’il y a un risque, si les deux sont équivalents dans leur connaissance en médecine, étant donné qu’il y a un doute si il y a oui ou non un danger de mort, on transgressera le Chabbat.
Si un des deux est plus grand que l’autre dans ses connaissances en médecine, on comptera sur le plus grand.
Une maladie qui peut amener à la mort mais qu’aujourd’hui on soigne facilement, tels que par exemple une angine ou une bronchite, on pourra transgresser le Chabbat pour la soigner si cela est nécessaire.
En cas où on doit transgresser le Chabbat pour éviter un risque de mort à une personne, on ne transgressera que les actions nécessaires pour le sauver.
Par contre, en ce qui concerne les actions que si on ne les fait pas ne mettront pas en danger le malade, ou qu’on peut faire des actions nécessaires sans transgresser le Chabbat, on préférera agir ainsi si les actions qu’on doit faire sont des mélakhot interdites Chabbat de la Torah.
Néanmoins, on n’hésitera pas à faire toute action qui renforcera le malade et l’aidera à vaincre sa maladie bien qu’elle ne soit pas l’essentiel de sa thérapie.
Donc par exemple, si la lumière est allumée et qu’elle dérange le malade car il n’arrive pas bien à dormir, si on peut cacher l’ampoule ou changer le malade de chambre on préférera agir ainsi, sinon on pourra l’éteindre car le sommeil est important pour sa guérison.
Si on peut éteindre différemment la lumière, avec le coude ou le dos de la main, on préférera agir ainsi.
Les décisionnaires ont autorisé dans certains cas de transgresser le Chabbat même pour aider psychologiquement le malade.
Dans certains cas, ils n’ont autorisé que des mélakhot dérabanan, dans d’autres cas même des mélakhot déoraïta ; ils ont par exemple autorisé à allumer la lumière pour une femme enceinte qui accouche, bien que techniquement ce ne soit pas nécessaire, si néanmoins elle se sent calmée par cela on aura le droit d’agir ainsi.
Pour le cas d’autres types de malades, on posera la question à une autorité rabbinique compétente.
Non seulement pour la personne en danger de mort on pourra transgresser le Chabbat et aller à l’hôpital mais si cela est nécessaire, elle pourra prendre aussi avec elle un accompagnateur.
Ce sera le cas spécialement pour des enfants ou des vielles personnes très faibles, ou si on risque d’avoir besoin de l’avis de l’accompagnateur pour prendre une décision qui peut être des fois décisive.
On pourra aussi téléphoner pour poser une question ou même inviter un médecin si nous considérons que son avis ou que sa présence peut être utile pour la guérison du malade. Mais on ne le fera pas pour des raisons d’économie financière, si par exemple le médecin présent se fait payer de façon privée et on peut commander un autre médecin en lui téléphonant qui lui est payé par la caisse maladie. Dans ce cas, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une préférence qui peut sauver le malade mais d’une préférence financière, on ne pourra pas transgresser le Chabbat à cette fin.
Comme je l’ai expliqué, on peut transgresser le Chabbat pour éviter un danger de mort ou même un risque éloigné de danger de mort.
Néanmoins, les décisionnaires ont écrit que le Chabbat n’a pas été autorisé, il n’a été que repoussé, cela signifie que si on peut facilement ne pas transgresser le Chabbat pour obtenir le même résultat, on doit agir ainsi.
Mais si le fait de ne pas transgresser le Chabbat nécessite un grand effort pour obtenir le même résultat, on n’a pas besoin de faire ce grand effort pour ne pas transgresser le Chabbat.
Donc par exemple un médecin juif qui doit aller sauver une personne Chabbat, si le temps ne presse pas et qu’il peut aller à pieds à l’hôpital préférera agir ainsi.
Néanmoins, si l’hôpital est très éloigné et que pour y arriver à pieds, il devra faire un grand effort, il pourra y aller en voiture.
Idem s’il fait mauvais temps et que cela lui nécessitera un grand effort dû aux intempéries.
De même, si on peut faire une mélakha avant Chabbat, on agira ainsi plutôt que de la faire pendant Chabbat.
De même, dans tous les cas où si on ne se presse pas de transgresser le Chabbat pour aider la personne en danger de mort cela n’augmentera en aucun cas son danger on préférera transgresser le Chabbat différemment.
