Chalom Rav,
Et merci pour votre réponse
- Il y a cependant un truc concernent ce que dit le Zohar…
Quand vous dites que les lèvres et la langues SANS s’entendre chuchoter moi je comprends que l’on ne fait pas travailler les corde vocal et je comprend donc que l’on bouge que les lèvre et la langue mais que même si on met un micro super précis qui ampli considérablement le son ( dans notre bouche) on entendrait rien vu que l’on fait pas travailler les corde vocales.
C’est ça que je comprend .
Ai je le droit je faire la amida comme ça ? - Autre question :
J’ai discuté avec un ami concernant le daguech dur (pas le doux), le daguesh dur que l’on trouve dans le Noun de vechiNnantame ou lieu de vechinanetame (celui qui double la lettre).
J’ai demandé au Rav de la synagogue si c’était important, et il ma dit que c’était vraiment les gens très minutieux qui faisaient attention à cela, et il ma fait comprendre que ce n’est pas notre priorité…De plus j’ai jamais vu de ma vie de gens faire ça dans toute la France ( dans la amida par exemple il aGgadol aGgibor aNnora j’ai toujours vu les gens faire agadol….)
De plus sur Wikipedia il est écrit « Le daguech dur n’est actuellement plus prononcé que dans la liturgie des Juifs yéménites ou pour produire un effet solennel, théâtral voire comique. »
En tant que sepharade français , dois je vraiment faire attention à cela ?
Ce n’est pas obligatoire ?
Même des grand Rav ne le font pas ?
Qu’en pensez vous ?
Je ne pense pas que c’est l’essentiel
Merci d’avance
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Voici les réponses à tes questions :
- L’essentiel est de ne pas s’entendre chuchoter.
Effectivement, il n’y a que les lèvres et la langue qui bougent et qu’il n’y ait aucun chuchotement même repérable par un micro très sensible, la prière est valable et c’est ainsi qu’il faut prier d’après le Zohar.
- Il y a des fois effectivement, où il ne s’agit que d’une minutie que de prononcer le daguèch dur (le commentaire de Wikipédia est ridicule (même comique) car si la Torah a placé des daguèch durs, cela signifie qu’elle désire qu’on les prononce, ils ne sont pas là pour rien).
De plus, il y a des cas où s’il on ne le prononce pas, alors le sens du mot change et dans le cadre par exemple de la lecture de la Torah, nous ne sommes pas rendu quittes de la mitsva.
- Par exemple le mot « yamim » avec daguèch signifie « les mers » alors que sans daguèch il signifie « les jours ».
Les 2 mots apparaissent dans la Torah, et si on ne les prononce pas bien, on n’est pas rendu quitte de la mitsva de lecture de la Torah.
- Le mot « minim » que l’on prononce dans les pessouké dézimra se dit avec un daguèch dans le Noun et désigne un certain type d’instrument de musique, par contre le mot « minim » que l’on dit dans la amida doit se dire avec un daguèch dans le Mèm et pas dans le Noun, et il signifie « les incroyants ».
Et si quelqu’un inverse la prononciation, il dira qu’on loue D.ieu au moyen des incroyants et il priera Hachem qu’il n’y ait pas d’espoir aux instruments de musiques !
- Nous voyons aussi par exemple dans les supplications du lundi et du jeudi, on dit à un moment, « anénou béyom korénou » et juste un peu plus loin on dit « al té’héché outéanénou », le premier « anénou » se dit sans daguèch et signifie « répond-nous » ; par contre le deuxième se prononce avec un daguèch et signifie « ne nous torture pas ».
Or si on inverse on dit à D.ieu « torture-nous lorsqu’on T’appelle » et « ne nous répond pas », exactement l’inverse du sens logique.
- Il faut faire aussi attention dans les seli’hot lorsqu’on chante « anénou » de ne pas mettre le daguèch, car au lieu de dire à D.ieu« répond-nous », on Lui dit « torture-nous ».
- Nous voyons aussi la confusion possible entre ces termes dans Chémot chapitre 32 verset 18, on a trois fois dans le verset les mots « kol anot », les deux premiers sont sans daguèch et le dernier est avec daguèch.
Le sens est tout à fait opposé, les deux premiers signifient « une voix de réponse » alors que le dernier signifie « une voix de torture » comme l’explique Rachi ad hoc.
