Avec un objectif aussi profond et spirituel que celui-ci à savoir devenir l’extension de la main de D., pourquoi la Guémara utilise des sujets tellement proches du monde de Essav ?

Bonjour rav,

Pour se rapprocher de D. il faut étudier la Torah, ceci est un acquis que je comprends.

Lors de votre réponse à la question de Kevin (Pourquoi étudier des sujets qui ne nous concernent pas ?), que j’ai eu par ailleurs, vous décrivez la relation étroite entre, d’une part, la volonté, la pensé et l’expression de D. et, d’autre part, la Torah afin d’expliquer que les longues heures à étudier les questions et les réponses de chaque paragraphe sanctifiera notre être et fera de nous l’extension de sa propre main.

Ma question :

Avec un objectif aussi profond et spirituel que celui-ci à savoir devenir l’extension de la main de D., pourquoi la Guémara utilise des sujets tellement proches du monde de Essav ?

Avec des sujets qui touchent à l’argent, aux esclaves, au partage de bien matériel …etc.

Je comprends qu’il y a ici la volonté (entre autres choses) de présenter la conduite que souhaite D. dans ces circonstances.
Mais si je reviens sur les sujets proches du monde de Essav, pourquoi les avoir utiliser ?

Pourquoi ne pas avoir choisi dans ce monde des sujets plus pertinent.

Je pose cette question tout en sachant que j’ai une connaissance de l’étude de la Torah qui est proche du néant ; toutefois, c’est mes premiers pas qui m’ont amené à cette frustration.
La frustration de devoir étudier, par exemple, « le partage d’un terrain entre deux collaborateurs par une séparation », pour me rapprocher de D.
C’est un sujet tellement matériel, tellement futil …

Moi qui suis éloigné de la volonté de D., qui souhaite me rapprocher de lui et qui consacre du temps à l’étude, j’ai eu un sentiment d’inconfort intérieur en me disant que j’ai passé ce temps précieux, que j’attends toute la semaine, pour apprendre quelque chose d’aussi terre à terre.

Merci d’avance.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Méïr,

Je comprends bien ta frustration, tu n’es pas le premier à la vivre car une personne novice du Talmud pense souvent qu’en l’étudiant il va trouver la connaissance de D. alors qu’il y trouve des lois des plus matérielles et physiques qui puissent y avoir.

Il y a plusieurs réponses à ta question :

  • D’abord saches que la connaissance de D., de Ses voies de conduite du monde se trouvent dans la kabala, la mystique juive.
    Béézrat Hachem, en commençant aujourd’hui par la Guémara, un jour tu pourras y arriver, mais saches que la vraie liaison avec D. passe plus par le Talmud que la kabala.

    Pourquoi ?
    Car la kabala parle de chose que nous ne connaissons absolument pas et utilise des exemples d’exemples d’exemples de notions tout a fait métaphysiques dont nous n’avons aucun outil pour les appréhender, on y parle de sphères, de réalité, de mondes spirituels supérieurs et on fait des supers édifices et constructions dans ces mondes mais tout reste tout à fait inatteignable à notre entendement.
    Dans cette mesure, on ne peut pas vraiment intégrer cela à notre réalité qui est une réalité physique.

    Par contre la Torah de D. habillée est le Talmud, grâce à ces habits qui sont physiques, nous avons le moyen de coller et d’adhérer totalement à la connaissance et la volonté de D. en étudiant ces sujets car ils sont tout à fait appréhendables puisqu’ils sont physiques, de même condition que nous.

  • Une réponse supplémentaire :
    Bien que ce soit des sujets physiques et nous ne voyons pas où est la relation avec D, étant donné qu’ils sont néanmoins la Torah de D. et l’expression de Son désir dans le monde physique, ils sont extrêmement saints, tu verras c’est magique quand tu lis ces sujets avec beaucoup d’assiduité et de concentration, on sent tout d’un coup une lumière métaphysique s’investir en nous, chose toute à fait impossible dans toute autre étude de matière physique.

    Donc bien que le sujet est physique, néanmoins l’origine en est divine, et lorsqu’on s’investit on touche très rapidement à la beauté de la sensation du goût du divin.

  • Troisième réponse :
    Aie confiance en D. et dans les sages d’Israël.
    S’ils ont établi cette Torah et ont transmis la manière de l’étudier aux générations du peuple juif, cela signifie que c’est par ce biais que passe notre contact avec D., preuve en est que tous ceux qui ont voulu étudier autre chose ou modifier cette manière d’étudier ne font plus partie du peuple juif aujourd’hui.

Que D. t’aide à étudier le talmud, à en connaître les profondes douceurs.
Tiens-moi au courant, en espérant que ces réponses ôteront ta frustration.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 31858
Date de création : 2014-11-03 09:55:02