Voici l’ordre de priorité qu’on adoptera dans les façons de transgresser le Chabbat différemment (mais attention , je répète, tout cela n’est valable qu’à la condition expresse qu’en passant par ces biais, on ne risque pas d’augmenter le danger de la personne malade) :
Chaque solution proposée est prioritaire par rapport à celle qui la suit :
1). Signifier à un non-juif.
Signifier, c’est-à-dire ne pas dire de façon claire, par exemple « allume la lumière », mais « il fait obscur » et le non-juif comprendra par lui-même qu’on lui demande d’allumer la lumière.
2). Dire clairement au non-juif d’allumer la lumière.
3). Dire à un enfant qui n’est pas le nôtre (qui n’est pas arrivé à l’âge de la majorité religieuse, 13 ans pour un garçon, 12 ans pour une fille) de faire l’action différemment de ce qu’on fait d’habitude ; par exemple, allumer la lumière avec le dos de la main.
4). Dire à notre propre enfant de faire l’action différemment.
5). Dire à un enfant qui n’est pas le nôtre de faire l’action normalement.
6). Dire à notre propre enfant de faire l’action normalement.
7). Faire nous-même l’action différemment.
8). Que deux personnes fassent l’action ensemble qu’une seule personne peut faire toute seule.
Tout ce que j’ai écrit jusqu’à là concerne toute personne en danger.
Voici à présent quelques lois concernant précisément une femme qui accouche :
Une femme qui accouche a le statut d’une personne en danger de mort permettant de transgresser le Chabbat à son propos qu’au moment de l’accouchement proprement dit, c’est-à-dire ou quand elle commence à saigner abondamment ou quand elle n’a plus la force de marcher sans qu’elle soit soutenue.
Néanmoins, il est clair qu’on ne doit pas attendre ce moment pour partir à l’hôpital en voiture, elle le fera dès qu’elle aura un de signes suivants :
1). Des contractions régulières tous les quarts d’heure ou vingt minutes ;
2). La perte des eaux ;
3). Une pression puissante dans le bas ventre comme si le bébé voulait sortir ;
4). Si lors d’accouchements précédents, elle a accouché rapidement, elle ira à l’hôpital dès que les contractions commencent, bien qu’elles ne soient pas encore régulières.
On n’oblige pas à une femme enceinte qui doit accoucher bientôt de passer Chabbat à proximité de l’hôpital afin d’éviter de prendre la voiture pour y aller.
Néanmoins, s’il lui est aisé de le faire, il sera préférable d’agir ainsi.
En ce qui concerne le voyage en voiture à l’hôpital, la meilleure solution est d’avoir un conducteur non-juif.
On l’appellera au téléphone par un des moyens susmentionnés d’après l’ordre de priorité. (signifier à un non-juif, lui dire, un enfant qui n’est pas le nôtre, notre propre enfant, etc…).
A priori si on peut s’arranger avec le conducteur avant Chabbat et lui payer à l’ avance ou lui payer après Chabbat, cela est préférable.
Si cela n’a pas été fait, on pourra le payer pendant Chabbat, néanmoins on ne pourra pas recevoir la monnaie car elle est mouqtsé ainsi qu’une facture.
S’il n’y a pas moyen d’avoir un conducteur non-juif, est-il préférable d’appeler une ambulance conduite par des juifs ou de prendre soi-même la voiture ?
Cela dépend :
Si on a bien étudié toutes les lois concernant le voyage en voiture Chabbat en cas de piqoua’h néféch alors il sera préférable de prendre sa propre voiture ;
Sinon mieux vaut appeler une ambulance.
A l’étranger où il n’y a pas de ‘érouv (ou en Israël si on sort hors du territoire du ‘érouv), on ne prendra avec soi que les choses vraiment nécessaires pour l’accouchement ; et même si on reste à l’intérieur du ‘érouv on ôtera tout ce qui est mouqtsé du sac (sauf bien sûr les choses nécessaires pour l’accouchement).
Si nous comptons prendre la personne qui doit accoucher dans notre propre voiture et qu’il n’y a pas de ‘érouv, on mettra le sac avec les affaires nécessaires pour l’accouchement dans la voiture déjà avant Chabbat.
