La synagogue et la maison d’études sont considérés comme des « petits sanctuaires ». Peut-on manger à la synagogue ou organiser tout autre événement pas lié à la tefila ?

Chalom Rav,

La synagogue et la maison d’études sont considérés comme des « petits sanctuaires ».
Vayikra 26,2

« Respectez mes Chabbat et honorez mon Sanctuaire, Je suis Hachem. »

Il faut donc s’y conduire avec respect; sans légèrté ( conversations futiles…), sans y manger, ni boire.
On ne peut non plus s’y parer, ni s’y promener ; on ne peut y entrer en été pour se protéger du soleil ou en hiver pour éviter la pluie…
Méguila 28a

La plupart des synagogues, qui sont parfois aussi des maisons d’études proposent un kidouch après la tefila, que ce soit dans la pièce où se trouvent les Sifré Torah ou dans une pièce attenante.
Cela va à l’encontre de ce qui est écrit plus haut.

Peut-on manger à la synagogue ou organiser tout autre événement pas lié à la tefila ?

  • A quand le dîner de Gala de Leava en Israël ?
    Braha ve atslaha pour celui de Paris!

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
 
Ce que vous citez dans la Guémara a été tranché dans la halakha dans le Choul’han Aroukh, Ora’h ‘Haïm chapitre 151 alinéa 1.
Néanmoins, à l’alinéa 4, il écrit qu’on a le droit de dormir et de manger dans la synagogue si on le fait « lé-tsorèkh beit ha-kenesset », c’est-à-dire dans un but utile pour la synagogue.
Les commentateurs expliquent que ce sera le cas par exemple pour le garde de la synagogue qui y demeure, il pourra donc y dormir et y manger.
  • C’est pour cette raison, poursuit le Choul’han Aroukh, qu’on peut y dormir la nuit de Yom Kippour et qu’on peut aussi y manger pour une autre mitsva, il cite l’exemple des sages d’Israël qui se réunissaient à la synagogue pour juger si on devait déclarer une année embolismique (une année de 13 mois au lieu de 12).
  • Les décisionnaires déduisent de là (voir Halakha Beroura du rav David Yossef Chalita, tome 7 page 347) qu’on a le droit de faire une séoudat mitsva, c’est-à-dire un repas de mitsva, dans la synagogue (brit mila, pidion ha-ben, siyoum massékhèt etc.).
  • On pourra aussi y faire un repas de Chabbat car on y dit des paroles de Torah, mais on fera attention de ne pas y amener des boissons alcoolisées pour éviter que les personnes se saoulent et commencent à manquer de respect au lieu.
  • De même, on devra faire très attention à ne pas y dire de si’ha bétéla, c’est-à-dire des discussions futiles.
  • On pourra aussi amener à la synagogue des aliments afin de faire des berakhot pour l’élévation de l’âme d’un défunt dont c’est le jour de l’anniversaire du décès.
Toutefois, le rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal, dans Or Létsion tome 2 page 88, écrit que du point de la loi stricte, on n’a pas le droit de faire un repas dans ce type dans une synagogue, et lorsque le Choul’han Aroukh cite l’exemple les sages qui s’y réunissaient pour juger si on devait déclarer une année embolismique et qu’ils y mangeaient, cela n’était permis que parce qu’il s’agissait d’une chose qui ne pouvait pas amener à une légèreté d’esprit car ils étaient tous concentrés à trancher une chose extrêmement capitale.
Par contre, tout autre repas même de mitsva amènera forcément à une légèreté d’esprit, chose incompatible à la sainteté de la synagogue.
Néanmoins, le rav conclut, comme l’écrit le Michna Beroura chapitre 151 alinéa 20 du Michna Beroura, que ceux qui sont mékilim, c’est-à-dire qui allègent la loi et font un repas de siyoum massékhèt à la synagogue ont un avis sur lequel s’appuyer (il s’agit d’une certaine version du Talmud de Jérusalem).
Le rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal conclut que cependant, si possible, on essaiera d’éviter de faire ce type de repas dans une synagogue.
Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 28109
Date de création : 2014-01-29 20:01:56