Est-ce que Tsipora est entrée en terre d’Israël ? La chrina est-elle en exil ou en Israël sachant que nous sommes toujours en exil mais que nous sommes plus nombreux en Israël ?

Shalom Rav,

1°) Est-ce que Tsipora est entrée en terre d’Israël (et a donc abandonné son mari) ?
Qu’est-elle devenue après le don de la torah ?

2°) Quelles sont les limitations de la terre d’Israël ?
Est-ce, ce que l’État d’Israël possède ?
L’État d’Israël a t-il des territoires qui ne font pas partie de la terre d’Israël ?
A t-il des territoires qui lui manque (Shrem et Jericho en zone A par exemple ou même le mont Nebo) ?

3°) La Judée-Samarie et le mont du temple, lieux les plus saints pour le judaïsme ne sont pas reconnus comme faisant partie intégrante de l’Etat d’Israël par les nations, est-on réellement revenu sur notre terre alors que nous ne possédons même pas aux yeux des nations ces terres symboliques ?

4°) La chrina est-elle en exil ou en Israël sachant que nous sommes toujours en exil mais que nous sommes plus nombreux en Israël ?

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Anthony,

Voici les réponses à tes questions :

1) Tsipora est entrée en terre d’Israël, elle n’a pas abandonné son mari, tout simplement son mari est décédé.
Après le don de la Torah, elle a continué à être la femme de son mari bien qu’ils n’avaient plus de relations sexuelles ensemble mais néanmoins, elle est restée sa femme jusqu’à son décès, après quoi elle est entrée en Terre d’Israël, puis y est décédée et y a été enterrée.

2) Il existe deux frontières différentes de la terre d’Israël, celle de la conquête des juifs sortis d’Égypte avec Josué, et celle des juifs revenant de l’exil d’Irak avec Ezra.
Au niveau de la halakha, ce sont les frontières de la conquête des juifs revenant d’Irak avec Ezra qui a plus de poids, c’est pourquoi à l’intérieur de ses frontières, par exemple, on devra observer toutes les lois de chéviit.
Par contre dans l’intérieur des frontières de la conquête des juifs sortant d’Egypte, on n’observera qu’une partie des lois de chéviit.
Voici les frontières d’israel d’après la Torah (sur la base des frontières citées dans la Torah : Bamidbar chapitre 34 versets 1 à 15) :

Au nord, la frontière de la conquête des juifs sortie d’Égypte se trouve d’après certains avis à Roch hanikra, c’est-à-dire à la frontière actuelle avec le Liban, d’autres disent qu’elle se trouve plus au nord même peut-être jusqu’à Beyrouth.

Ensuite, elle arrive « jusqu’au fleuve » (citation de la Michna 1 du chapitre 6 du traité Cheviit), de quel fleuve s’agit-il ?
Certains disent le Litani, d’autres parlent de l’Euphrate.
Par contre les conquérants venus de Babylonie ont conquis au nord que jusqu’à Akhzive, petit village au nord de Nahariyya.
Et même entre Akhzive et Akko, il y a une partie à l’intérieur des frontières d’Israël et une étant à l’extérieur de ses frontières.

A l’Est la rive ouest du Jourdain est considérée comme Israël à tout égard.
La rive Est est divisée en trois parties : au nord, la région appelée aujourd’hui le Golan descendant jusqu’au Na’hal Yabok est la partie le plus sainte des trois, mais n’est quand même pas aussi sainte que la rive ouest du Jourdain.

En ce qui concerne par exemple les lois de cheviit, les sefi’him de cette région sont permis, mais néanmoins, on n’a pas le droit d’y travailler la terre.

La région au sud de cette région allant de Na’hal Yabok vers le sud jusqu’à Na’hal Arnone, se trouvant à l’est de la Mer Morte, est encore moins sainte.
Et la région au sud de Na’hal Arnone jusqu’au Na’hal Zérèd, arrivant jusqu’à l’extrémité sud de la Mer Morte est encore moins sainte, on y pratique pas les lois de cheviit mais néanmoins on devra pratiquer les prélèvements des fruits en provenant.
La frontière Sud commence à l’est, de l’extrémité de la Mer Morte en direction de Vadi El-arich, dans cette mesure, la Arava et le sud du Neguev ne font pas partie d’Israël.
Dans le sud du pays la conquête des immigrants d’Egypte à été la même que celle des immigrants de Babylonie, dans cette mesure on ne pratiquera pas les lois de chéviit, ni les prélèvements de la production agricole provenant de par exemple de Eilat ou de Yotvata.
Il en sera de même pour les productions agricoles provenant de Néot Hakikar, au sud de la Mer Morte.

A l’ouest la frontière d’Israël est marquée par la Mer Méditerranée.
Il y a un doute exactement où se trouve la frontière sud-ouest, dans cette mesure la région de Ashkélone, Gaza, El-arich, donc les villes telles que Nétivot, Ofakim et Tifra’h se trouvent dans une situation de doute si elles font partie d’Israël ou pas. Béer-chéva par contre fait absolument partie de la terre d’Israël.
Il y a quelques enclaves à l’intérieur de ces frontières qui ne font pas partie de la terre d’Israël telle qu’une certaine région de Beth-Chéan, une certaine région de Beth Joubrine, et encore une certaine région proche de Ramlé.

3) Nous sommes en situation d’époque pré-messianique, dans cette mesure nous sommes que partiellement revenus en terre d’Israël.
C’est que lorsque le Machia’h se dévoilera, que toute la terre d’Israël nous appartiendra  dans sa totalité.

4) Plus des juifs habitent la terre d’Israël, plus la terre d’Israël est reconstruite, plus de gens font téchouva, plus le monde de la Torah y fleuri, moins la chekhina est en exil.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 32538
Date de création : 2014-11-10 07:26:38