Si le conducteur de l’ambulance est juif et qu’il nous demande des informations pour les écrire sur son ordinateur ou sur un formulaire, nous tenterons de le convaincre de ne pas le faire, mais si il refuse de nous prendre dans l’ambulance si on ne lui donne pas ses informations, on pourra les lui donner.
A propos d’effets personnels non nécessaires pour l’accouchement mais néanmoins importants pour la femme qui accouche pendant Chabbat ou par exemple du vin pour le kiddouch ou des ‘haloth :
Si on se trouve dans un endroit où il n’y a pas de ‘érouv, si c’est un carmélit comme c’est le cas dans la plupart des endroits, on pourra dire à un non-juif de les mettre dans la voiture et de les sortir de la voiture ensuite pour les mettre dans l’hôpital (en fonction de l’autorisation de chevout dechevout pour une mitsvah ou pour une grande nécessité).
Une personne pourra accompagner la femme qui doit accoucher bien que sa présence ne diminue pas les risques de la personne qui doit accoucher.
En effet, il y a une autorisation spéciale qui concerne la femme qui accouche, de transgresser même le Chabbat pour la calmer.
Or, très souvent la présence d’un accompagnateur, très souvent son mari en l’occurrence, la calme.
Aujourd’hui, dans la majorité des voitures, les fenêtres s’ouvrent de manière électrique. Dans cette mesure, il y aura un problème à ouvrir ou à fermer les fenêtres.
On pourra autoriser de le faire en cas où par exemple la chaleur est tellement grande que soit la femme qui doit accoucher se sent mal soit le conducteur a peur de mal conduire et se met ainsi en danger.
A propos de l’entrée à l’hôpital, si les portes sont des portes électriques s’ouvrant automatiquement, si le temps presse on rentrera normalement, sinon on attendra qu’une personne en danger de mort ou un médecin qui est pressé d’aller sauver une personne en danger de mort ou encore un non-juif passe lui-même par la porte et l’ouvre ainsi ; et si cela n’est pas possible, on demandera à un non-juif de l’ouvrir (ou d’après l’ordre des priorités susmentionnées).
Si les chambres d’accouchement se trouvent en hauteur, si la femme qui accouche n’a pas la force de monter à pieds ou qu’elle a peur que ça l’affaiblira pour l’accouchement, si le temps ne presse pas, qu’elle utilise un des moyens prioritaires susmentionnés, sinon elle pourra, elle ou son accompagnateur, appuyer sur le bouton de l’ascenseur, simplement ils le feront béchinouy c’est-à-dire avec le dos de la main ou avec le coude ou avec une clef ou autre objet de ce type.
Si une femme est partie à l’hôpital pour accoucher et que les médecins lui ont dit que le moment d’accoucher n’était pas encore arrivé, à priori elle devra rester dans l’hôpital jusqu’à motsé Chabbat même si cela lui est assez pénible, ainsi écrivent certains décisionnaires.
Cependant le Rav Chlomo Auerbach zatsal permet qu’elle rentre dans une voiture conduite par un non-juif si toutefois elle n’est pas sortie hors du t’houm Chabbat (960 mètres hors de la ville), car le Rav prétend que si elle reste à l’hôpital elle risque de s’affaiblir et cela risque de lui provoquer un accouchement prématuré.
Il va de soi que cette autorisation ne concerne que la femme et non son accompagnateur qui lui doit rester à l’hôpital jusqu’à motsaé Chabbat.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Même s’il n’y a qu’un risque éloigné qu’une vie soit en danger, il y a une mitsva de transgresser le Chabbat pour ôter ce risque.
Quand on est dans une situation de ce type, la halakha vante celui qui s’empresse de transgresser le Chabbat pour éloigner le risque de mort, et des fois, celui qui se pose des questions pour savoir si oui ou non il peut se permettre de transgresser le Chabbat est considéré comme un assassin, car il prend un risque qui des fois peut être fatal.
Donc dans les cas où il y a un doute si oui ou non, il faut transgresser le Chabbat, il doit le transgresser.
Néanmoins, si l’heure n’est pas pressée et qu’on peut tranquillement poser la question et recevoir un avis médical, on devra le faire.
S’il y a un risque pour une femme enceinte et non seulement pour elle mais pour son embryon, on transgressera le Chabbat.
