Hachem donne la richesse et le kavod à celui qu’Il aime et celui qui ne reçoit pas cela Hachem l’aime moins ?

Chalom Rav CHAYA,

Ma question est peut-être un peu primaire mais je pense qu’Hachem donne la richesse et le kavod à celui qu’Il aime et celui qui ne reçoit pas cela Hachem l’aime moins.

Dites-moi pour quelles raisons je pourrais me tromper ?

Merci pour votre réponse.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

A propos de la richesse, tu te trompes.

  • La richesse est une très grande épreuve car si on ne donne pas la tsédaka en fonction de notre richesse,
    on en paye par la suite la facture, tandis que celui qui n’a pas de quoi donner n’a pas cette épreuve à surmonter.
  • De plus, la richesse amène beaucoup de défauts :

    l’orgueil,
    l’attirance vers les plaisirs de ce monde,
    l’attirance à la matérialité,
    le désir de se faire voir
    etc.

Je ne dis pas que tous les riches tombent dans le panneau, mais ils sont certainement en situation d’épreuve ; or pourquoi demander des épreuves si cela implique de se mettre dans une situation de basculer très facilement dans la faute ?
Je ne dis pas qu’il faut être pauvre, mais si on peut avoir juste ce qui est nécessaire, c’est l’idéal.

A la fin de sa vie, le ‘Hafets ‘Haïm a rêvé qu’il devenait riche, il a alors jeûné un jour entier !

Il a raisonné ainsi :

  • « Si ce rêve est vrai, je dois jeûner car pourquoi D. me met-Il dans une épreuve aussi difficile à mon âge ?
  • Et si c’est un rêve non significatif, je dois aussi jeûner car pourquoi D. me fait-Il rêver un tel cauchemar ? » 

Si D. donne la richesse à une personne et qu’elle réussit l’épreuve, elle aura bien sûr un grand mérite d’avoir surmonté cette épreuve ; néanmoins elle n’en reste pas moins une épreuve extrêmement dure.
Il est très dur de donner tout ce qu’on doit donner et surtout de rester humble et de ne pas être attiré par les plaisirs de ce monde.

A propos du kavod, c’est encore pire :

  • Le kavod ne sert absolument à rien,
    il s’agit d’une fiction qui amène l’homme à sa perte.
  • Non seulement cela mais en plus il est écrit que le kavod, étant donné qu’il procure un plaisir non matériel, remplace dans une grande mesure la récompense qui nous attend dans le olam haba

Or, quoi de plus idiot que de perdre l’éternité pour des futilités du monde fini ?

  • De plus, plus on en a plus on en veut, et plus on souffre de ne pas en avoir assez ;
    on passe ainsi notre vie à vouloir montrer qu’on est quelqu’un, donc soit on nous jalouse, soit nous sommes jaloux,
    et souvent ce sont les deux à la fois.
  • Pour finir, le kavod est un mensonge dans la mesure où il est clair que nous ne méritons pas ce kavod. 

Tout ce que nous avons acquis n’est que grâce à D. et non grâce à nous-mêmes ; de plus, combien de défauts et de péchés avons-nous ?
Alors de quoi pouvons-nous être orgueilleux ?

Il n’y a rien de plus grand que l’humilité et rien de plus dangereux que le kavod.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

Référence Leava : 27417
Date de création : 2013-12-14 19:12:05