Supposons qu’une personne entrait dans le kodech hakodachim par inadvertance sans avoir le niveau requis. Mourrait-elle?

Bonjour Rav Chaya

Supposons qu’une personne ait pénétré le Qodech haQodachim par inadvertance et, dans le même temps, n’ait pas le niveau spirituel adéquat.
Mourrait-elle ?

Du reste, cette question n’est-elle que théorique, ou notre Tradition mentionne-t-elle des précédents ?

Merci beaucoup

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

La Guémara, traité Yoma page 19b écrit qu’un Cohen Gadol tsedoki était entré dans le saint des saints de façon non conforme à la loi.

D’après la loi orale, le Cohen Gadol rentrait dans le saint des saints en tenant dans une main la kétorèt (l’encens) et dans l’autre des braises dans un encensoir, et seulement dans le saint des saints, il posait les kétorèt sur les braises.
Mais d’après le texte écrit, on peut comprendre qu’il faille faire cette opération dans le saint, et seulement une fois que s’élevait le nuage de fumée de l’encens, il rentrait ainsi dans le saint des saints…
Or les tsedokim prétendaient qu’il fallait agir selon la seconde façon, contraire à notre loi orale.

Quelques jours plus tard, il a été retrouvé mort dans une poubelle, et des vers sortaient de son nez.
Pourquoi de son nez ?
Car c’était le premier organe qui était rentré dans le saint des saints
D’après un autre avis (toujours dans la Guémara), il est mort directement en sortant du saint des saints.

Toujours dans le traité Yoma, page 9a cette fois, la Guémara dit que le premier Temple a duré 410 ans pendant lesquels 18 Cohanim Guedolim ont exercé leur fonction.
Par contre, il y a eu plus de 300 Cohanim Guedolim durant l’époque le seconde Temple, c’est-à-dire pendant 420 ans.

Sur ces 420 ans, on doit déduire :
Les 80 ans où Rabbi Yohanan était Cohen Gadol ;
Les 40 ans où Chimon Hatsadik était Cohen Gadol ;
Les 10 ans où Ichmaël ben Pabi était Cohen Gadol ;
Et les 11 ans où Rabbi ben ‘Harsom était Cohen Gadol .
Reste donc environs 280 ans pour 300 Cohanim guedolim…

Il s’avère donc qu’en moyenne, la majorité des Cohanim guedolim ne finissait pas leur année.

Le Talmud témoigne que la qualité spirituelle de leur majorité était très bancale, et qu’à l’époque, le titre de Cohen Gadol se vendait au plus offrant, d’où cette hécatombe…

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 23778
Date de création : 2013-04-18 20:04:21