Donc le plus simple est que vous contactiez une autorité médicale compétente en lui demandant dans quel cas une femme enceinte qui, je cite vos paroles « se sent mal », est en situation de risque pour sa vie ou celle de son embryon et en fonction de la réponse vous saurez si vous avez le devoir de transgresser le Chabbat.
Si on n’a pas la possibilité de demander à une autorité médicale compétente, on pourra se suffire de l’avis de quelqu’un qui s’y connaît un peu en médecine et s’il dit qu’ il y a un risque de mort, on transgressera le Chabbat.
Néanmoins, les décisionnaires ont écrit que dans ce cas on ne comptera que sur une personne qui est choméret Chabbat car on a peur que si elle n’est pas choméret Chabbat elle donnera un avis qui n’est pas juste étant donné que le Chabbat n’est pas précieux à ses yeux.
Si le malade lui-même dit qu’il sent qu’il est en danger de mort, on transgressera le Chabbat même si le médecin dit le contraire.
Si on a posé la question à deux médecins et que l’un dit qu’il n’y a aucun risque et que l’autre dit qu’il y a un risque, si les deux sont équivalents dans leur connaissance en médecine, étant donné qu’il y a un doute si il y a oui ou non un danger de mort, on transgressera le Chabbat.
Si un des deux est plus grand que l’autre dans ses connaissances en médecine, on comptera sur le plus grand.
Une maladie qui peut amener à la mort mais qu’aujourd’hui on soigne facilement, tels que par exemple une angine ou une bronchite, on pourra transgresser le Chabbat pour la soigner si cela est nécessaire.
En cas où on doit transgresser le Chabbat pour éviter un risque de mort à une personne, on ne transgressera que les actions nécessaires pour le sauver.
Par contre, en ce qui concerne les actions que si on ne les fait pas ne mettront pas en danger le malade, ou qu’on peut faire des actions nécessaires sans transgresser le Chabbat, on préférera agir ainsi si les actions qu’on doit faire sont des mélakhot interdites Chabbat de la Torah.
Néanmoins, on n’hésitera pas à faire toute action qui renforcera le malade et l’aidera à vaincre sa maladie bien qu’elle ne soit pas l’essentiel de sa thérapie.
Donc par exemple, si la lumière est allumée et qu’elle dérange le malade car il n’arrive pas bien à dormir, si on peut cacher l’ampoule ou changer le malade de chambre on préférera agir ainsi, sinon on pourra l’éteindre car le sommeil est important pour sa guérison.
Si on peut éteindre différemment la lumière, avec le coude ou le dos de la main, on préférera agir ainsi.
Les décisionnaires ont autorisé dans certains cas de transgresser le Chabbat même pour aider psychologiquement le malade.
Dans certains cas, ils n’ont autorisé que des mélakhot dérabanan, dans d’autres cas même des mélakhot déoraïta ; ils ont par exemple autorisé à allumer la lumière pour une femme enceinte qui accouche, bien que techniquement ce ne soit pas nécessaire, si néanmoins elle se sent calmée par cela on aura le droit d’agir ainsi.
Pour le cas d’autres types de malades, on posera la question à une autorité rabbinique compétente.
Non seulement pour la personne en danger de mort on pourra transgresser le Chabbat et aller à l’hôpital mais si cela est nécessaire, elle pourra prendre aussi avec elle un accompagnateur.
Ce sera le cas spécialement pour des enfants ou des vielles personnes très faibles, ou si on risque d’avoir besoin de l’avis de l’accompagnateur pour prendre une décision qui peut être des fois décisive.
On pourra aussi téléphoner pour poser une question ou même inviter un médecin si nous considérons que son avis ou que sa présence peut être utile pour la guérison du malade. Mais on ne le fera pas pour des raisons d’économie financière, si par exemple le médecin présent se fait payer de façon privée et on peut commander un autre médecin en lui téléphonant qui lui est payé par la caisse maladie. Dans ce cas, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une préférence qui peut sauver le malade mais d’une préférence financière, on ne pourra pas transgresser le Chabbat à cette fin.
Comme je l’ai expliqué, on peut transgresser le Chabbat pour éviter un danger de mort ou même un risque éloigné de danger de mort.
