Où placer la limite de la notion du danger même potentiel qui permette sans contredire la halakha d’adopter des comportements subis et non souhaités sans commettre d’avéra ?

Bonjour,
Ma maison se trouve à Eilat à 400 mètres où est tombée Mardi dernier la roquette tirée du Sinai.
Ma question sur la notion halakhique de la Sacana Nefech n’est pas liée spécialement à l’endroit qui bien entendu selon le lieu concerné par les tirs de roquette induit forcément un risque graduel mais plus sur ce que dit la halakha pour l’exposition de l’être humain à un danger même simplement potentiel (sans tomber bien entendu dans la paranoia).
D’ailleurs, à ce titre, hier quand mon mari est parti prier comme chaque chabat au beth hakenesset, ce dernier portant constamment la kippa tous les jours y compris sur son lieu de travail, nous nous sommes interrogés sur cette même question de cette définition halakhique.
Paris bien loin en distance des roquettes est devenu une ville où les juifs sont des proies à la folie islamiste.
Aussi, en tant que mère et femme je ne souhaite pas contredire dans mes comportements une définition halakhique.
Dans cet esprit, je m’interroge aussi pour savoir si compte tenu du contexte actuel à Paris, si je demandai à mon mari d’être discret sur le port de sa kippa, ou pour moi-même, séfarade et couvrant ma tête qu’avec foulards ou bérets (mon mari se réfère sur ce sujet à l’avis du Gaon Rav Ovadia Yossef zatsal) porter une perruque pour être moins « repérable » (je sais qu’une perruque très simple est tolérable, mais ce n’est pas le comportement que j’ai adopté selon les décisions de notre bait), serait ce interprété comme un isour.
En un mot où placer la limite de la notion du danger même potentiel qui permette sans contredire la halakha d’adopter des comportements subis et non souhaités (suspendre un voyage, retirer sa kippa dans la rue…) sans bien entendu commettre d’avéra.
Avec mes remerciements,
Chavoua Tov

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
Il est dur de quantifier la mesure de danger permettant de passer outre la halakha, en vertu du principe de « Pikouakh néfèch do’hé èt hakol », que le danger de vie repousse toute la Torah (à part les 3 interdits graves qui sont toucher une femme autre que la sienne avec plaisir, l’idolâtrie et l’assassinat).
Le principe est que même pour un risque éloigné de danger de mort, on peut passer outre la halakha.
Pratiquement parlant, aujourd’hui s’il y a une sirène, bien que la chance qu’elle nous tombe dessus est bien moins que l’ordre de 1 sur 10 000 ou 100 000, on a l’obligation hilkhatique d’aller dans un endroit protégé, et même aujourd’hui en France, du moins dans certains quartiers de Paris, on a le droit même de porter un instrument de défense Chabbat (on le portera, néanmoins, différemment que ce que l’on fait habituellement) ou d’enlever la kippa ou tout simplement ne pas aller prier à la synagogue, mais d’organiser un minyan chez soi, quitte à rater la lecture de la Torah, donc à plus forte raison, en ce qui concerne le port de la kippa ou d’un couvre-chef pour une femme l’a définissant comme juive, si elle a le choix de porter une perruque à la place.
Au Revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 31174
Date de création : 2014-08-07 17:22:10