Besoin de précisions sur le heter mékhira…

chalom rav

J’ai plusieurs questions sur le chemita :

  1. Dans une de vos réponses vous dites que l’on peu acheter des fruits du heter mékhira mais qu’il ne faudra pas payer directement a cause de la kedoucha que contiendra cet argent, mais pourquoi on ne peut pas lui donner en s’appuyant sur le fait que lui se fonde sur le heter mekhira tout comme quand on lui donne les fruits alors qu’il va les peser
    Je voudrais aussi savoir qu’est ce qu’on est censé faire de cet argent qui est kadoch
  2. D’autre part j’ai trouvé cette video sur youtube.
    Ici le rav Avraham Yossef semble dire que Rav Ovadia permet le heter mekhira lehat’hila et non seulement bichât hedehak comme c’est écrit dans les sefarim comment cela se fait il ?
    d’autant plus qu’on peut trouver plein de video comme ça où Rav Ovadia autorise un ben torah a manger du heter mékhira par exemple

Enfin j’aimerais vous soutenir à propos de ce que vous avez dit sur les gens qui veulent à tout prix monter sur le mont du Temple, je pense comme vous qu’ils mettent en danger le ‘Am Israël, et sachez que je ne suis pas le seul à penser cela

Merci
 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Israël,

Voici les réponses à vos questions :

  1. Il y a un interdit de donner de l’argent saint de 7ème année à un am haarèts, un ignare, car on craint qu’il l’utilise d’une façon inappropriée vis-à-vis de sa sainteté.
    C’est la raison pour laquelle, lorsqu’on achète des fruits saints de cheviit (7ème années), si on les achète normalement c’est-à-dire qu’on donne l’argent au moment où on reçoit les fruits, cet argent devient saint.

    Si le vendeur n’est pas une personne ayant la crainte de D.ieu et qu’il ne connaît pas bien les lois de cheviit, il l’utilisera certainement d’une manière inappropriée vis-à-vis de leur sainteté.
    C’est pourquoi nous devons acheter les fruits de façon à ce que l’argent qu’on donnera en contrepartie ne sera pas rendu saint.

    Comment faire ?
    En payant plus tard par carte bleue ou par chèque, ou bien en prenant d’abord les fruits mais en ne payant que quelques minutes plus tard.

    Si on a de l’argent saint de 7ème année, on fait un ‘hiloul, c’est-à-dire qu’on dit qu’on transmet toute la sainteté de cet argent sur la valeur d’une perouta dans le premier aliment que nous consommons aujourd’hui.
    Puis on consommera cet aliment en respectant les lois de sainteté de cheviit, c’est-à-dire sans l’abîmer ni se comporter avec cet aliment d’une façon irrespectueuse, et en le consommant de la manière habituelle de le consommer ; donc si cet aliment se consomme cuit en général, on le consommera cuit et pas cru, et vice-versa
    (Or Létsion cheviit, pages 21 et 53).

  2. A propos de l’avis du Rav Ovadia Yossef Zatsal sur le Heter Mékhira, son fils, le rav Yits’hak Yossef Chalita, écrit dans son livre Yalkout Yossef sur cheviit page 591 que son père a écrit, lors d’un article publié en l’année 5 746 (1 986), que les gens qui ont la crainte de D.ieu et Le connaissent (yiré Hachem vé-‘hochvé chémo) font mieux d’être rigoureux et de ne pas compter sur le Hétèr Mékhira.

    Je pense que lorsqu’on voit d’autres avis au nom du rav Ovadia Yossef Zatsal permettant a priori de compter sur le Hétèr Mékhira sans aucun problème, il s’agit d’avis donnés à la population religieuse ne faisant pas partie de ce qu’on peut appeler les « yiré Hachem vé-‘hochvé chémo », c’est-à-dire que bien qu’ils soient chomer mitsvot, ils ne sont pas des grands ma’hmirim, et dans ce cas ils peuvent compter sur le Hétèr Mékhira lékhat’hila.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 33628
Date de création : 2015-01-01 11:01:21