Néanmoins, les décisionnaires ont écrit que le Chabbat n’a pas été autorisé, il n’a été que repoussé, cela signifie que si on peut facilement ne pas transgresser le Chabbat pour obtenir le même résultat, on doit agir ainsi.
Mais si le fait de ne pas transgresser le Chabbat nécessite un grand effort pour obtenir le même résultat, on n’a pas besoin de faire ce grand effort pour ne pas transgresser le Chabbat.
Donc par exemple un médecin juif qui doit aller sauver une personne Chabbat, si le temps ne presse pas et qu’il peut aller à pieds à l’hôpital préférera agir ainsi.
Néanmoins, si l’hôpital est très éloigné et que pour y arriver à pieds, il devra faire un grand effort, il pourra y aller en voiture.
Idem s’il fait mauvais temps et que cela lui nécessitera un grand effort dû aux intempéries.
De même, si on peut faire une mélakha avant Chabbat, on agira ainsi plutôt que de la faire pendant Chabbat.
De même, dans tous les cas où si on ne se presse pas de transgresser le Chabbat pour aider la personne en danger de mort cela n’augmentera en aucun cas son danger on préférera transgresser le Chabbat différemment.
Voici l’ordre de priorité qu’on adoptera dans les façons de transgresser le Chabbat différemment (mais attention , je répète, tout cela n’est valable qu’à la condition expresse qu’en passant par ces biais, on ne risque pas d’augmenter le danger de la personne malade) :
Signifier, c’est-à-dire ne pas dire de façon claire, par exemple « allume la lumière », mais « il fait obscur » et le non-juif comprendra par lui-même qu’on lui demande d’allumer la lumière.
2). Dire clairement au non-juif d’allumer la lumière.
3). Dire à un enfant qui n’est pas le nôtre (qui n’est pas arrivé à l’âge de la majorité religieuse, 13 ans pour un garçon, 12 ans pour une fille) de faire l’action différemment de ce qu’on fait d’habitude ; par exemple, allumer la lumière avec le dos de la main.
4). Dire à notre propre enfant de faire l’action différemment.
5). Dire à un enfant qui n’est pas le nôtre de faire l’action normalement.
6). Dire à notre propre enfant de faire l’action normalement.
7). Faire nous-même l’action différemment.
8). Que deux personnes fassent l’action ensemble qu’une seule personne peut faire toute seule.
Une femme qui accouche a le statut d’une personne en danger de mort permettant de transgresser le Chabbat à son propos qu’au moment de l’accouchement proprement dit, c’est-à-dire ou quand elle commence à saigner abondamment ou quand elle n’a plus la force de marcher sans qu’elle soit soutenue.
Néanmoins, il est clair qu’on ne doit pas attendre ce moment pour partir à l’hôpital en voiture, elle le fera dès qu’elle aura un de signes suivants :
1). Des contractions régulières tous les quarts d’heure ou vingt minutes ;
2). La perte des eaux ;
3). Une pression puissante dans le bas ventre comme si le bébé voulait sortir ;
4). Si lors d’accouchements précédents, elle a accouché rapidement, elle ira à l’hôpital dès que les contractions commencent, bien qu’elles ne soient pas encore régulières.
On n’oblige pas à une femme enceinte qui doit accoucher bientôt de passer Chabbat à proximité de l’hôpital afin d’éviter de prendre la voiture pour y aller.
Néanmoins, s’il lui est aisé de le faire, il sera préférable d’agir ainsi.
En ce qui concerne le voyage en voiture à l’hôpital, la meilleure solution est d’avoir un conducteur non-juif.
On l’appellera au téléphone par un des moyens susmentionnés d’après l’ordre de priorité. (signifier à un non-juif, lui dire, un enfant qui n’est pas le nôtre, notre propre enfant, etc…).
A priori si on peut s’arranger avec le conducteur avant Chabbat et lui payer à l’ avance ou lui payer après Chabbat, cela est préférable.
Si cela n’a pas été fait, on pourra le payer pendant Chabbat, néanmoins on ne pourra pas recevoir la monnaie car elle est mouqtsé ainsi qu’une facture.
S’il n’y a pas moyen d’avoir un conducteur non-juif, est-il préférable d’appeler une ambulance conduite par des juifs ou de prendre soi-même la voiture ?