- Prenons un autre exemple, le mot « ‘hataïm », s’il est dit sans daguèch signifie « des péchés » comme on le voit par exemple dans Kohélèt chapitre 10 verset 4 :
« Si la mauvaise humeur du souverain fait explosion contre toi, ne quitte pas ta place car la douceur atténue de grands péchés (‘hataïm) », par contre, s’il est dit avec un daguèch, il change de sens et ne signifie plus « péchés » mais « pécheurs » comme on le dit dans la prière lors de néfilat apaïm (Téhilim chapitre 25 verset 8) :
« Al ken yoré ‘hataïm badarekh », qui veut dire : « c’est pourquoi il indiquera aux pécheurs la voie à suivre ».
Si on dit ce mot sans le daguèch la phrase n’a plus de sens, pourquoi D.ieu devrait-il indiquer la voie aux péchés ?!
Il s’agit des pécheurs et non des péchés.
- Encore un exemple, le mot « sala’h » que nous disons après kédoucha désidra, qui provient du verset des Téhilim chapitre 86 verset 5 :
« Ki ata Hachem tov vésala’h », on doit prononcer le daguèch et ce verset signifie que D.ieu est bon et « pardonneur », par contre si on le dit sans daguèch le mot signifie « et Il a pardonné », ce sont deux sens différents, et si on dit l’inverse, le verset n’a plus de sens.
- Un peu plus loin dans la prière, nous disons « vélo niga larik » qui signifie « que nous ne peinions pas pour rien », il faut faire attention de prononcer ce mot sans le daguèch dans le guimèl sinon cela signifie « qu’on ne touche pas pour rien », évidement, il n’y a plus de sens à cette demande à D.ieu.
Il y a encore beaucoup d’exemples de ce type mais je pense que cela suffit.
Il est vrai que dans les cas où on ne prononce pas le daguèch, cela ne change pas le sens du mot, il n’y a qu’une minutie à le dire, mais il est clair que si on peut y arriver c’est mieux.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
PS :
D’ailleurs ce Chabbat (‘Houkat), il y a un exemple édifiant de l’importance de bien prononcer le daguèch dur.
Dans Bamidbar chapitre 20, verset 10 « Chim’ou-na Hamorim ».
Si on dit le mot hamorim sans le daguèch dans le Mem, il signifie « des enseignants » ; or le vrai sens est « des révoltés »…
Donc si on a prononcé ce mot sans daguèch, on n’est pas rendu quitte de la lecture de la Torah.
Effectivement, il n’y a que les lèvres et la langue qui bougent et qu’il n’y ait aucun chuchotement même repérable par un micro très sensible, la prière est valable et c’est ainsi qu’il faut prier d’après le Zohar.
Les 2 mots apparaissent dans la Torah, et si on ne les prononce pas bien, on n’est pas rendu quitte de la mitsva de lecture de la Torah.
Et si quelqu’un inverse la prononciation, il dira qu’on loue D.ieu au moyen des incroyants et il priera Hachem qu’il n’y ait pas d’espoir aux instruments de musiques !
Or si on inverse on dit à D.ieu « torture-nous lorsqu’on T’appelle » et « ne nous répond pas », exactement l’inverse du sens logique.
Le sens est tout à fait opposé, les deux premiers signifient « une voix de réponse » alors que le dernier signifie « une voix de torture » comme l’explique Rachi ad hoc.
« Si la mauvaise humeur du souverain fait explosion contre toi, ne quitte pas ta place car la douceur atténue de grands péchés (‘hataïm) », par contre, s’il est dit avec un daguèch, il change de sens et ne signifie plus « péchés » mais « pécheurs » comme on le dit dans la prière lors de néfilat apaïm (Téhilim chapitre 25 verset 8) :
« Al ken yoré ‘hataïm badarekh », qui veut dire : « c’est pourquoi il indiquera aux pécheurs la voie à suivre ».
Si on dit ce mot sans le daguèch la phrase n’a plus de sens, pourquoi D.ieu devrait-il indiquer la voie aux péchés ?!
Il s’agit des pécheurs et non des péchés.
« Ki ata Hachem tov vésala’h », on doit prononcer le daguèch et ce verset signifie que D.ieu est bon et « pardonneur », par contre si on le dit sans daguèch le mot signifie « et Il a pardonné », ce sont deux sens différents, et si on dit l’inverse, le verset n’a plus de sens.
Rav Ron Chaya
D’ailleurs ce Chabbat (‘Houkat), il y a un exemple édifiant de l’importance de bien prononcer le daguèch dur.
Si on dit le mot hamorim sans le daguèch dans le Mem, il signifie « des enseignants » ; or le vrai sens est « des révoltés »…
Donc si on a prononcé ce mot sans daguèch, on n’est pas rendu quitte de la lecture de la Torah.
Référence Leava : 30399
Date de création : 2014-06-27 09:06:34