Cela dépend :
Si on a bien étudié toutes les lois concernant le voyage en voiture Chabbat en cas de piqoua’h néféch alors il sera préférable de prendre sa propre voiture ;
Sinon mieux vaut appeler une ambulance.
A l’étranger où il n’y a pas de ‘érouv (ou en Israël si on sort hors du territoire du ‘érouv), on ne prendra avec soi que les choses vraiment nécessaires pour l’accouchement ; et même si on reste à l’intérieur du ‘érouv on ôtera tout ce qui est mouqtsé du sac (sauf bien sûr les choses nécessaires pour l’accouchement).
Si nous comptons prendre la personne qui doit accoucher dans notre propre voiture et qu’il n’y a pas de ‘érouv, on mettra le sac avec les affaires nécessaires pour l’accouchement dans la voiture déjà avant Chabbat.
Si le conducteur de l’ambulance est juif et qu’il nous demande des informations pour les écrire sur son ordinateur ou sur un formulaire, nous tenterons de le convaincre de ne pas le faire, mais si il refuse de nous prendre dans l’ambulance si on ne lui donne pas ses informations, on pourra les lui donner.
A propos d’effets personnels non nécessaires pour l’accouchement mais néanmoins importants pour la femme qui accouche pendant Chabbat ou par exemple du vin pour le kiddouch ou des ‘haloth :
Si on se trouve dans un endroit où il n’y a pas de ‘érouv, si c’est un carmélit comme c’est le cas dans la plupart des endroits, on pourra dire à un non-juif de les mettre dans la voiture et de les sortir de la voiture ensuite pour les mettre dans l’hôpital (en fonction de l’autorisation de chevout dechevout pour une mitsvah ou pour une grande nécessité).
Une personne pourra accompagner la femme qui doit accoucher bien que sa présence ne diminue pas les risques de la personne qui doit accoucher.
En effet, il y a une autorisation spéciale qui concerne la femme qui accouche, de transgresser même le Chabbat pour la calmer.
Or, très souvent la présence d’un accompagnateur, très souvent son mari en l’occurrence, la calme.
Aujourd’hui, dans la majorité des voitures, les fenêtres s’ouvrent de manière électrique. Dans cette mesure, il y aura un problème à ouvrir ou à fermer les fenêtres.
On pourra autoriser de le faire en cas où par exemple la chaleur est tellement grande que soit la femme qui doit accoucher se sent mal soit le conducteur a peur de mal conduire et se met ainsi en danger.
A propos de l’entrée à l’hôpital, si les portes sont des portes électriques s’ouvrant automatiquement, si le temps presse on rentrera normalement, sinon on attendra qu’une personne en danger de mort ou un médecin qui est pressé d’aller sauver une personne en danger de mort ou encore un non-juif passe lui-même par la porte et l’ouvre ainsi ; et si cela n’est pas possible, on demandera à un non-juif de l’ouvrir (ou d’après l’ordre des priorités susmentionnées).
Si les chambres d’accouchement se trouvent en hauteur, si la femme qui accouche n’a pas la force de monter à pieds ou qu’elle a peur que ça l’affaiblira pour l’accouchement, si le temps ne presse pas, qu’elle utilise un des moyens prioritaires susmentionnés, sinon elle pourra, elle ou son accompagnateur, appuyer sur le bouton de l’ascenseur, simplement ils le feront béchinouy c’est-à-dire avec le dos de la main ou avec le coude ou avec une clef ou autre objet de ce type.
Si une femme est partie à l’hôpital pour accoucher et que les médecins lui ont dit que le moment d’accoucher n’était pas encore arrivé, à priori elle devra rester dans l’hôpital jusqu’à motsé Chabbat même si cela lui est assez pénible, ainsi écrivent certains décisionnaires.
Cependant le Rav Chlomo Auerbach zatsal permet qu’elle rentre dans une voiture conduite par un non-juif si toutefois elle n’est pas sortie hors du t’houm Chabbat (960 mètres hors de la ville), car le Rav prétend que si elle reste à l’hôpital elle risque de s’affaiblir et cela risque de lui provoquer un accouchement prématuré.
Il va de soi que cette autorisation ne concerne que la femme et non son accompagnateur qui lui doit rester à l’hôpital jusqu’à motsaé Chabbat.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 33935
Date de création : 2015-01-14 15:12:40